Glyph

Les initiatives mettant à contribution les gamers via le croudsourcing se multiplient dans le monde de la recherche scientifique. Aujourd’hui, Geeknplay vous présente un projet mené par l’Institut Max Planck et l’Université Paris Sciences et Lettres. Celui-ci, intitulé Glyph, a pour but de décrypter les liens entre les différents alphabets et écritures.

Tout d’abord, dans un précédent article, nous vantions déjà les mérites des partenariats entre chercheurs et gamers. Nous rappelerons donc simplement que si la recherche scientifique se tourne vers cette communauté autrefois décriée, c’est principalement en raison de sa soif de challenge. En effet, les adeptes de jeux vidéos sont tout simplement rôdés aux calculs migraineux dûs au theorycraft, à la résolution de puzzles tordus ou à l’élaboration de stratégies auxquelles les IA les plus sophistiquées n’oseraient songer.

Glyph : un projet plein d’ambition, sans aucune prétention

En premier lieu, nous nous devons de vous avertir. Ici, pas de graphismes chatoyants à la Red Dead ou Horizon. Idem pour le gameplay. L’action tourne autour d’une seule et unique mécanique qui, bien qu’elle fasse sacrément chauffer les méninges, ne sera pas du goût de tous. Ainsi, si vous n’avez jamais ressenti le moindre attrait pour les langues étrangères, l’étude des lettres et alphabets ou si vous avez développé un phobie envers le scrabble, il se peut que ce jeu vous rebute. Mais si vous laissez votre curiosité l’emporter, et que vous vous montrez persévérant, alors il se peut que Glyph vous harponne. Dès lors, vous serez piégés entre les 45 alphabets existants et vous mettrez à rêver de symboles étranges la nuit.

Le principe de Glyph

Dans Glyph, le principe est simple : pour chaque alphabet, le joueur doit dénicher des points communs entre les caractères. Ensuite, il les regroupe et définit le critère qui lui a permis de les associer. Il peut par exemple expliquer que tous ces caractères ont un bord arrondi, ou qu’ils disposent de traits parallèles. Plus un groupe comprend de caractères qui correspondent à la règle de tri établie par le joueur et plus celui-ci reçoit de points. De plus, si sa règle n’a jamais été énoncée par un autre joueur, son score est doublé ! La logique compétitive se met donc progressivement en place. Chacun essayant d’être le premier à crier : “Euréka” devant son écran.

Olivier Morin, chargé de recherche au CNRS et chercheur à l’Institut Max Planck de Jena, en Allemagne, avertit toutefois les joueurs :

Il faut que les règles aient du sens, qu’elles soient explicites et communicables facilement.

En avançant dans le jeu, on gagne accès à de nouveaux alphabets de plus en plus corsés. Un brin de curiosité intellectuelle sera donc nécessaire pour poser l’oeil sur les somptueux caractères d’alphabets méconnus.

Glypher ok, mais à quoi bon ?

Il faut savoir qu’il n’existe actuellement aucune terminologie au plan mondial permettant de décrire les alphabets. Par le biais des joueurs, les chercheurs désirent donc obtenir une idée du vocabulaire le plus instinctif que des usagers lambdas utiliseraient. Parallèlement, les résultats pourraient également permettre de mesurer l’influence du cerveau humain sur la production artistique. Pour cela, le jeu obtient progressivement de plus en plus de traductions. Ce faisant, il permet à tous les utilisateurs de la planète de participer à la recherche. In fine, les créateurs pensent donc parvenir à étudier les mécanismes cérébraux liés à la compréhension d’un langage.

Pour conclure, si vous souhaitez vous amuser tout en contribuant à un projet d’ampleur internationale dans le domaine de la recherche linguistique, Glyph est fait pour vous. Venez nous donner votre avis sur ce jeu, ou sur le croudsourcing en général, en commentaires, ou sur nos réseaux : Facebook et Twitter.

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