Bandle Tale: A League of Legends Story est un RPG développé par Lazy Bear Games et édité par Riot Forge. Il est jouable depuis le 21 février 2024 sur PC et Nintendo Switch. Comme son nom l’indique, le titre s’inspire de l’univers de League of Legends et met en scène les yordles, ces petits mammifères originaires de Runeterra. Mais la mignonnerie est-elle gage de qualité ? C’est ce que nous allons voir.
Bienvenue dans le monde merveilleux de Bandle
Bandle Tale: A League of Legends Story permet au joueur d’explorer plus en profondeur le monde gigantesque de Runeterra créé par Riot Games. En l’occurrence, il se concentre sur les yordles. Si ces petits mammifères à longues oreilles ont l’air adorable, ils n’en sont pas moins rusés et solides. Et les événements du jeu ne manqueront pas de vous le prouver, vous pouvez le croire.
Bandle Tale est donc un jeu de rôle qui vous embarque à Bandle, le pays des yordles, un archipel d’îles flottantes reliées entre elles par un système de portails magiques. Vous incarnez un apprenti tricoteur (un art très reconnu chez les yordles) à peine âgé d’une centaine d’années (c’est peu pour votre espèce) et originaire de l’île paisible et isolée de Maille, en périphérie de Bandle City. C’est à vous de personnaliser son apparence et de lui donner un nom. Bien qu’il rêve de sortir, notre protagoniste est coincé chez lui à cause d’une jambe cassée. Mais, grâce à une nouvelle jambe tricotée par son maître appelé Grand-père, le voilà prêt à découvrir le monde.
Accompagné de sa meilleure amie Clover et d’une chaussette magique appelée Dextro, le héros, contre l’avis de Grand-père, se rend à une fête organisée par Ozzy, un jeune tricoteur très populaire. Mais ce qui devait être un moment de liesse finit par tourner au drame. En effet, lorsque, sur la demande d’Ozzy, notre tricoteur encore novice tente d’activer un portail, il fait une erreur et détraque tout le système permettant aux îles de communiquer entre elles. Pire : dans la débâcle, Clover et Ozzy sont aspirés et transportés dans un lieu inconnu de tous. Aidé de Dextro et de tout un tas d’autres yordles, notre héros part alors à la recherche des disparus, en tentant au passage de rétablir les connexions entre les îles.
Le jeu met en scène certains des yordles les plus emblématiques de League of Legends, tels Teemo, Tristana ou encore Veigar avec qui vous pourrez interagir. De fait, comme tout bon RPG qui se respecte, il regorge de personnages hauts en couleur et de dialogues tour à tour loufoques et dramatiques, pour une aventure à la fois palpitante et pleine d’humour. En témoigne la chaussette Dextro, qui ne rate jamais une occasion de lancer une remarque cynique au visage du protagoniste, ou encore le héros lui-même qui fait souvent des apartés sur les situations qu’il affronte. On peut simplement regretter sans doute le manque d’enjeux véritablement pesants. En effet, la disparition de leurs amis ne semble pas affecter les personnages outre mesure, le héros compris.
Des décors mignons et colorés
Artistiquement, le jeu répond aux attentes. On a affaire à un jeu en vue du dessus, ce qui, en plus du pixel art, lui confère une esthétique rétro convaincante. D’ailleurs, parlons du pixel art. Les graphismes sont très soignés, très détaillés et surtout très colorés, avec une palette riche en jaunes et en verts, ce qui correspond pleinement à ce qu’on imagine du pays rural et proche de la nature des yorldes. Mais plein d’autres tons, du bleu à l’orange en passant par le rose, viennent compléter les décors pétillants du jeu. Si ces décors sont charmants et cohérents avec l’univers des yordles, on peut peut-être néanmoins regretter leur manque de variété. On doit aussi ce côté répétitif à leur manque de taille. Les quêtes nous font faire beaucoup d’allers-retours et voir les mêmes environnements en boucle. Heureusement, de temps en temps, quelques grottes nous font changer un peu d’air. De plus, le cycle jour/nuit et la météo permettent d’apporter un peu de variété aux décors parfois redondants.
Cependant, comme on pouvait l’espérer, ces petites boules de poils sont très mignonnes. Le côté adorable du jeu est aussi garanti par la présence des emblématiques poros et de tout un tas de petites créatures qui peuplent les décors. Les personnages issus de League of Legends sont également facilement reconnaissables, qu’il s’agisse de leur sprite en jeu ou de leur icône lors des dialogues.
