Née en 2004, la série de jeux Monster Hunter a pendant longtemps été une série de niche. Cependant, depuis l’épisode World, chaque jeu est désormais un carton. Pourtant, l’idée de faire découvrir la saga à un autre public ne date pas de l’opus de 2018. En effet, en 2015, Monster Hunter Stories sortait sur Nintendo 3DS. Le titre avait pour objectif de rendre Monster Hunter accessible aux plus jeunes au travers d’un gameplay rappelant la célèbre série de jeu Pokémon. Malgré un concept maîtrisé et une communication au poil avec des collaborations, des événements multijoueurs et un anime promotionnel ajoutant une nouvelle trame narrative, le titre a du mal à séduire. Cependant, la ressortie du titre sur smartphone a motivé Capcom à développer une suite. Alors que vaut ce Monster Hunter Stories 2 : Wings of Ruin.

La « Stories » de ce Monster Hunter

Ena reçoit l'oeuf de RathalosAvant de parler de l’histoire, la première chose qui marque dans ce nouvel opus est évidemment la direction artistique. On retrouve ici l’esthétique cartoon/manga du premier Stories, mais avec ici des modèles plus détaillés et travaillés. Cette DA permet tout de suite d’assurer l’ancrage dans l’univers Monster Hunter. En dépit d’une perte de réalisme, on retrouve ici toutes les spécificités du monde des chasseurs et des riders.

Le jeu commence sur une longue cinématique d’introduction. Elle nous présente les différents personnages ainsi que l’événement déclencheur de l’histoire. Les Rathalos, monstres emblématiques de la saga, ont tous disparu à la suite de l’apparition d’une lumière rouge rendant fous de rage les autres monstres. Peu avant cet événement, Ena, une wyvérienne, s’est vu remettre l’œuf d’un Rathalos de légende, le Ratha destructeur. Ce Rathalos posséderait les ailes de la destruction ayant le pouvoir de détruire le monde d’un battement. La mission sera ici de protéger l’œuf et le Monstie qui en sortira des plans diaboliques des différents antagonistes de l’histoire.

Pour nous aider dans notre quête, nous pourrons compter sur nos Monsties (subtil mélange entre Monster et Besties). Les Monsties sont les différents monstres récupérables dans les tanières, de courts donjons. Il suffit de récupérer leurs œufs et de les faire éclore dans le village le plus proche. À la manière d’un Pokémon, ce sera à nous de réaliser la meilleure équipe de monstres afin d’avancer dans l’aventure. Mais les Monsties ne sont pas nos seuls alliés. Il y a aussi Ena, la deutéragoniste et Navirou, le félyne, mascotte du premier opus, qui ne cessera de nous rappeler ses exploits passés. Nos héros rencontreront au fil de l’histoire différents personnages qui deviendront leur compagnon de combat. Parmi eux, on retrouve notamment des personnages du premier opus. La rider Avinia et son Barioth, Frostie, mais aussi Reverto, le chasseur et Lillia, la scribe de la Guilde.

Bien que l’histoire ne soit ici qu’un classique voyage initiatique avec des antagonistes et alliés bien définis, le jeu ne manque pas de rebondissements et de moments épiques. Des passages qui sont sublimés par des cinématiques somptueuses. Des scénettes développant l’histoire, mais qui offrent aussi des moments d’humour enfantin très bien amenés avec parfois des petits clins d’œil au premier opus.

Monster Hunter Stories 2.0

Exploration de la première zone du jeuL ’une des premières choses qui choque lorsque l’on prend en main le titre est sa fluidité. Attention, il n’est pas question ici de fluidité technique. Sur Nintendo Switch, le jeu souffre très souvent de ralentissements qui ont certes peu d’impacts, mais qui peuvent tout de même un peu gêner l’expérience. Aussi, les graphismes ne suivent pas toujours la qualité de la direction artistique. Les textures et les jeux de lumière rappellent parfois l’opus 3DS. Mais ces défauts ne gâchent rien à la fluidité du gameplay. L’un des grands défauts du premier opus était sa lenteur, notamment lorsqu’il fallait récupérer des matériaux ou encore explorer des tanières.

Ici, ce défaut n’existe tout simplement plus. La vitesse de notre personnage a été augmentée. Il est possible de récupérer des objets en pleine course et la taille des tanières a grandement augmenté. Il est fini le temps des petites zones étroites rappelant les anciennes générations de Monster Hunter. Place désormais aux grands espaces ouverts à la manière de Monster Hunter World et Rise. Des environnements chatoyants, colorés et variés à l’instar du précédent opus. Des espaces regorgeant de ressources, coffres et monstres à récupérer afin de devenir le meilleur rider. L’exploration est aussi favorisée par le jeu à des moments de l’histoire grâce aux Navicioles de Monster Hunter World. Elles apportent de nouvelles phases de gameplay consistant à traquer un monstre.

Parmi les autres améliorations du précédent opus, on retrouve aussi un système de quête annexe plus facile à suivre. Des quêtes qui nous permettent d’explorer d’autant plus le monde de Stories 2 avec parfois des ennemis très puissants ajoutant du défi au titre. On retrouve aussi des quêtes d’arènes qui permettent aussi d’obtenir des bonus. Le jeu garde les forces de son prédécesseur en les améliorant avec, par exemple, le système de rite de transmission permettant d’améliorer plus facilement ses monstres. Parmi ses forces, il ne faut surtout pas oublier le système de combat.

