25… C’est le nombre d’année qu’il aura fallu attendre pour que les joueurs occidentaux puissent voir débarquer sur leur continent une version officielle de Seiken Densetsu 3, la suite de Secret of Mana. Si la trilogie « Collection of Mana » est disponible depuis un petit moment et émule les trois jeux d’époques sortis sur Game Boy et Super Famicom, Square Enix a eu la (bonne) idée de proposer un remake 3D de l’épisode 3 qui marque la fin de la trilogie en beauté.
Trials of Mana est donc un action-RPG (très) classique sorti au mois d’avril 2020 sur PlayStation 4, PC et Nintendo Switch. C’est cette dernière version qui est testée ici par GeekNPlay.
Un VRAI remake
Grace à la magie de Square Enix, nous passons d’un jeu magnifique en 2D à un joli jeu en 3d, très coloré, qui reprend néanmoins tout le character design d’origine crée, entre autre, par Koichi Ishii. Nous nous retrouvons donc avec un remake full 3D bien plus abouti que le portage de Secret of Mana sur PlayStation 4 qui ne faisait qu’afficher une 2.5D plutôt moyenne. Ici, vous contrôlerez la caméra comme bon vous semble et vos personnages pourront sauter ou effectuer des esquives pour éviter les coups et attaquer les ennemis volants. Les batailles n’en deviennent que plus épiques. De plus, les couloirs et labyrinthes n’ont jamais été autant immersifs. Enfin, l’émotion de certaines cutscenes explose grâce à une VRAI mise en scène qui laisse plus de place à l’interprétation.
Ainsi, Trials of Mana est très attractif d’un point de vu visuel. Certes, il vous faudra peut-être un petit temps d’adaptation pour vous habituer à l’esthétique et à la 3D un peu vieillotte du soft. De ce fait, si vous venez de finir le remake de Final Fantasy 7 sur PlayStation 4, vous risquez d’être un peu chamboulé. Le choc est moins violent pour les possesseurs du jeu sur Switch, mais il est indéniable que le soft est moins réussi qu’un Dragon Quest XI par exemple. De même, au départ, on peut trouver que la caméra colle un peu trop prés au personnage et il vous faudra privilégier de jouer sur socle plutôt qu’en nomade tant l’action peut-être illisible sur le petit écran de la Nintendo Switch.
Mais, je le répète, le jeu est loin d’être laid et reste très respectueux du jeu d’origine ! A défaut de pouvoir passer de la 2D en 3D comme dans Dragon Quest XI, vous vous consolerez en pouvant choisir les musiques d’origines et réorchestrés quand bon vous semble en vous rendant dans les options. Perso, je switchais souvent entre les thèmes originaux et réorchestrés suivant les lieux visités. En tout cas, là aussi, la réorchestration ne trahit pas le matériel d’origine crée par Hiroki Kikuta, même si le remake aurait mérité un peu plus de pep’s.
Pour en finir avec les aspects sonores, vous serez également ravis d’apprendre que vous aurez le choix entre des voix anglaises et japonaises. Heureusement que ce choix est possible d’ailleurs.
Enfin, concernant les menus, ils ont également été totalement revus et même si le matériel de base est bien là, naviguer entre les différentes options est devenu bien plus agréable qu’autrefois. Mais assez parlé du côté technique, passons à l’histoire de Trials of Mana. Garanti sans spoil.
Il était une fois un arbre, une épée, et 6 héros.
“Alors que le monde avait sombré dans les ténèbres, la Déesse de Mana dégaina l’épée de Mana pour anéantir les huit bénévodons, des monstres de destruction. Elle scella ces horreurs dans les huit pierres de Mana, empêchant ainsi le royaume de sombrer dans le néant.
Affaiblie par la reconstruction du monde, la Déesse prit la forme d’un arbre et tomba en un long et profond sommeil. Mais les forces du mal cherchèrent vite à libérer les bénévodons afin de prendre le contrôle du monde. Elles se lancèrent dans une terrible guerre pour atteindre leur but et déstabiliser les royaumes.
