Après un premier opus réussi, le Penitent reprend du service à Cvstodia pour notre plus grand plaisir. Attachez vos ceintures, car Team17 nous offre un autre round d’auto-flagellation divine. Dans le vaste univers en constante expansion des jeux de type Metroidvania, où les développeurs, souvent indépendants, tentent de se distinguer, il est parfois aussi difficile que de trouver une aiguille dans une botte de foin. Certains ont toutefois réussi à se hisser au sommet de cette catégorie bien spécifique en capturant les caractéristiques fondamentales du genre et en les agrémentant d’un univers, d’une direction artistique et d’un gameplay mémorables. Parmi ces joyaux, on peut citer Blasphemous, qui puise son inspiration visuelle dans l’iconographie catholique pour offrir une esthétique unique et marquante, fusionnant habilement avec les éléments essentiels du Metroidvania. Et voilà que le studio espagnol The Game Kitchen revient sur le devant de la scène en cette fin d’été avec une suite directe sobrement intitulée Blasphemous II. La question qui brûle les lèvres : le studio parviendra-t-il une fois de plus à renouveler l’exploit qui a fait le succès du premier opus ?

Un pécheur sachant pêcher :

Autant le dire tout de suite : Blasphemous 2 est une pépite en 2D qui vous plonge dans une aventure rappelant les délices tordus de Dead Cells et Hollow Knight. The Game Kitchen a saupoudré le tout d’imaginaire religieux pour créer un univers où la volonté divine omnipotente, appelée le Miracle, tient les ficelles du destin de tout le monde. Ça ressemble à une église, ça sent la religion à plein nez, mais avec un côté funky. Dans la peau du Penitent, le même gars qui a déjà donné des baffes au Miracle dans le premier opus, vous voilà ressuscité pour affronter de nouveau ce grand patron divin. Mais attention, il ne s’agit pas d’une simple balade à Disneyland mais plutôt d’un supplice, d’un gage ou plus exactement d’une véritable quête de l’âme. Et parlons-en, de cette difficulté qui vous fera prier plus fort qu’un groupe de chanteurs gospel. Non seulement vous aurez droit à une panoplie d’ennemis coriaces, mais vous vous retrouverez face à quelques boss bien costauds.

Pourtant, Blasphemous 2 est comme une messe à laquelle tout le monde veut assister. Vous allez errer dans des mondes d’une beauté divine, où les symboles religieux sont plus présents que les pigeons à Paris. Et que serait une bonne épopée divine sans des boss dignes de ce nom ? Eh bien, c’est là que ça devient un peu comme un buffet à volonté – certains plats sont succulents, d’autres un peu trop fades. Vous allez vous retrouver face à des boss qui vous enverront valdinguer dans les cieux divins en moins de temps qu’il n’en faut pour épeler “Hallelujah” (sérieusement, vous devriez essayer au moins une fois d’épeler ce mot…). Les développeurs ont clairement passé du temps à peaufiner ces combats, comme un moine copiste illuminant un manuscrit sacré. Certains sont tellement retors qu’ils pourraient donner des leçons aux démons. Mais voilà, il y en a d’autres qui sont comme les brebis égarées de l’église : ils se laissent faire un peu trop facilement. C’est comme si Dieu avait mis des pieds de plomb aux boss, et franchement, c’est pas très divin comme attitude.

 

Vous ne passerez pas !

Dans Blasphemous 2, la difficulté vous secouera comme un prêtre à la recherche de sa bible dans une sacristie désordonnée. Les ennemis ne vous feront pas de cadeaux, et les boss vous enverront prier plus fort que jamais. Vous allez suer comme lors d’une confession après une semaine de péchés. Mais au final, c’est ça qui rend ce jeu aussi captivant, car qui a dit que la quête du sens était facile ? Allez, enfilez vos robes de pénitents virtuels et préparez-vous pour une aventure divine et déjantée. Que le Miracle soit avec vous, mes amis virtuels ! L’esthétique est un vrai régal pour les yeux, comme une sainte hostie toute en animation. Les cutscenes, maintenant réalisées par Sunshine Animation Studio sont absolument sublimes. On dirait que chaque image a été béatifiée par le Saint Patron des pixels, avec des animations douces comme une prière du dimanche. C’est comme si le pape en personne avait béni le tout d’une touche de propreté qui va à l’encontre du côté rugueux et grotesque du jeu original.

Cependant, ne soyons pas des mauvais apôtres, car dans cette suite, l’amour du recyclage règne en maître. C’est le grand retour des ennemis cultes, comme ces géants-cloches chargés de mauvais présages qui nous font sauter de joie. Et à mesure que nous traversons de nouvelles zones, nous ne pouvons nous empêcher de remarquer le nombre incroyable d’ennemis recyclés – et combien de nouveaux adversaires reprennent les mêmes mécanismes que leurs prédécesseurs. Bon, on aurait rien dit si ce n’était que ça, mais à la fin du jeu, on nous sert des versions légèrement colorées des mêmes ennemis. Avec, parfois, une ou deux attaques supplémentaires pour faire style. Ils ont plus de points de vie et font plus mal, mais franchement, ça devient aussi ennuyeux que le sermon du dimanche.

