Les Récits d'Obana - Artisan de l'étrange,

Nous voici en présence d’une des toutes dernières exclusivités de Crunchyroll. Impatients de découvrir les nouveautés du mois de mars, un manga en particulier a captivé notre attention, et quelle ne fut pas notre surprise en atteignant la toute fin du manga pour découvrir que son auteure n’était autre que la célèbre dessinatrice du manga Blue Exorcist, Kazue Katô. Les récits d’Obana – Artisan de l’étrange dévoilent ainsi l’histoire qu’elle adapte d’un roman de Fuyumi Ono, dont elle est une fervente admiratrice. Alors, ce manga mérite-t-il votre attention ? Peut-on le comparer à Blue Exorcist ? GeekNPlay vous livre ces impressions sur ce seul et unique tome des récits d’Obana proposé par les éditions Crunchyroll.

L’origine des récits d’Obana

Publié initialement en 2022 par Shueisha au Japon, Les Récits d’Obana – Artisan de l’étrange se présente comme un one-shot intégrant six récits intrigants, lesquels verront le jour le 6 mars 2024 en France grâce à Crunchyroll. Cette œuvre, adaptée en manga par Kazue Kato, l’auteure renommée de Blue Exorcist, explore avec brio les thèmes du paranormal, transportant les lecteurs dans six histoires envoûtantes centrées autour des récits du personnage d’Obana au prix de 14,99€. Adapté d’un roman de Fuyumi Ono (le nom original de l’oeuvre est Eizen Karukaya Kaitan), cette œuvre captivante initialement prépubliée dans la revue Jump SQ offre un mélange unique d’histoires fantastiques et d’une atmosphère paranormale. Riche de 376 pages, l’unique volume sera proposé en format 112x176mm.

La couverture stylisée des récits d’Obana , mettant en avant le personnage central, Obana, capture immédiatement l’attention des passionnés de manga. L’influence graphique de Kazue Kato imprègne chaque trait et confère au personnage une élégance et une aura distinctes.

Mais c’est l’intrigue elle-même qui captive véritablement. Après leur installation dans des habitations traditionnelles japonaises, les propriétaires sont confrontés à des phénomènes surnaturels dérangeants. Incapables de résoudre ces mystères, ils font appel à Obana, un artisan possédant une capacité unique à saisir les émotions des esprits. Grâce à son intervention, les vivants parviennent à cohabiter en harmonie avec les morts, transformant ainsi leur demeure en un havre de paix où les deux mondes se rencontrent.

Un manga qui impose son rythme au lecteur

Ces 6 récits, structurés de manière similaire, convergent vers une même direction, définissant ainsi le rythme et l’ambiance qui les caractérisent. Chaque histoire, qu’il s’agisse de la première où une jeune femme hérite d’une maison qu’elle finira par ne pas aimer à cause de mauvais souvenirs, ou de la dernière où le fantôme d’un petit garçon hante le garage d’une nouvelle habitante, suit un tempo propre, lent mais régulier, soulignant comment les péchés commis par les vivants du passé continuent d’influencer les vivants d’aujourd’hui. L’impact des rencontres avec les défunts suffit à nous immerger dans ces récits, ajoutant une dimension angoissante à l’ensemble, entre thriller et épouvante. Les dessins, les décors, les expressions des personnages contribuent à cette atmosphère et crée une tension palpable à chaque page.

Les dialogues sont le moteur du récit car ils sont bien construits et servent de fil conducteur à l’intrigue, invitant le lecteur à assembler les pièces du puzzle au fur et à mesure de sa lecture. Chaque récit est minutieusement élaboré, offrant une évolution subtile des personnages et de leurs relations. On débute avec un portrait peu agréable de la tante dans le premier récit, mais au fil des pages, notre perception évolue, révélant des facettes inattendues de sa personnalité. Le personnage principal, Obana, sensible mais déterminé, suscite rapidement notre empathie car il joue le rôle du sauveur en tout point, et l’on se prend à s’interroger sur son évolution tout au long de l’histoire.

À chaque apparition de fantôme ou de phénomène paranormal, l’auteur intensifie l’atmosphère en assombrissant les pages, créant ainsi une immersion totale dans le récit. (On ne se rend parfois pas compte du changement d’atmosphère.) Cette subtile mise en scène éveille en nous une légère angoisse, suffisante pour captiver notre intérêt et susciter les interrogations essentielles.

Des phénomènes surnaturels…

L’horreur dans Les Récits d’Obana – Artisan de l’étrange ne cherche pas à choquer comme le font souvent les œuvres de Junji Itô, considéré comme l’un des maîtres du manga d’horreur. Elle se fait discrète, esquissée avec douceur, l’auteur prenant soin de nous prévenir de sa présence. Car dans ces récits, l’horreur n’est qu’un élément secondaire, n’occupant pas une place prépondérante dans l’histoire.