La paix n’était plus qu’un souvenir. Le Mana commença à disparaître, et l’Arbre de Mana se mit à dépérir…”
Avant de vous lancer dans l’aventure, il va falloir choisir votre équipe. Celle-ci sera constituée d’un personnage principal et de deux allié(e)s. Une petite présentation des 6 personnages jouables de cette aventure s’impose donc :
- Duran : Archétype du guerrier, Duran est un orphelin épéiste du Royaume de Forsena qui sert fièrement son roi.
- Angela : La jeune princesse sexy du royaume enneigé d’Altena est une sorcière manquant d’assurance, souffrant de la distance qu’entretient sa mère avec elle.
- Kevin : Fils d’une humaine et héritier du trône du Roi Loup, Kevin est un guerrier lycanthrope. Ses pouvoirs atteignent son maximum une fois transformé.
- Riesz : Princesse Amazone du Royaume du Vent de Rolando. Sa mère est morte en donnant naissance à son frère, Elliot. Elle manie la lance comme personne et connait des sorts visant à renforcer ses capacités
- Hawkeye : Membre d’une guilde de nobles voleurs basée dans la forteresse des Sables de Navarre, Hawkeye est le beau gosse voleur/ninja.
- Charlotte : Cette petite fille du Prêtre de la Lumière de Wendel connait plus d’un tour (de soin) dans son sac.
Les destins s’entremêlent dans Trials of Mana et votre choix chamboule le déroulement du jeu et le grand méchant de l’histoire. Ainsi, il y a un total de trois scénarios principaux différents et six introductions disponibles au total. En gros, une fois fini l’aventure, vous aurez surement envie d’en savoir un peu plus sur les autres protagonistes ou sur la motivation des entités belliqueuses que vous aurez rencontré. Comptez bien une bonne centaine d’heure pour découvrir les principaux secrets du jeu. Personnellement, il m’aura fallu environ 40h pour finir le jeu une première fois, en prenant mon temps.
Autrement dit, Trials of Mana est loin d’être court et celui-ci est encore plus long que Seiken Densetsu 3 du fait des combats et cutscenes qui rallongent très significativement l’aventure. Sans compter la quête annexe de fin.
Après cette présentation succincte des protagonistes du jeu, passons au gameplay.
Un système de jeu qui fait du neuf avec du vieux.
A l’origine, le jeu pouvait être joué à DEUX simultanément. Malheureusement, passage en 3D oblige, il aurait été difficile d’inclure cette option dans ce remake. Il vous faudra donc compter sur l’IA pour contrôler vos deux alcooliques acolytes. A vous de définir les grandes lignes et la console s’occupe du reste. Ainsi, vous préférerez peut-être que Charlotte ne se focalise que sur la gestion de soin de l’équipe tandis que Kevin déchaîne sa rage contre l’ennemi qui lui est le plus proche tandis que vous vous concentrez sur l’ennemi le plus puissant. En théorie, ça peut marcher. En pratique, c’est un peu ardu… Surtout si vous n’avez pas de réel « soigneur » dans l’équipe.
Ce sera principalement à vous de distribuer des bonbons et des chocolats afin que votre équipe ne meure pas, le tout en passant souvent d’un personnage à un autre.
En effet, une simple pression sur ZL ou ZR vous permet de changer d’équipier. L ou R vous permet de faire apparaître une roue où vous aurez préalablement choisi quatre items parmi neuf objets ou magies que vous utilisez souvent. Ainsi, il y a rarement de temps morts dans les combats à moins que vous ne le souhaitiez. Le seul hic est qu’il est IMPOSSIBLE de changer les directives assignées à l’IA en cours de combat. Et cela peut se révéler plutôt frustrant tant la stratégie demande à être révisée suivant la tournure que prend votre combat.
En enchaînant les coups puissants vous augmenterez une jauge qui vous permet de lancer une superbe technique dévastatrice. En montant de niveau, vous gagnerez des points de compétences à distribuer selon vos envies et vos objectifs de capacité. Sinon, les combos sont basiques et courts. Rien de réellement technique, et finalement, ce n’est pas plus mal.
Enfin, il sera possible de changer de classe et de choisir l’orientation vers laquelle vous voulez amener votre équipe. A noter que le changement de classe s’accompagne d’un changement de tenue. Plutôt appréciable.
