Forspoken

Au cours de l’année 2020, PlayStation avait tenu une conférence pour dévoiler plein de nouvelles grosses productions à venir ainsi que la fameuse PlayStation 5. Parmi les nombreux titres, révélés, un certain Project Athia avait attiré l’œil des joueurs et de la presse. Avec la possibilité de contrôler les forces de la nature et un vaste monde à découvrir durant les courtes minutes de présentation, Project Athia avait de quoi plaire au premier abord. Deux années sont passées, et entre temps, le prochain gros titre de Luminous Production et Square Enix avait fait couler beaucoup d’encre.

Rebaptisé Forspoken par la suite, la communication comme les différentes démos du jeu n’avaient clairement pas convaincues, et le titre avait déjà subi deux reports. Désormais disponible depuis le 24 janvier sur PlayStation 5 ainsi que PC via Steam et l’Epic Games Store, Forspoken avait une assez grosse pression sur le dos puisqu’il s’agissait du premier vrai triple A de 2023. Chez GeekNPlay, nous avons ainsi pu tester Forspoken grâce à une copie envoyée par Square Enix. Alors, qu’est-ce que le dernier gros titre de Luminous Production a réellement dans le ventre ? Eh bien, découvrons donc cela sans plus attendre !

Les voix qui ne dorment jamais…

TEST ForspokenForspoken est donc un jeu d’action-aventure en monde ouvert. Développé par le studio derrière Final Fantasy XV (Luminous Production), le joueur incarne Frey Holland, une new-yorkaise de 21 ans qui a du mal à trouver sa place dans la ville qui ne dort jamais. Orpheline et essayant de s’en sortir tant bien que mal entre des soucis avec la justice par-ci, et des embrouilles avec les membres d’un gang par là, Frey souhaite simplement quitter New-York avec son chat Homère et un bon paquet de fric en poche. Malheureusement, les membres du gang la retrouve et vont mettre le feu à l’appartement abandonné ou Frey et Homère vivaient. Ayant tout perdu en une soirée, ce n’est pourtant que le début du voyage pour la new-yorkaise.

En effet, Frey va se lier avec un mystérieux bracelet capable de communiquer par la pensée, bracelet qu’elle nommera Krav. Par la suite, Frey et Krav vont être transportés dans le royaume d’Athia, un gigantesque monde où une brume empoisonne l’esprit de tout être humain ou créature. Athia est divisé en quatre régions, à savoir Junoon, Praenost, Avoalet et enfin Visoria. Chaque région est gouvernée par les Tantas, de puissantes femmes qui étaient autrefois au service de leur peuple. Toutefois, les Tantas ont perdu la raison et c’est donc Frey qui sera chargée de découvrir les mystères d’Athia tout en affrontant les Tantas désormais corrompues.

Soyons honnête, Forspoken ne brille clairement pas ni par sa narration ni par l’écriture de ses personnages. L’histoire est basique avec quelques twists scénaristiques inattendus tout de même, mais elle n’est pas non plus transcendante. De plus, les personnages principaux (Frey et Krav) sont insupportables et invivables au quotidien. Krav n’est jamais satisfait des actions de Frey et ne faire ne serait-ce qu’un compliment le tuerait, littéralement. Tandis que Frey est agaçante, ne réalisant jamais le poids de ses responsabilités et ne souhaitant qu’une chose pendant les trois quarts de l’histoire, retourner à New-York.

Dans le même registre, les dialogues entre les deux protagonistes sont plats pour la majorité, à base d’insultes, de rabaissements ou d’imitations dont le joueur se serait bien passé. Enfin, la relation entre Frey et Krav stagne durant la majeure partie de l’aventure, ces derniers restant de simples « collègues » Difficile donc de ressentir de l’empathie, voire de s’attacher à des personnages aussi énervants que Frey et Krav. D’autant plus que certains PNJ étaient bien plus matures et attachants que nos deux compères (coucou Auden). Quoiqu’il en soit, Frey devra explorer le vaste monde d’Athia pour arriver à ses fins. Un monde immense certes, mais vide également.

