Disponible depuis le 8 juillet, le titre développé par Lazanagi Games en collaboration avec Arc System se veut être un mélange des genres. En effet, édité par NIS America Yurukill : The Calumniation Games mélange habilement visual novel, jeu d’aventure à la point and click et shoot em up endiablé. Nombreux sont les titres à vouloir proposer différents gameplay pour offrir de la diversité. Rares sont ceux qui s’en tirent avec les honneurs. Yurukill, lui, s’en tire particulièrement bien pour notre plus grand plaisir. A noter que le titre est disponible sur PlayStation 4, PlayStation 5, PC et Nintendo Switch. C’est cette dernière version qui est testée ici.

Une histoire étrange et singulière

Il faut savoir que derrière l’histoire de Yurukill se cache Homura Kaswamoto. Un auteur reconnu pour être le scénariste du manga Gambling School publié chez nous aux éditions Soleil. D’ailleurs, au japon, l’histoire est même jouée au théâtre comme le montre la miniature à gauche de ce texte.
Mais sans plus attendre, voici le synopsis de Yurukill :

Sengoku Shunju est un condamné qui se réveille dans une cellule. Une femme portant un masque de renard se présentant comme étant Binko se dresse devant lui et lui dit : « Sengoku Shunju, vous êtes un criminel condamné à des années de prison, on vous offre la chance de gagner votre liberté. Pour cela, vous allez devoir survivre à un « parc d’attractions » d’un nouveau genre. Si vous réussissez, vos crimes seront pardonnés. »
Voilà une chance inespérée pour notre protagoniste qui clame alors son innocence en vain. C’est alors qu’apparaît devant lui la victime de ses crimes présumés. Elle s’appelle Rina Azami.

« Sengoku Shunju. Un nom que je n’oublierai jamais. Tu as tué toute ma famille. Pour cela, je ne te le pardonnerai jamais. » Accusé d’avoir causé un incendie criminel qui a brûlé vif 21 personnes, Sengoku purge une peine de prison de 999 ans ! Parmi les victimes se trouvait la famille de Rina.
Cette dernière reste sourde aux supplications de Sengoku qui lui explique n’avoir rien fait…
Mis à part ces deux protagonistes, il existe quatre autres groupes de criminels et leurs victimes respectives.

Ainsi, dans Yurukill, les criminels accusés sont appelés « prisoners » et les victimes « executioners ». Ils devront faire équipe bon gré mal gré pour affronter les attractions du parc d’attractions. A la clé, l’équipe gagnante voit le prisonnier gracié et son bourreau voit son souhait exaucé.
Il y a au total six criminels et cinq victimes, soit un total de cinq équipes. Chaque prisonnier espère surmonter les défis afin d’être graciés tandis que son bourreau espère voir son souhait le plus cher s’exaucer.
Toutefois, les équipes ne sont pas au bout de leur surprise dans ce bien étrange parc d’attraction isolé au bout milieu d’une île. De nombreux secrets seront déterrés et il faudra bien souvent démêler le vrai du faux.

Ah, une dernière chose. Chaque criminel porte un collier pour le moins fatal. Il suffit que son bourreau appuie sur un bouton pour qu’une aiguille se plante dans la gorge du criminel et lui injecte un poison fatal.
Qui survivra à ce parc d’attraction cruel et dément nommé Yurukill Land ?
C’est ainsi que le gameplay de Yurukill est divisé en 2 parties distinctes.

Un Visual Novel réussi avec énigmes

Vous l’avez compris, la place apportée au scénario est au centre du titre. Si vous comptiez vous lancez directement dans l’action effrénée d’un shoot em up vous risquez d’être déçu. En effet, il vous faudra finir cette histoire pour débloquer tous les niveaux de la partie « jeu de tir ».
Pour résumer, vous allez devoir suivre les histoires de chaque groupe à travers une multitude de dialogues. Saluons au passage la prestation des « seiyus » (acteurs doubleurs japonais) qui donnent une réelle personnalité aux personnages. Les voix japonaises mettent en exergue les phases de dialogues où les personnages sont fixes. Mention spéciale pour Yu Kobayashi qui prête, entre autres, sa voix à Sacha Baus dans l’Attaque des Titans et qui est réellement habitée par le rôle de Binko.

Yurukill land mettra chaque groupe face aux crimes pour lequel le prisonnier a été arrêté. Vous allez donc devoir enquêter sur les lieux du crime méticuleusement reconstitués à la recherche du moindre indice. Ces phases s’apparentent alors un peu à celle de la série des Phoenix Wright ou celle du Professeur Layton; en plus sommaire. En effet, on trouve facilement les indices pour pouvoir avancer. Certains feront appel à votre logique pour être trouvés.
Durant cette phase, il arrive que votre Executionner ait subitement une « soif de sang » et aura une grande envie d’appuyer sur le bouton synonyme de mort sûre pour le prisonnier ! Vous allez devoir faire en sorte de l’en dissuader en répondant correctement à 4 questions. Si vous échouez… Ce sera game over.

Concernant les énigmes, elles sont parfois faciles et parfois plus difficiles. Toutefois, vous pouvez toujours faire appel à 3 indices pour vous sortir d’un mauvais pas. Ces mini casse-tête reposent sur votre logique et sont plutôt originaux dans la plupart des cas. Une fois cette phase effectuée, vous aller devoir convaincre votre binôme de votre sincérité. Pour cela, vous allez devoir l’affronter durant une forme de réalité virtuelle nommée la « Réalité Cérébrale ». C’est à ce moment là que le titre va vous permettre de piloter un vaisseau surarmé et que le titre proposera sa phase de shoot em up.

