« – Mon colonel, Unmetal est disponible depuis le 28 septembre 2021 et nous promet un voyage dans le temps à travers un trip tout en pixel. Demande permission de le tester sur Nintendo Switch, même si il est également disponible sur PC via Steam et même sur PlayStation Vita !
– Permission accordée, soldat ! Votre mission est de nous informer sur la qualité de ce jeu d’action infiltration indépendant développé par @unepic_fran et édité par Versus Evil. Rompez ! ».
Unmetal commence fort. « Il était une fois, un hélicoptère de guerre soviétique qui pénétrait en territoire allié. L’appareil aérien fut intercepté et abattu. Alors que le pilote s’extirpait de l’épave, il fut arrêté par les salopards qui l’avaient abattu… puis amené sur une base militaire pour y être interrogé. » Ce pilote, c’est vous ! Fox, Jesse Fox. Vous allez devoir remonter le fil du temps pour connaître le fin mot de l’histoire. Ainsi, l’histoire de votre personnage commence avant cette arrestation. En 1972 plus exactement. A cette date, une unité de commando d’élite a jeté en prison notre protagoniste pour un crime qu’il n’avait pas commis. Votre but, vous évader de votre cellule, découvrir ce que cache la base dans laquelle vous êtes enfermé et peut-être même sauver le monde ! A moins que vous ne souhaitiez juste tirer un coup…
Bref, on vous prévient tout de suite le jeu se veut une parodie de l’univers des eighties, et en particulier de ces films d’action et des jeux sérieux ayant comme thème la guerre, notamment l’œuvre d’Hideo Kojima. D’ailleurs, d’un point de vu graphique, UnMetal ressemble à s’y méprendre au Metal Gear de l’ère 8 bits. Il suffit de comparer les deux images ci-dessous pour s’en rendre compte. Comme pour toute bonne parodie, le jeu joue à fond la carte du second degré, de l’humour et de l’excès sans pour autant tomber dans la caricature ou le too much.
Infiltration et craft
Pour sortir de votre cellule, il va falloir tout d’abord simuler votre mort. Pour cela, rien de plus simple, vous allez devoir vous servir d’un fil de fer issu de votre lit de prisonnier pour entailler votre bras et écrire une note posthume avec votre sang sur du papier toilette et simuler une pendaison. Nous vous laisserons découvrir quel genre de corde Jesse à trouver pour se la passer autour du cou. Mais sachez qu’à l’instar d’un Sylvester Stallone dans Rambo qui se recoud tout seul après avoir extrait une balle et cautérise sa plaie béante à l’aide d’une torche, votre personnage ne recule devant rien et n’a pas froid aux yeux. Le ton est donné et la voix de votre personnage, narrateur de l’histoire et doublé par Andrew « Noves » Miller raisonne pleine de testostérones. A l’instar de celle d’un David Hayter, d’un Kiefer Sutherland ou d’un héros tout en muscle d’une série B.
Ainsi, cette mise en bouche n’est que les prémisses de tout un tas de moment culte et WTF. Ne vous étonnez pas d’avoir un œil de verre dans votre inventaire. Vous allez d’ailleurs devoir récupérer tout un tas d’objet pour avancer dans votre aventure. Mieux, certains d’entre eux se combinent pour faire place à quelque chose de bien plus utile.
Nous aurions pu craindre que cette partie de craft gâche l’expérience en étant trop pointu. Il n’en est rien. D’ailleurs, vous pouvez très bien vous passer de certains objets dispensables pour avancer. Par contre, n’hésitez pas à utiliser le pot de chambre. En effet, ces wc portatifs vous permettent de sauvegarder quand vous le voulez. A nombre limité suivant le mode de difficulté choisi, ils ont l’avantage de pouvoir être vidé dans les toilettes. Personnellement, je me suis rendu compte de leur utilité très tard dans le jeu. Comme un noob, je ne sauvegardais que dans les urinoirs ce qui a rendu mon avancé beaucoup plus difficile. Autrement dit, n’hésitez pas à faire des sauvegardes ! Car le jeu est un véritable die & retry d’antan
Un gameplay classique à la prise en main immédiate
Une représentation vue du dessus en 2d pixelisé (même les personnages s’en amusent d’ailleurs), un inventaire et plusieurs touches d’actions, il n’en faut pas plus pour être projeté au cœur du jeu. Ainsi, un bouton vous sert à frapper de vos poings, un autre permet d’effectuer des roulades et un troisième est là pour utiliser un objet de l’inventaire comme une pièce de monnaie.
Enfin, la gâchette vous sert à utiliser votre arme (du lance pierre au lance-roquette en passant par les grenades et le lance flamme).
La prise en main est immédiate et les tableaux s’enchainent au fil de votre progression. Toutefois, s’habituer à la rigidité du gameplay demande de l’assiduité. (Le tir se fait dans 2 directions seulement par exemple). Si l’aventure peut se montrer parfois ardue, notamment lors des combats contre le boss, rien n’est insurmontable. Vous récupérerez vite un talkie walkie qui vous permettra de discuter avec certains protagonistes. Ceux-ci peuvent parfois se montrer de bons conseils et réservent surtout quelques bons moments humoristiques. C’est là que l’on découvre le point fort du jeu ; Une narration exemplaire qui contribue à notre désir de triompher des dangers afin de connaitre le fin mot de toute cette histoire.
La folle journée de Jesse Fox
Nous vous rassurons d’emblée, malgré la présence du talkie walkie faisant office de codec, la narration est plus légère et beaucoup moins prise de tête que dans un Metal Gear Solid. Surtout, les échanges sont brefs ! Ceci étant dit, les cuts scenes minimalistes sont bien présentes et certains dialogues deviendront cultes. Sachez également que vous serez parfois acteur du déroulé de l’histoire. En effet, en tant que narrateur, vous aurez parfois certains choix à effectuer. Préférez-vous combattre des cyborgs ou des vikings dans ce niveau ? Combien de tentacule aura ce boss belliqueux ? D’où viennent toutes ces créatures cauchemardesques dans les égouts ? Des options qui démontrent, encore une fois, que nous sommes là pour nous divertir. Ne vous étonnez donc pas d’être transformé en fromage géant poursuivi par une meute de rats affamés. Le tout avec une bande sonore faisant fortement penser à Benny Hill ! Vous n’avez pas la réf ? Tant pis… Vous devriez tout de même vous amuser avec les péripéties de Jesse Fox et ses aventures rocambolesques
Pour résumer, malgré quelques crispations, UnMetal mérite votre attention. Personnellement, cela faisait longtemps, que je n’avais pas autant ri devant un jeu vidéo.
Conclusion
Minimaliste dans son esthétique mais avec un gameplay intéressant et surtout une qualité narrative à l’humour omniprésent UnMetal est un divertissement qui mérite que l’on s’y attarde. Même si il est conseillé d’être né au siècle dernier pour en apprécier toute sa substance, nul doute qu’il saura également toucher la nouvelle génération. Téllez de Meneses et @unepic_fran nous propose là une œuvre tout en pixel qui mérite amplement son acquisition.