Athia, immensément vide et monotone

TEST ForspokenLa majeure partie de l’aventure de Forspoken se déroulera à Cipal, dernier vrai bastion de l’humanité se situant dans la région de Junoon. Grande ville historique possédant quelques quartiers bien distincts, Frey y rencontrera de nombreux personnages secondaires et sera toujours obligé de revenir à Cipal afin de progresser dans la campagne principale.

Cipal possède également quelques marchés ambulent et les joueurs pourront explorer la ville à la découverte de chats et autres évènements. De plus, les détours serviront de quêtes secondaires, même si ces derniers sont inintéressants pour la plupart, et rares sont les détours qui vous récompensent avec des objets importants.

Hors de Cipal, c’est donc le gigantesque royaume d’Athia que Frey et Krav devront explorer pour mener à bien leur quête de justice. Et nous touchons là à l’un des points les plus importants de Forspoken. Comme évoqué plutôt, Athia est un immense monde ouvert, séparé en quatre régions. Malheureusement, Athia reste immensément vide et monotone et nous nous retrouvons donc dans un royaume gargantuesque rempli de grandes étendues vertes et de falaises abruptes dans toutes les régions.

Il n’y a aucune diversité dans les environnements, simplement un changement de couleur en fonction de la région dans laquelle Frey se trouve. Par exemple, la région de Praenost est teintée d’un rouge sombre, représentant la magie rouge. Autre cas, le ciel de Visoria est constamment vert, faisant écho à la magie verte, mais cela s’arrête ici. Mention spéciale tout de même aux châteaux des Tantas qui pour le coup, sont des merveilles d’architecture vu de l’extérieur.

Autre point qui dérange dans Forspoken, le gigantisme d’Athia ne se reflète jamais dans le bestiaire. Donc pas de titans ou autres mastodontes qui percent les cieux des différentes régions, et cela est bien dommage. Alors oui, Forspoken propose de nombreuses activités dans son monde ouvert. Mutants, labyrinthes, monuments à la force ou à la justice, cavernes, et autres chats des Tantas vous occuperont durant quelques bonnes heures, mais ces activités deviennent vite répétitives à un moment donné. D’autant plus qu’Athia est littéralement rempli de coffres aux trésors, à tel point qu’on en vient à se demander s’il n’y a pas plus de coffres que d’ennemis dans toute la map. Heureusement, Athia représente tout de même un grand terrain de jeu pour Frey et Krav, notamment grâce au parkour et aux combats.

La maîtrise des éléments !

TEST ForspokenAu cours de son périple, Frey affrontera les Tantas corrompues et débloquera de nouveaux pouvoirs par la même occasion.

Quatre magies sont donc disponibles : la magie de Frey (lui permettant de maîtriser la terre), la magie rouge (donnant accès au contrôle du feu), la magie bleu (donnant accès à l’eau et au contrôle de la gravité) et enfin, la magie verte (permettant de créer des illusions et de maîtriser la foudre par la même occasion. C’est donc un véritable sentiment de puissance qui se dégage de Frey au fur et à mesure qu’elle obtient les différentes magies.

Le gameplay est assez lent au début mais on s’y fait vite. Ainsi et pour chaque magie, Frey possède trois sorts d’attaques (en maintenant R1 sur PlayStation 5), accompagnés de plusieurs compétences de soutien (en maintenant L1), et enfin une capacité ultime (en appuyant simultanément sur R2 et L2). La matérialisation des éléments est réussie grâce à la puissance du Luminous Engine, et on prend un immense plaisir à brûler, geler ou foudroyer les ennemis avec style.