Un shoot em up endiablé

Avant de détruire vos ennemis, votre guide à masque de renard va vous poser un lot de question auquel vous allez devoir répondre dans un temps imparti. Cet interrogatoire se focalise sur l’histoire et est là pour tester votre compréhension de l’histoire. Chaque bonne réponse vous permettra de récupérer de précieuses vies supplémentaires. Une fois le bilan de votre questionnaire effectué, vous êtes aux commandes de votre engin volant pour dégommer les ennemis !
Cette phase prend la forme d’un shoot em up classique à tendance danmaku, en 4/3 et à défilement vertical. Tout se joue sur 4 boutons. Le premier permet un tir automatique « large » avec un déplacement rapide. Le deuxième vous permet de concentrer vos tirs et de ralentir votre vaisseau.
Enfin, exploser des ennemis vous permet de récupérer des « ressources » qui viennent remplir votre « jauge de fragmentation ». Cette dernière, une fois remplie à au moins à 20%, vous permet d’utiliser votre tir secondaire ou d’utiliser votre bombe à fragmentation.

  • Le tir à fragmentation dépend de votre vaisseau et permet d’ajouter les ennemis détruits à votre compteur de combos. Ainsi, plus le combo est élevé, plus les récompenses sont importantes et plus votre score sera élevé.
  • La bombe à fragmentation, quant à elle, vous permet de déclencher une explosion autour de votre vaisseau vous rendant temporairement invincible. Par contre, elle vide totalement votre jauge.

A noter que dans les modes FACILE et NORMAL, si votre jauge est au-dessus de 20 % et que vous vous faites toucher, une bombe d’autodéfense se déclenchera automatiquement. De quoi vous sauver de situations périlleuses.

Enfin, chaque niveau cache un « Binko caché ». Partiellement invisible, cet item se révélera grâce à vos tirs simples. Utilisez un tir à fragmentation pour pouvoir le récupérer. Cela vous donnera une précieuse vie supplémentaire. Sinon, sachez qu’il existe des items power up qui vous permettent de multiplier votre tir jusqu’à 5 !

Une phase de dialogue apparaît à la fin de chaque stage. Dans la « synapse des préjugés » vous allez devoir prouver votre bonne foi face à votre bourreau. Si vous vous trompez dans votre manière de vous y prendre, vous perdrez 3 vies. Enfin, dans le « labyrinthe de la conscience », vous serez dans la voie neuronale menant au noyau cérébral de l’Exécuteur. Ici aussi, chaque mauvaise réponse vous coûtera 3 vies.
Une fois toutes ces épreuves passées, vous pourrez vous focaliser sur la destruction totale du véhicule du boss pilotée par votre bourreau.
Si tout cela vous semble un peu obscur, ne vous inquiétez pas. Une fois la manette en main, tout prend rapidement sens.

Enfin, s’il est possible de réduire la difficulté en cours de route, il ne sera toutefois pas possible de l’augmenter. Jouer en normal est un compromis intéressant pour les joueurs connaissant les shoot em up, tandis que les néophytes choisiront d’emblée la difficulté facile.
La difficulté « Hell » est à réserver aux acharnés qui ont l’habitude de passer à travers des centaines de « bullets » à l’écran.
A noter que d’un point de vue technique, cette partie shoot em up est plutôt réussie et se suffirait à elle-même. Bien que classique, le soin apporté au titre est visible. Le mode « Score attack » vous permettra de profiter de cette phase sans les blablas intempestifs qui ont parfois tendance à casser le rythme. Mais rien de bien gênant non plus.

Yurukill bénéficie d’une édition Deluxe pour sa version physique.

La version boite du jeu proposé par l’éditeur Koch Media est plutôt attrayante et vous fera préférée la version physique à la version digitale. Jugez plutôt de son contenu :

  • Le jeu Yurukill: The Calumniation Games
  • Un mini artbook
  • La bande-son numérique du jeu

Dommage que les PCistes ne puissent pas en bénéficier.

Conclusion

Vous l’aurez compris à la lecture de ce test, Yurukill propose un mélange des genres des plus réussis. Si l’amateur de shoot em up risque d’être déstabilisé par autant de dialogues, les amateurs de visual novel et d’énigmes tomberont sans aucun doute sous le charme de cette histoire résolument mature et intense qui réserve un finish en apothéose. Mieux, cela risque de leur faire apprécier le genre du shoot em up.
Nous ne pouvons que remercier Izanagi Games, ARC System Works et NIS de nous proposer un titre atypique et original et qui bénéficie d’une traduction française de qualité. Nous ne pouvons que vous conseiller de découvrir la démo disponible sur les boutiques en ligne pour vous faire votre avis. A moins que vous ne juriez que par les triple A, Yurukill : The Calumniation Games ne peut que vous satisfaire si vous lui laissez une chance.

Yurukill

9

Note

9.0/10

POINTS POSITIFS

  • Un mélange des genres réussi
  • Un scénario travaillé
  • Un shoot em up de qualité
  • Un doublage convainquant
  • Une traduction française salutaire

POINTS NÉGATIFS

  • Il faut aimer les visuals novels
  • Un peu trop dirigiste
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yancha

Rédacteur avec pas mal d'XP au compteur ayant grandi avec les bornes d'arcades à l'ère 8 et 16 bits.

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