On vous l’avait teasé depuis des semaines : l’une des œuvres les plus intrigantes de l’année débarque enfin au cinéma ! Pour ceux qui ne seraient pas encore au courant, Dan da dan voit ses trois premiers épisodes condensés dans un film de 1h20, avant sa sortie en saison sur les plateformes de streaming. Le manga de Yukinobu Tatsu, ancien assistant de Tatsuki Fujimoto (Fire Punch et Chainsaw man) et de Yuji Kaku (Hell’s Paradise), a déjà beaucoup fait parler de lui grâce à son ton léger, son humour décalé, et surtout ses combats épiques qui rappellent ceux de Bleach. Mais alors, que vaut ce film Dan Da Dan: First Encounter? Sera-t-il suffisant pour vous pousser à plonger dans le manga ? GeekNplay vous livre tous les détails dans cette critique, visionnée en avant-première grâce à ADN !
Dan da dan : un manga qui bouscule les codes
Il y a quelques jours, l’auteur de Jujutsu Kaisen a pris tout le monde de court en annonçant la fin de son manga après plus de 6 ans de parution. Avant ça, c’était My Hero Academia, autre monument du manga, qui clôturait son aventure avec son dernier chapitre. Une ère touche ainsi à sa fin, et beaucoup de fans redoutent les années à venir, alors que les piliers du shonen quittent la scène un à un, malgré leurs succès incontestés.
C’est donc vers les nouveautés du monde du manga, et plus particulièrement vers les sorties du Shonen Jump, l’un des éditeurs les plus connus, que notre attention se tourne. Toujours en quête d’une œuvre aussi captivante et mystérieuse que les séries récemment terminées, les fans espèrent retrouver cette magie qui les transcende. Et c’est précisément là que Dandadan fait son entrée.
Publié en 2021 dans le Weekly Shonen Jump de l’éditeur Shueisha, le manga de Yukinobu Tatsu s’impose rapidement comme l’une des futures références de la Shueisha. Ce shonen fantastique, mêlant un humour bien décalé avec une touche d’horreur et une grosse dose d’action, séduit dès les premiers chapitres. Avec un chara design stylisé et des personnages mémorables, Dandadan se distingue. Le thème des occultes et des fantômes, modernisé par l’auteur (et rappelant Bleach par moments), nous tient en haleine tout au long de l’histoire. Et le succès est bien là : avec plus de 15 tomes déjà sortis, Dandadan s’est hissé à la 2ème place lors du 7ème Next Manga Award, juste derrière Oshi no Ko et Kaiju No. 8.
Face à un tel engouement, il était évident que le manga aurait droit à son adaptation animée. Un an après l’annonce de Shonen Jump, <strong>Dan Da Dan: First Encounter est produit par le Studio Science Saru (connu pour Devilman Crybaby) et verra ses trois premiers épisodes condensés dans un film, prévu pour une sortie exclusive en France les 7 et 8 septembre prochain. La série complète débarquera en octobre 2024, avec des épisodes diffusés sur ADN, Crunchyroll et Netflix.
Mais c’est quoi exactement Dandadan ? (Pour ceux qui chercheraient, il n’ y a pas vraiment de signification au titre…) Si vous vous posez la question, pas de panique ! On vous laisse avec le résumé pour vous plonger dans l’univers :
Deux lycéens, Momo Ayase et Ken Takakura, sont en désaccord sur une question plutôt… particulière. Momo croit aux fantômes, mais pas aux extraterrestres, tandis que Ken pense tout l’inverse. Pour trancher, ils décident de faire un pari : chacun part de son côté pour explorer des lieux liés à l’occulte et au surnaturel, histoire de découvrir qui a raison.
Okarun et Momo, un couple que tout semble opposer
À première vue, Ken et Momo n’ont rien en commun. D’un côté, il y a Ken, un adolescent timide et discret, fasciné par les OVNIs et malheureusement victime de harcèlement scolaire. De l’autre, Momo Ayase, une fille gyaru extravertie bien entourée, qui ne mâche pas ses mots. Comme beaucoup de jeunes filles de son âge, elle doit surmonter son premier chagrin d’amour et a un crush sur une célébrité japonaise, Ken Takakura (acteur mythique des années 60-80, considéré comme “le Clint Eastwood japonais” pour ses rôles de Yakuza).
Sur le plan visuel, le style shônen est évident tant dans le chara-design que dans les influences narratives. Momo, par exemple, partage de nombreuses similitudes avec Nobara Kugisaki de Jujutsu Kaisen, notamment sa personnalité (franche, brutale mais empathique), son passé difficile et sa volonté d’évoluer en tant qu’apprentie exorciste. Ken Takakura, quant à lui, présente un design évoquant Mob de Mob Psycho. Sa personnalité à la fois intense et timide peut rappeler Izuku Midoriya de My Hero Academia. Les combats et les ennemis sont imprégnés de références à des œuvres emblématiques du shônen, notamment Bleach, Jujutsu Kaisen et Mob Psycho. On note même une référence à One Punch Man à travers une scène où Ken comprend qu’il devra suivre un entraînement intensif pour vaincre l’esprit maudit de Mémé Turbo, rappelant les entraînements de Saitama.