Le parkour est également une réussite dans Forspoken. Frey possède de l’endurance, endurance qui lui permettra d’encaisser des dégâts de chutes, et de se déplacer dans les vastes étendues d’Athia. Course avec un boost de vitesse, surf, enchaînements de sauts ou encore de la téléportation, chaque magie octroiera divers aptitudes à Frey et elle pourra en faire usage pour explorer le monde de manière toujours plus efficace.

Côté RPG, il sera possible de débloquer et d’améliorer plusieurs sorts pour rendre les magies plus puissantes. Des colliers et capes viendront gonfler vos statistiques (santé, magie, défense) et les différents bonus des équipements sont transférables. Au joueur de trouver le parfait équilibre entre beauté et puissance. Enfin, les différents vernis donnent accès à des boosts permanents. Dans l’ensemble, les combats de Forspoken sont jouissifs, malgré un bestiaire peu varié, composés principalement d’humains et d’animaux corrompus par la brume.

Avant de conclure, il est important de mentionner la performance, les graphismes et la musique. Nous avons testé Forspoken sur PlayStation 5, et nous y avons joué en 60 images par secondes. Globalement, le jeu était très fluide, bien que nous ayons eu quelques petites baisses de qualité lors de certains combats. Par contre, il n’y avait quasiment aucun temps de chargement, et de nombreuses productions devraient prendre exemple sur Forspoken pour ce point. Au niveau des graphismes, le jeu reste assez beau visuellement.

La puissance des éléments est bien mise en avant, mais à de nombreuses reprises, des bugs visuels se sont produits. Par exemple et lors de quelques cinématiques notamment, le visage de Frey pouvait être très détaillé, puis plusieurs petits flous apparaissaient sur la caméra, rendant l’image et les décors bien moins nets, gâchant ainsi l’immersion. Enfin, l’impossibilité de se déplacer lors des dialogues nous a fait grincer des dents plus d’une fois. Sinon, la DualSense fut plutôt bien utilisé, notamment les gâchettes adaptatives qui devenaient plus raides lors de l’utilisation de nombreux sorts. L’audio 3D de la manette permettait également de mieux entendre Krav, comme s’il s’adressait directement au joueur.

En ce qui concerne la bande-son de Forspoken, cette dernière fut composée par Bear Mcreary. Si le mélange entre des beats modernes et fantastiques passe très bien pour le thème de Frey, ce dernier a tendance à revenir un peu trop durant la campagne principale. Mention spéciale tout de même aux magnifiques notes de violon jouées lors des derniers chapitres.

Conclusion

Avec un gameplay jouissif, des combats dynamiques, un système de parkour bien amené et une beauté sans pareille, Forspoken avait clairement de quoi séduire sur le papier. Pourtant, le jeu se tire lui-même une balle dans le pied avec des personnages principaux insupportables, un monde immense mais vide et une histoire qui ne marquera pas les esprits. Ajoutez à cela des petites mécaniques bien crispantes comme l’impossibilité de se déplacer durant les dialogues ou de nombreux petits bugs visuels, et vous avez l’impression que Forspoken relevait plus d’une démo grandeur nature pour montrer la performance du Luminous Engine, ou que Luminous Production avait des idées solides, mais ne savait pas vraiment comment bien les articuler.

Forspoken

6

Note

6.0/10

POINTS POSITIFS

  • Des combats jouissifs et dynamiques
  • Le parkour, bien conçu et bien fun
  • Les différentes magies et la matérialisation des éléments
  • Des temps de chargements inexistants
  • Un gigantesque terrain de jeu avec de nombreuses activités

POINTS NÉGATIFS

  • Des personnages principaux insupportables et invivables
  • Une histoire qui ne marque pas les esprits
  • Un monde bien trop vide et très peu varié
  • Le bestiaire qui ne reflète pas le gigantisme d'Athia
  • De nombreux petits bugs visuels
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LauFi

Grand passionné de jeux vidéo et de la culture geek, je parcours le web afin de rechercher informations et autres pitreries. Monster Hunter et Darksiders, ça rime et c'est mes deux franchises préférées !

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