Parlons justement des icônes. L’environnement est riche en ressources, en personnages et en éléments de décor avec lesquels on peut interagir, et le jeu est efficace pour ce qui est de nous faire comprendre à quoi correspond tel ou tel élément, et s’il est possible ou non de s’en servir. Des cercles bleus indiquent des tables de fabrication (nous y reviendrons), chacune dotée de son propre logo. Chaque ressource possède également son icône correspondante, ainsi qu’un petit indicateur orange au cas où elle ne peut pas encore être récoltée. De simples paternes beiges indiquent une action de construction ou de destruction.
Cette clarté se retrouve également dans les menus du jeu. Ils regorgent en effet d’onglets et d’icônes informatives qui, malgré la densité des éléments présents à l’écran, permettent toutefois au joueur de s’y retrouver entre la carte, l’inventaire ou encore les arbres de compétences. La même chose peut être dite des écrans didacticiels, très fréquents au début du jeu.
Le jeu possède aussi de belles cinématiques narratives entièrement doublées et sous-titrées en français. Tristana y raconte l’histoire du jeu en s’appuyant sur des visuels minimalistes semblables à des dessins d’enfant ou à des spectacles de marionnettes. Ce genre de cinématiques peut cependant casser le rythme du jeu par moments, surtout lorsqu’elles racontent des événements qui ont lieu au cours de l’histoire et que l’on pourrait voir se produire directement en jeu.
Un léger regret proviendrait peut-être de la bande-son. En effet, si les bruitages sont tous efficaces, la musique peut parfois être répétitive (en lien avec le fait qu’on reste souvent longtemps dans une même zone). D’ailleurs, elle n’est pas particulièrement marquante ni entraînante, mais constitue plutôt une ambiance sonore de fond qui passe presque inaperçue. Cela étant dit, elle reste agréable et sert l’ambiance générale reposante du jeu, ce qui assure une cohérence et constitue ainsi une qualité.
Un autre défaut serait le fonctionnement des dialogues, qui s’enchaînent automatiquement sans que l’on n’effectue la moindre action. C’est vraiment dérangeant, car cela signifie qu’on ne peut pas prendre notre temps pour lire, ni se permettre de quitter son écran pendant une phase de dialogues.
Améliorations et objets en tout genre
Mais passons au cœur du jeu, à savoir le gameplay. Au cours de votre aventure, vous ne vous déplacerez jamais sans votre fidèle maison sac à dos. En effet, chaque tricoteur de Bandle bénéficie de sa propre maison portative qu’il peut transporter et déployer dans une zone assez grande et plate pour la recevoir. Cette maison concentre l’immense majorité des éléments de gameplay centraux du jeu, à commencer par le lit. En effet, dormir permet non seulement de faire avancer l’heure du jeu (et donc de faire aboutir plus vite les actions automatiques), mais aussi de transformer ses points d’émotion en points de compétences.
Les points d’émotion sont des orbes violets que l’on remplit en effectuant certaines actions. Il peut s’agir de fabriquer ou réparer des objets, construire des meubles, manger des plats, visiter certains lieux ou encore accomplir des quêtes. Néanmoins, une même action répétée plusieurs fois rapporte de moins en moins de points. En dormant, on rêve, ce qui permet de convertir chaque point d’émotion en un point de compétence.
Ces points de compétence peuvent ensuite être dépensés contre de nouvelles aptitudes. En effet, votre héros possède 4 arbres de compétences. Ceux-ci sont consacrés au tricotage, à l’industrie, à la nature et à la magie. Par exemple, l’industrie concerne plutôt le fait de débloquer de nouvelles ressources à fabriquer, tandis que la nature permet de cuisiner de nouvelles recettes Chaque arbre possède ainsi son lot de compétences qui vous seront indispensables pour avancer. Mais, pour pouvoir accéder à certaines d’entre elles, il faut d’abord passer des paliers en complétant des quêtes.
Ce n’est pas la première fois que nous évoquons la fabrication. De fait, cette mécanique est au centre du gameplay. Vous passerez votre temps à récolter des matières premières à utiliser ensuite pour créer tout un tas d’objets ou d’autres ressources plus complexes, elles-mêmes utiles pour la fabrication. Or pour crafter chaque objet, il vous faudra utiliser la table de fabrication correspondante. En effet, en plus de l’établi de base, vous pourrez compter sur une machine à filer, un métier à tisser, un établi de chimie ou encore une machine de recyclage. Chacune permet de construire une certaine gamme d’objets : le fil sur la machine à filer, le fer sur celle à recycler ou bien l’encre via l’établi de chimie. Au fur et à mesure que vous débloquerez de nouvelles compétences, vous débloquerez aussi de nouvelles recettes d’objets ainsi que les tables permettant de les fabriquer.