Pour conclure, les combats peuvent parfois être un peu brouillons et il arrive souvent que l’on peste contre l’IA. En général, face au boss, on meurt une première fois pour mieux revenir avec une stratégie un peu plus au point. A noter que si vous galérez trop, il est toujours possible de régler la difficulté en cours de partie. Un point très appréciable qui vous évitera d’être bêtement bloqué contre un boss et vous évite de farmer des heures pour avoir un niveau de folie.
Droit au but
Si certains jeux actuels se perdent avec des quêtes secondaires inintéressantes qui se résument souvent à faire le facteur entre un point A à un point B, Trials of Mana garde son côté linéaire d’antan. Et ce n’est pas plus mal ! Si vous êtes particulièrement guidé durant la première partie du jeu, cela ne sera pas le cas par la suite où vous trouverez un semblant de liberté une fois que vous aurez trouvé un moyen de locomotion qui vous est propre. D’ailleurs, la mini-carte en haut à droite de l’écran peut-être désactivé dans les options, tout comme le voyant « objectif » qui vous indique votre destination. Ceci afin que vous ayez un peu moins l’impression d’être tenue par la main.
Il n’empêche que Trials of Mana veut simplement vous raconter son histoire ; Vous faire découvrir ses lieux enchanteurs, ses vendeurs danseurs et ses monstres kawaïs (certains ressemblent d’ailleurs à des Pokémons, d’autant plus qu’il arrive à certains d’évoluer). Même si les thèmes abordés et le passé de certains protagonistes sont sombres, le jeu réserve toujours des petits moments d’humour inattendu qui fait que l’on passe un bon moment.
Petit bémol avec la quête annexe qui suit la fin : Celle-ci vous pousse à enchaîner des heures de combats pour combattre une nouvelle menace. Square Enix a ainsi voulu vous offrir un petit plus à travers cette quête, rallongeant ainsi la durée de vie déjà conséquente de Trials of Mana, mais finalement, cette démarche était presque dispensable. En tout cas, elle ne constitue pas une remise en cause du bonheur passé en compagnie des protagonistes, partageant avec eux leurs destins et leurs peines. D’autant plus qu’elle permet l’accès à un New Game + qui vous permet de recommencer l’aventure de façon beaucoup plus sereine.
Conclusion
Loin de renier son matériel d’origine, Trials Of Mana ne fait que mettre en exergue les qualités de Seiken Densetsu 3. Ainsi, les gamers qui ont joué au jeu d’origine ne pourront qu’encenser cette adaptation réussie. S’ils vous disent le contraire, c’est qu’ils sont de mauvaise foi ! Les nouveaux venus, quant à eux, n’ayant que peu d’expérience concernant les RPG et l’heroic fantasy des années 90’s, et n’ayant pas connu l’époque où Square Soft et Enix étaient deux entités distinctes, découvriront l’imagerie des RPG d’antan. Entre grandiloquence, classicisme et character design kitch, ils assisteront tout simplement à une sorte de cours d’histoire. Un cours agréable car l’expérience est très globalement réussie.
Pour résumer, vous n’avez aucune excuse pour ne pas plonger dans ce trip old school rafraîchissant, témoin d’une époque où les RPG se prenaient moins la tête que ceux d’aujourd’hui.
Le seul bémol serait peut être le fait que vous ayez d’autres RPG à finir ou à commencer. Mais après tout, entre deux grandes aventures de 200h, rien ne vous empêche de vous laisser tenter par les “épreuves de Mana”.
Pour rappel, une démo gratuite est disponible sur l’Eshop de Nintendo, sur Steam, et sur le PlayStation Store. De quoi vous convaincre de vous lancer dans l’aventure et de débourser 49,99€ pour vous procurer le jeu complet.
Et si vous avez des questions sur ce jeu, n’hésitez pas à nous les poser dans les commentaires ci-dessous ou sur les réseaux sociaux : Facebook et Twitter
Trials of Mana
POINTS POSITIFS
- Fidèle au jeu original
- Un bon trip old school remis au gout du jour
- Une aventure longue et colorée
- La possibilité de changer la difficulté en cours de jeu.
- Les voix japonaises
POINTS NÉGATIFS
- Techniquement moyen
- L’IA souvent dépassée
- Impossibilité de changer la tactique de l’IA durant les combats
- Des combos simplistes
- Trop old school?