Et pourtant, leurs destins, tels des lignes parallèles, finiront par se croiser. La bienveillance de Momo, telle une main tendue, poussera l’adolescent renfermé à partager passionnément son intérêt pour l’occultisme. Au fil du temps, nous découvrons peu à peu les points communs entre les personnages. Et c’est cette même dualité qui va construire et souder le duo : Momo va combler le manque d’estime de son compagnon d’infortune en devenant son amie et un modèle, tandis que Ken va lui apprendre à abaisser ses barrières et à embrasser ses vulnérabilités. Cependant, cette complémentarité disparaît quelque peu dans les scènes d’action.
Bien qu’ils travaillent en équipe pour surmonter les dangers mortels qui s’abattent sur eux, c’est Momo Ayase qui se démarque. Face aux OVNIs Spyrs, à l’esprit malveillant de Mémé-Turbo et à l’Alien Sumo, c’est la jeune exorciste en herbe qui finit par triompher. Certes, Okarun a des connaissances sur les OVNIs et les PAN (Phénomènes Aérospatiaux Non Identifiés), mais il peine à les appliquer dans les moments critiques. En raison de son passé et de son caractère, Momo parvient à garder son sang-froid face aux situations catastrophiques. Seuls le hasard et l’esprit shônen (volonté de fer, pouvoir de l’amitié) permettent à Ken/Okarun de tenir tête aux monstruosités.
Cependant, ce duo reste uni par le destin et par une romance naissante. Une réelle complicité se forme entre eux au fil de leurs aventures et de leurs discussions à cœur ouvert. Ken avouera plus tard que l’occultisme et le spiritisme sont en réalité complémentaires : les personnes qui croient aux OVNIs ont plus de chances de rencontrer des esprits, et vice-versa. Le fait que Ken porte le même nom que la star préférée de Momo (qui ne reste pas indifférente à cette coïncidence) renforce cette idée de rencontre prédestinée.
Un anime avec un esprit très shonen
L’anime en question s’inscrit profondément dans l’esprit shonen, un genre qui valorise le dépassement de soi par la volonté et l’amitié. Cet aspect est omniprésent dans l’œuvre, où les personnages affrontent des épreuves difficiles qu’ils surmontent en s’appuyant sur leur détermination inébranlable et les liens qui les unissent. La transition entre l’adolescence et l’âge adulte est également explorée à travers des thèmes de désillusion, notamment en ce qui concerne la vision idéalisée des héros d’enfance. Ken est confronté au vrai visage des extraterrestres qu’il a tant idéalisés étant enfant. Le personnage de Momo illustre aussi cette maturité croissante en faisant peu à peu la paix avec son passé.
L’univers artistique de Dan Da Dan: First Encounter est imprégné de la culture des gangs, des yakuza et du style gyaru. Cette esthétique se reflète non seulement dans les dialogues et les interactions, mais aussi dans les combats, où l’usage d’un langage vulgaire et de blagues salaces est omniprésent (comme le “je veux vos bananes !”). Tout au long de l’histoire, le frivole s’entrelace avec des sujets sérieux, créant une dynamique contrastée mais intéressante.
Des transitions et une dynamique qui ne plairont pas à tout le monde
Même si les designs du film restent fidèles à ceux du manga, certains choix artistiques laissent à désirer. Par exemple, la scène d’introduction, censée poser les bases, souffre d’une animation un peu rigide qui freine l’immersion. Alors que le reste de Dan Da Dan: First Encounter s’améliore sur ce plan, cette première impression est regrettable.
Les transitions entre les combats, quant à elles, sont parfois chaotiques. Dans le manga, on peut enchaîner les actions sans perdre le fil, mais le film peine à retranscrire cette fluidité. Cela crée une impression de désordre qui risque de dérouter certains. De plus, la dynamique entre les scènes d’action et celles plus calmes ou explicatives manque de rythme, rendant parfois l’ensemble un peu plat et moins percutant. Cela casse l’intensité et enlève une part de l’énergie qui fait le charme de Dandadan.
Conclusion
Dan Da Dan: First Encounter offre une adaptation fidèle en termes de chara design et d’atmosphère, mais souffre de quelques maladresses. L’animation, bien que correcte dans l’ensemble, peine à convaincre dans certaines scènes clés, notamment l’introduction. La dynamique des combats, qui fait le charme du manga, perd un peu de sa fluidité dans cette adaptation cinématographique, et les transitions parfois brouillonnes peuvent désorienter.
Malgré ces défauts, le film réussit tout de même à capturer l’essence déjantée et unique de Dandadan, avec un humour absurde, des combats intenses et une intrigue mêlant horreur et occultisme. Pour les fans du manga, ce long-métrage saura sans doute les divertir, même si certains resteront sur leur faim. En attendant la sortie de la série en octobre, Dandadan: First Encounter constitue un premier contact prometteur.
*Critique réalisée avec l’aide d’Ally qui est allée voir le film au cinéma