Le surnaturel s’intègre harmonieusement sans jamais sombrer dans le gore. Les dessins de Kazue Katô contribuent à atténuer l’aspect terrifiant, offrant une représentation plus humaine des esprits qui hantent les maisons. Ces esprits, autrefois habitants des lieux, conservent leur humanité malgré la perte de leur corps, ce qui rend le récit d’autant plus poignant.

Obana, bien que mis en avant sur la couverture, n’apparaît généralement qu’au cœur des chapitres, une fois l’intrigue déjà bien développée. Son rôle d’artisan de l’étrange est d’aider les familles qui n’arrivent pas à trouver le repos à cause de ces âmes errantes qui cherchent à trouver la paix, en effectuant des travaux de rénovation simples mais symboliquement puissants. Obana intervient en construisant des cloisons, en réparant les tuiles ou même en rénovant le puits du jardin, et ce, pour une raison bien précise. Il modifie souvent les objets liés à la mort des âmes déchues qui hantent les lieux. Incapables de passer de l’autre côté, ces âmes en souffrance continuent de hanter les vivants, affectant la vie quotidienne des occupants de la maison.

En fin de compte, Obana devient un véritable sauveur, apaisant les esprits tant des défunts que des vivants grâce à des outils en apparence ordinaires mais d’une puissance symbolique considérable. Le seul phénomène paranormal du manga reste l’apparition des fantômes eux-mêmes. Il est presque surprenant qu’ils ne fassent pas plus pour résoudre la situation. Cependant, la simplicité des solutions apportées par Obana souligne la complexité des émotions humaines et des récits qui les entourent.

Il n’y a rien de mieux que d’être chez soi

La manière dont chaque récit aboutit à résoudre le malaise qui règne au sein du foyer offre une révélation profonde : le bien-être chez soi est essentiel. Cette thématique, explorée avec tant de subtilité, serait sans aucun doute encore plus captivante dans une adaptation anime, suscitant des parallèles intrigants avec des œuvres telles que Mushishi. L’idée de voir ces histoires prendre vie à l’écran, avec toute leur profondeur et leur atmosphère évocatrice, promet une expérience visuelle et émotionnelle saisissante.

Malgré la qualité de l’écriture des récits, on regrette tout de même que le personnage d’Obana reste en surface. Une exploration plus approfondie de son personnage aurait été préférable dans l’histoire. En tant que figure centrale de l’œuvre, il est parfois relégué au rang de personnage secondaire malgré son design accrocheur. Sans cette mise en avant de l’auteur, il aurait pu être placé au même niveau que les autres protagonistes principaux, ce qui constitue un aspect décevant de l’œuvre.

Par ailleurs, on observe une certaine répétition dans le déroulement des histoires, bien que les deux derniers récits semblent tenter de proposer des fins différentes.

Conclusion

En conclusion, Les Récits d’Obana – Artisan de l’étrange offre une plongée captivante dans un univers où le paranormal se mêle subtilement au quotidien. Avec une intrigue bien ficelée et des personnages intrigants, ce manga sait tenir en haleine les lecteurs du début à la fin. Kazue Katô réussit brillamment à créer une atmosphère angoissante sans recourir au gore, offrant une représentation plus humaine des esprits hantant les maisons. Cependant, malgré ses qualités, le personnage d’Obana aurait mérité davantage de développement, et quelques récits montrent une légère répétition dans leur déroulement. Malgré ces petites imperfections, ce one-shot mérite amplement l’attention des fans de mystère et d’horreur.

De plus, l’idée de voir ces histoires prendre vie à l’écran dans une adaptation anime promet une expérience visuelle et émotionnelle saisissante. Les parallèles intrigants avec des œuvres telles que Mushishi suggèrent un potentiel narratif et visuel captivant qui pourrait élargir l’impact de l’œuvre originale. En dépit des aspects perfectibles, Les Récits d’Obana – Artisan de l’étrange reste une lecture enrichissante et immersive, offrant une exploration subtile de la complexité des émotions humaines chez les morts et chez les vivants.

Les Récits d'Obana - Artisan de l'étrange

14,99 €
8.5

Note

8.5/10

POINTS POSITIFS

  • Le rythme du manga
  • Les dessins des personnages et leurs émotions
  • Les dialogues immersifs
  • Le chara-design d'Obana
  • Les différents récits
  • L'ambiance thriller/paranormal

POINTS NÉGATIFS

  • Le personnage principal est assez effacé et peu développé...
  • Les récits ne sont pas forcément impactants
, , , , , ,

justmr

Fan de jeux vidéo et d'animation japonaise depuis mon enfance, j’espère partager ma passion avec tous les curieux.

Laisser un commentaire