C’est là qu’intervient la mécanique d’amélioration de la maison sac à dos. En effet, certaines compétences vous permettent, contre des ressources précises, d’agrandir votre maison. Ainsi, vous bénéficierez de plus de place pour y placer les (nombreuses) tables qui permettent d’assurer la fabrication de chaque objet. Si cela peut sembler amusant, vous serez sans doute pris de court au départ tant il vous faudra alterner entre chaque table, parfois sans vraiment savoir laquelle utiliser pour fabriquer tel ou tel objet. Vous passerez aussi beaucoup de temps dans les menus à chercher quelle compétence prendre pour fabriquer tel objet et accomplir ainsi telle quête. À noter en plus que la fabrication des tables est également coûteuse en matières premières.
Plein de tapis pour plein d’activités
Mais ce n’est pas là la seule fonction de votre maison sac à dos. En effet, vous obtiendrez régulièrement des tapis à dérouler devant votre entrée et qui vous permettront d’organiser des activités contre des points de compétence et des étoiles à dépenser dans les boutiques. Les tapis peuvent être aménagés avec des éléments utiles lors de ces activités, et améliorés avec certaines compétences.
La première d’entre elles est le stand de restauration. Il s’agit d’une phase de jeu de type simulation de cuisine où vous devez servir des plats spécifiques et dans un temps imparti aux clients de votre stand. Choisissez les plats disponibles (dont les recettes s’affichent en bas de l’écran) et, en fonction des demandes des clients, découpez les bons ingrédients et faites-les cuire le plus vite possible. Plus vous compterez de commandes satisfaites, plus votre stand vous rapportera de bonus. Un plus grand nombre de recettes différentes augmente également les récompenses.
On débloque par la suite les festivals, auxquels on peut inviter les yordles à manger, boire et danser en rythme. Le concept est simple : on prépare les attractions (piste de danse, musique, stands de boissons…), on choisit les invités, l’ambiance musicale et les lumières, puis que la fête commence ! Il faut toutefois s’assurer de choisir les bonnes animations pour assurer le divertissement des invités. Vous devez également jouer votre rôle d’hôte en mettant l’ambiance. Les invités satisfaits généreront alors de la laine de fête. Si vous en récupérez 10 dans le temps imparti, votre festival est une réussite.
Il existe également un tapis de vente, qui vous permet d’installer des distributeurs d’objets à disposition des autres yordles. Déposez-y un ou plusieurs objets, partez en vadrouille et, au bout d’un moment, vous verrez que quelqu’un vous aura acheté quelque chose avec des étoiles. Vous n’aurez plus qu’à aller les récupérer. Vous avez même la possibilité de donner des cours magistraux aux étudiants de l’Université de Bandle. En les organisant contre un certain nombre d’objets, vous pouvez ainsi obtenir des étoiles multicolores qui permettent de décorer et de personnaliser sa maison sac à dos.
Vous l’aurez compris, Bandle Tale est un jeu au gameplay très riche en dépit de l’absence de combats, chose rare dans un RPG. Ces activités, très bien expliquées par les tutoriels, offrent ainsi de la variété qui compense notamment la répétition des décors. En outre, alors qu’on pourrait s’attendre à ce que ce mélange des genres tombe à plat, il s’exprime en jeu avec une grande efficacité.
Conclusion
Bandle Tale: A League of Legends Story n’est certainement pas le jeu de l’année, mais il remplit toutes les conditions qui font un bon jeu. Grâce à sa direction artistique maîtrisée et à son gameplay fluide et hétéroclite, il saura satisfaire tout amateur de RPG en quête de tranquillité. Cependant, il conviendra sans doute moins à ceux qui cherchent des combats épiques et des aventures remplies d’enjeux transcendants. Avis à ceux qui n’aiment pas l’esthétique mignonne, l’humour décalé et le plaisir d’exploiter des ressources : passez votre chemin !
Test effectué sur la version PC.
Bandle Tale: A League of Legends Story
POINTS POSITIFS
- Des graphismes colorés fidèles au monde des yordles
- Des personnages hauts en couleur issus de Runeterra
- Une ambiance posée à l’humour efficace
- Un gameplay aussi amusant que complet et varié
- Des tas de compétences et de recettes de fabrication
POINTS NÉGATIFS
- Une bande-son en retrait par rapport aux graphismes
- Des décors quelque peu répétitifs et beaucoup d’allers-retours
- L’histoire manque d’enjeu
- On passe un peu trop de temps à trouver quoi crafter pour avancer
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Bandle Tale: A League of Legends Story
Date de sortie : 21 février 2024
Plateformes : PC, Nintendo Switch
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Paprika
L'écriture et le gaming sont mes passions, donc j'ai fait d'une pierre deux coups. Fan éternel de Nintendo et de jeux indé.