Toujours plus de monstres, toujours plus de plaisir

Le système de duel est toujours aussi efficaceS ’il y a bien quelque chose qu’en tant que Pokémon-like, MHST2 réussit très bien, c’est bien son système de combat et de Monsties. Le premier Stories possédait déjà ce système de pierre-feuille-ciseau. Le système était déjà une parfaite adaptation en mode tour par tour des combats de la série principale. On retrouve les faiblesses élémentaires ainsi que les parties à détruire des monstres. Wings of Ruin reprend ce système en l’amenant encore plus loin.

On retrouve évidemment les petits QTE et le système de duel rythmant les combats, mais avec cette fois-ci un système d’attaques combinées facilité. Les attaques combinées étaient l’un des principaux défauts des combats dû aux attaques aléatoires que pouvait réaliser notre Monstie. Désormais, les duels sont plus stratégiques et moins aléatoires. L’une des grandes nouveautés de cet opus, ce sont aussi les armes interchangeables en combat. Regroupées sous 3 types d’armes, les six armes du jeu offrent la possibilité de personnaliser son expérience de jeu ainsi que de favoriser des armes contre certains monstres.

Et des armes, ce n’est pas ce qu’il manque. Avec plus de 150 monstres, avec pour chacun au moins une arme, le joueur ne manque pas de choix quant à son style de jeu. Il faut aussi compter à peu près autant d’armures qui pourront plus tard devenir des armures spéciales. Une personnalisation qui, bien que moindre, comparée à un Monster Hunter classique reste appréciable. Aussi, il ne faut pas oublier les stars de ce spin-off : les Monsties. Au nombre de 141, les Monsties sont tous uniques et tous personnalisables via le rite de transmission. Créer la parfaite équipe pour explorer, avancer dans l’histoire ou affronter un puissant adversaire est véritablement gratifiant et permet de toujours plus s’investir dans la découverte du monde.

Comme toujours, certains de ces Monsties ne s’obtiennent que dans certaines conditions. Certains d’entre eux représentent d’ailleurs de sacrés défis, mais le jeu en vaut la chandelle tant les monstres peuvent être efficaces dans l’aventure ou encore en mode multijoueur !

Monster Hunter, c’est à plusieurs !

Les duels en arêne sont toujours plus stratégiquesComme son prédécesseur, Monster Hunter Stories 2 : Wings of Ruin possède des modes multijoueurs. Évidemment, nous sommes très loin des quêtes à 4 joueurs de la série principale. Ici, il s’agit plus d’exploration de tanière à plusieurs dans le but de défaire un boss. Différentes quêtes sont disponibles, selon le niveau de difficulté. Il est donc possible de rapidement se lancer dans les quêtes multijoueurs qui donnent d’excellentes récompenses.

Ces quêtes apportent surtout plus de récompenses que de défis, mais de possibles futures quêtes additionnelles risquent d’amener la difficulté que cherchent certains fans. Enfin, quant au dernier mode de jeu, il s’agit ni plus ni moins que de duel PvP. Il existe évidemment des salons de combat PvP qui malheureusement sont accaparés par les joueurs très avancés dans l’aventure. Il existe aussi un mode tournoi qui n’est pas multijoueur, mais qui permet de simuler un duel contre un autre joueur via une IA que ce soit des matchs en 1v1 ou en 2v2.

Tous ces modes apportent une grande diversité dans le contenu du titre. Un contenu loin d’être avare d’autant qu’il ne va cesser de croître au vu des futures mises à jour que le jeu va accueillir.

 

Conclusion

Monster Hunter Stories 2 : Wings of Ruin est la parfaite suite du premier opus. Une histoire différente bien qu’un peu classique avec quelques similitudes. Un gameplay efficace et fluide. Un système de récompense gratifiant autant en objets utilitaires qu’en monstres ou armes. Malgré des phases narratives plus molles par moment et des passages plutôt répétitifs, le titre est un excellent RPG au tour par tour qui atteint voire dépasse le niveau de réalisation des récents Pokémon. On regrettera aussi la présence de trop de sous-espèces sonnant un peu comme du remplissage. Il vous faudra environ 35 h de jeu pour compléter l’histoire, mais prévoyez le double pour le terminer à 100 %. Le jeu va aussi recevoir un grand nombre de mises à jour gratuites visant à ajouter du contenu. L’aventure Monster Hunter Stories est donc loin d’être finie !

Monster Hunter Stories 2 : Wings of Ruin

8.5

Note

8.5/10

POINTS POSITIFS

  • Grande diversité de monstres et d’équipements
  • Direction artistique cartoon/manga réussi
  • Système de combat gratifiant et stratégique
  • Personnages hauts-en-couleur, mise en scène et humour enfantin bien écrit
  • Riche en contenu

POINTS NÉGATIFS

  • Graphiquement et techniquement passable
  • Un peu trop de sous-espèce
  • Scénario peu original

Redeyes

Rédacteur passionné par le jeu vidéo, l'animation et le cinéma. Curieux des nouveautés, mais aussi des grands classiques.

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