The Batman, le tant attendu film de Matt Reeves avec Robert Pattinson est sorti ce mercredi 2 mars dans nos salles !

Que l’attente fut longue ! Avec plusieurs reports dû à la crise sanitaire, ce nouveau Batman sort enfin au cinéma.

On peut déjà dire que cette nouvelle itération portée par Robert Pattinson est un concentré de tous ce que les fans du personnage attendaient au cinéma en termes de ton et d’ambiance. Oui, nous avons ici une vision, une direction, une intonation, une proposition, celle d’un réalisateur qui connait bien son métier et qui a surtout compris qui était Batman. Matt Reeves nous offre un film avec une tonalité proche du comics que le réalisateur arrive à transformer en véritable proposition de cinéma .

Le sérieux du film.

On suit ici un jeune Batman dans sa deuxième année d’exercice, travaillant la peur qu’il suscite chez les petits malfrats. Il devra faire face à un tueur en série qui va tenter de révéler les pires secrets de Gotham City, une ville aux allures gothiques, à bout de nerfs, désespérée, et qui semble vouloir basculer dans un chaos total à chaque minute de son quotidien.

L’introduction du film en deux parties, afin de présenter le personnage principal et l’antagoniste, nous donne des informations sur ces personnages, mais aussi sur l’intensité et le style que le film gardera tout au long de sa durée avec brio ! La réalisation est tout bonnement au service d’une certaine lenteur qui nous permet de profiter de chaque instant de l’enquête menée par notre cher Batou aux côtés d’un James Gordon interprété par l’excellent Jeffrey Wright.

Au niveau de l’acting, c’est un sans-fautes ! Tous les acteurs sont bons. Batman est campé par un Robert Pattinson qui peut concourir à la meilleure interprétation du personnage. La prothèse faciale de Colin Farrell pour son personnage du Pingouin est très efficace. Zoë Kravitz tient une Catwoman débutante et sensible.

La technique irréprochable !

Le grand point fort du film, en plus de l’interprétation de Robert Pattinson, c’est bel et bien la technique ! La photographie, tout comme la réalisation, est véritablement incroyable pour un film de super-héros. Ce film nous montre l’alliance parfaite entre la vision d’un réalisateur (Matt Reeves) et le savoir-faire d’un directeur photo (l’australien Greig Fraser), lui-même au service de cette vision.

Les propositions de lumières sont toujours intéressantes, que ce soit dans l’appartement de Catwoman, les environnements extérieurs de jour, une boîte de nuit, etc. Les lumières ont tendance à unifier le teint de peau des personnages présents, montrant l’intention de tous les mettre au même niveau par rapport à un Batman dont le noir du costume le transforme la plupart du temps en silhouette, ou en ombre. Nous sommes sur une orientation de type plus film noir que polar. Cela se traduit par un rapport de contraste assez élevé, parfait pour un Batman à mon sens.

Les lentilles utilisées également ne sont pas en reste ! Le choix d’utiliser des objectifs anamorphiques permet l’élargissement vertical et la déformation très légère des éléments qui ne sont pas nets dans l’image, ce qui est utile pour isoler Batman dans son environnement ou pour marquer la grandeur des gratte-ciels. Pour information, l’effet de ces objectifs permet d’avoir des bokehs (points lumineux ronds à l’image sous l’effet du flou) de forme ovale également. Ce type d’objectif est un choix très académique, dans le sens noble du terme.

Ajouter à cela une très grande ouverture de l’objectif, provocant un flou plus important à l’image, et rendant l’obstruction de celle-ci par une goutte d’eau ou de la poussière plus importante. C’est un choix artistique lié au souhait de rendre l’environnement dans lequel évolue Batman très sale, à l’image donc de la ville. Petit coup de cœur pour la scène d’introduction de la Batmobile avec un sound design monstrueux, littéralement : la Batmobile est l’incarnation mécanique de l’idée de Batman. Les bruits de moteurs sont presque surnaturels, ressemblants à un monstre qui rugit, tapi dans l’ombre !

Un scénario un peu faiblard.

Mais, car oui, il y a un “mais”. Outre quelques incohérences, le scénario ne nous propose que trop peu de scènes d’action, un antagoniste trop proche de ce qu’on a déjà vu avec le Joker de Heath Ledger, et un climax pas assez imposant, à part dans une scène à la fin avec un fumigène tenu par Batman.

Un film avec peu de scènes d’action n’est pas un mal en soi, bien évidemment. Mais ici, il y a beaucoup trop de set-up, pour peu de pay-off. C’est-à-dire que le film n’arrête pas de nous faire des promesses de grands moments d’action, et qu’au final on se retrouve avec environ 4 ou 6 scènes d’action dans le film, des séquences malheureusement trop courtes, mais avec une chorégraphie et une technique très bonne, la technique n’étant jamais un défaut dans le film.

L’antagoniste campé par un Paul Dano qui n’a de fou que les traits du visage et quelques répliques, est un peu trop déjà vu. À partir du moment où on sort de l’enquête à énigmes de cet Homme-Mystère, le scénario ne peut s’empêcher d’établir un lien intime entre les motivations du Riddler et celles du Batman. Ce n’est absolument pas un mal en soi, c’est même une règle scénaristique très reprise pour complexifier la relation entre le héros et son méchant. Mais le The Dark Knight de Christopher Nolan, considéré comme le plus grand film Batman sorti à ce jour, avait fait quasiment la même chose. La comparaison ne peut donc pas être fortuite.

Le film se veut très riche en rebondissements. Il y en a quelques-uns, et certains nous raccrochent vraiment à l’histoire, mais ils sont trop disparates. L’intrigue se renouvelle très souvent, mais avec une intensité pas assez considérable, pour ne pas dire irrégulière. On a trop l’impression que l’enquête avance petit à petit pendant longtemps. C’est peut-être la seule raison qui m’a fait regarder l’heure sur mon téléphone deux fois pendant ma séance.

Conclusion :

Cette nouvelle itération de Batman par Matt Reeves est une véritable leçon en matière de prise de risques et de vision d’un auteur sur un projet à plus de cent millions de dollars.

Les acteurs sont tous excellents en globalité. C’est un film qui représente la maturité d’un Gotham City et d’un Batman plus proche du comics. La représentation visuelle est très concise malgré un scénario qui manque de pep’s et d’éclat, comme pouvait le faire le film de Nolan. Comme quoi, le scénario ne pardonne jamais, même avec la plus belle équipe technique et artistique derrière.

Le film reste très bon et très agréable à regarder. Un film que nous vous recommandons très fortement chez GeekNPlay !

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The Batman

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8.5

Note

8.5/10

POINTS POSITIFS

  • Une photographie irréprochable !
  • Robert Pattinson excellent
  • Une leçon de prise de risques pour les studios
  • Une mise en scène qui ose !
  • Emotions garanties !

POINTS NÉGATIFS

  • Un antagoniste trop déjà vu
  • Scénario un peu faiblard
  • Peu de scènes d'action par rapport au build-up
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Yinsen

Le gaming, comme le gras, c'est la vie ! Mais faut pas trop en abuser ;)

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