 

Et une bosse pour le Boss !

Ah, les boss ! On adore leur look puisé dans l’art, l’histoire et la culture espagnole. Un vrai feu d’artifice de créativité catholique. On se souvient tous d’Expósito, ce bébé aux yeux bandés porté par une effigie en osier. Ou de Melquíades, l’archevêque squelettique porté par ses fidèles bras décharnés. Mais, chers fidèles, ne nous réjouissons pas trop vite. Dans cette suite, les boss sont comme ces hosties sans saveur servies à la messe : y’en a un ou deux qui sortent du lot, mais le reste est fade et peu mémorable. Une fois qu’on a appris leur danse, le reste c’est du gâteau. Pour un jeu qui nous promet un véritable chemin de croix, c’est un peu décevant.

Tiens, parlons du côté difficile du jeu. Ou plutôt du manque de difficulté ? Le Penitent, censé apporter la punition divine, est finalement un gentil toutou. Contrairement à son prédécesseur, ici les ennemis ne sont que des petits agneaux que l’on peut dompter après quelques essais. Même les boss, censés être des créatures infernales, se laissent caresser derrière les oreilles après quelques tentatives. Au début, on aurait pu croire que c’était une stratégie divine pour symboliser la faiblesse du Miracle. Mais non, même quand on se rapproche de la naissance de l’Enfant Miracle, pas de réelle augmentation de la difficulté. On en conclut que c’est une décision de game design, pas un dessein divin. Rassurez-vous, il y a quand même de quoi frissonner dans ce monde dérangé. Des scènes gores et dérangeantes qui font du bien à l’âme, et quelques quêtes à la sauce Blasphemous : trouvez l’objet, amenez-le au bon endroit. C’était un vrai casse-tête dans le premier jeu, mais ici, c’est comme avoir la bénédiction du GPS divin. Le studio a entendu nos prières pour plus de simplicité dans les quêtes, et ça, c’est béni !

 

Un bon Uraken bien placé !

(Oui, on s’est clairement inspiré de Johnny Cadillac pour ce titre) Maintenant, parlons de la bagarre, la vraie. Oubliez le Mea Culpa, le Penitent a décidé de passer à autre chose. Fini les limitations, bonjour la diversité ! Trois armes distinctes pour trois situations différentes : Veredicto pour écraser tout ce qui bouge, Sarmiento et Centella pour une danse effrénée avec les ennemis, et Ruego al Alba pour bloquer les attaques et riposter. Et puis, il y a les Faveurs. Ces petites figurines qu’on peut insérer dans notre autel pour des pouvoirs bien utiles. Imaginez-vous, deux figurines en symbiose qui créent une super combo, c’est le mariage parfait entre le sacré et le blasphème ! Dans Blasphemous 2, on sent clairement le passage du “souls-like” au “Metroidvania”. Exit les reliques, bienvenue aux mouvements typiques du genre. Finies les morsures de pieux et les chutes mortelles, maintenant on encaisse et on continue comme si de rien n’était. Même les attaques plongeantes sont plus faciles à réaliser, un vrai miracle pour les maniaques du saut précis.

Dans l’ensemble, nous avons aimé cette balade divine. Cvstodia reste un endroit unique et le studio a bien travaillé pour nous proposer une suite de qualité. Mais quand on atteint la fin – qui n’est pas forcément la meilleure – on ne peut s’empêcher de se dire que Blasphemous 2 aurait pu pousser les limites encore plus loin. On espère secrètement que le studio a un petit miracle en réserve pour étoffer cette suite un peu trop sage. Amen !

Conclusion :

En somme, Blasphemous 2 se présente comme une suite qui tisse habilement les fils de la narration et du gameplay, offrant aux joueurs un monde sombre et envoûtant à explorer. Les thèmes profonds de foi et de destin se mêlent aux mécanismes de jeu, créant une expérience immersive et captivante. Malgré quelques faiblesses dans les combats de boss et une certaine incohérence tonale, le jeu parvient à équilibrer ses atouts avec une atmosphère distinctive et des mécaniques solides. Pour les amateurs de Metroidvania en quête d’une expérience sombre et riche en histoires, Blasphemous 2 offre un pèlerinage ludique à ne pas manquer.

Blasphemous 2

7

Note

7.0/10

POINTS POSITIFS

  • L'atmosphère
  • Les ajouts (faveurs, armes)
  • La direction artistique

POINTS NÉGATIFS

  • Le manque de difficulté
  • Un bestiaire peu différent du premier opus
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DrFamikon

Amateur de bières et de FPS, grand fan de Heavy Metal et collectionneur

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