YS VIII : Lacrimosa of Dana

 

Ys est une série de jeux de rôle et d’action qui existe depuis longtemps au Japon. Cette série, entamée dans les années 1980, s’est vue déclinée sur un grand nombre de plates-formes du MSX à la PlayStation 5 et est fondée sur la légende bretonne de Ys. Destinée à un public de niche, la franchise emmène les joueurs dans un monde médiéval ressemblant fort au nôtre vers le début du Moyen Âge. Le gameplay des premiers épisodes d’Ys était basé sur un principe simple, qui était de foncer tête baissée dans les adversaires pour les blesser, les dommages étant calculés en fonction du point d’impact. Les épisodes suivants ont toutefois évolué vers un gameplay plus classique, proche des Zelda ou de Seiken Densetsu. Lacrimosa of Dana ne fait pas exception à la règle :  il s’agit d’un jeu de niche, que seuls les fans de jeux de rôle japonais peuvent apprécier. Bien qu’il soit rempli de scènes dramatiques teintées d’anime qui peuvent rebuter certains joueurs, Ys VIII est l’un des RPG d’action les mieux conçus de ces dernières années et la version PlayStation 5 est là pour confirmer cette affirmation.

Seul au monde (ou presque) :

YS VIII : Lacrimosa of DanaAu début de YS VIII : Lacrimosa of Dana, le protagoniste de la série, nous suivons Adol Christin et son meilleur ami Dogi. Les deux compères sont sur un bateau en route pour leur prochaine aventure mais celui-ci est attaqué par une énorme créature marine, et Adol se retrouve échoué sur une île mystérieuse. Bien que cette opus se situe à un endroit précis de la chronologie de la série, avec des références occasionnelles aux autres jeux de la franchise, il ne nécessite aucune connaissance réelle de l’intrigue. Comme la plupart des jeux de la série, il s’agit d’une aventure autonome. Cependant, Ys VIII se distingue des précédents jeux Ys voir même du genre RPG japonais dans son ensemble par une configuration unique. Si le fait d’échouer sur une île n’est pas nécessairement une idée nouvelle dans les RPG, il s’agit bien souvent d’un point de chute ou d’une simple étape. Dans Lacrimosa of Dana, l’île est tout le jeu, et chaque partie de la quête d’Adol consiste à lutter pour sa survie et à chercher un moyen de s’échapper. Heureusement, ce dernier n’a pas échoué tout seul sur cette terre et très vite il commencera à rencontrer d’autres survivants, présents eux aussi dans le bateau de croisière sur lequel il se trouvait. Ces voyageurs ont formé une communauté connue sous le nom de Castaway Village, et c’est à Adol et à une poignée d’autres alliés prêts au combat de s’assurer qu’elle prospère en rassemblant des matériaux, en trouvant d’autres compagnons naufragés et en cartographiant lentement l’île massive et mystérieuse.

La survie n’est pas aussi facile qu’il n’y paraît au début. Adol et ses amis découvrent rapidement que l’île de Seiren recèle de nombreux secrets. Le plus important est qu’elle abrite un grand nombre d’espèces qui devraient être éteintes et qui ne semblent pas ravies d’avoir été dérangées dans leur habitat paisible. En explorant les environs, Adol et son équipage devront collecter des matériaux tels que du bois, du minerai et de la viande qui seront réinjectés dans le village des naufragés et utilisés pour répondre aux demandes des villageois afin de renforcer les défenses en prévision des inévitables attaques de “dinosaures”. Plus vous vous efforcerez de prendre soin du village Castaway, plus les résidents seront heureux et plus vous obtiendrez d’eux des informations en retour.

Une licence qui n’a plus rien à prouver :

YS VIII : Lacrimosa of DanaLe fait d’explorer les profondeurs de l’île, puis de retourner au village pour le défendre contre les attaques ou pour faire avancer l’histoire est loin d’être monotone. Cet opus bénéficie d’une configuration hack-and-slash assez standard qui récompense le joueur en cas de blocage réussi, d’esquive et d’attaque de compétence parfaitement synchronisée. Le tout donne un très bon RPG, rapide et amusant, équilibré et très gratifiant à maîtriser. Pour autant, ce n’est pas par ses combats que Ys VIII se démarque le plus de ses prédécesseurs. Le fait de devoir toujours se préoccuper de défendre son village, de trouver des cadeaux pour augmenter le bonheur de ses compagnons naufragés, de trouver d’autres naufragés pour pouvoir dégager un rocher qui bloque la progression d’un côté de l’île, et ainsi de suite permet aux joueurs de choisir leurs propres objectifs, chacun d’entre eux ouvrant la voie à d’autres objectifs ou offrant des récompenses qui peuvent immédiatement rendre leur groupe plus puissant. Pratiquement chaque moment du jeu présente une demi-douzaine de directions différentes qu’Adol pourrait prendre et une multitude d’objectifs à choisir.

De plus, Adol et les cinq autres personnages jouables du jeu sont très agréables à déplacer. Vous pouvez passer de l’un à l’autre des six personnages jouables à la volée, et de trois d’entre eux à la simple pression d’un bouton. Cela permet de mettre en place des tactiques de combat simples et rapides, comme passer à un personnage à distance pour abattre des ennemis volants et le groupe dans son ensemble gagne des capacités d’exploration supplémentaires grâce à l'”équipement d’aventure”. D’ailleurs, chaque pièce d’équipement offre un avantage différent, comme éclairer les zones sombres, grimper aux lianes, respirer sous l’eau voir même sauter deux fois. Chaque fois que vous découvrez une nouvelle pièce d’équipement d’aventure, de nouvelles portions de la carte s’ouvrent à l’exploration, vous permettant de remplir une plus grande partie de l’île et de trouver de nouveaux trésors ou survivants. Cet élément n’est pas nouveau dans la série Ys, mais plus que dans n’importe quel autre titre précédent, il donne à Lacrimosa of Dana l’impression d’être un jeu d’action et de rôle. La seule chose que l’on pourrait reprocher à Ys VIII, c’est son histoire.

Celle-ci est est malheureusement relativement fade et finit par s’étendre pour inclure une ancienne civilisation, un personnage amnésique et une menace surprise pour le monde à laquelle Adol et ses amis doivent faire face en plus de trouver un moyen de quitter Seiren. Cependant, cet opus gère bien cette intrigue et les cutscenes ne sont pas trop longues. Au final, il est nettement plus intéressant de se concentrer sur l’histoire des habitants de Castaway. Chaque membre de la communauté a ses propres traits de caractères et si vous travaillez avec eux et suivez chaque fil de l’intrigue jusqu’au bout, vous pourrez découvrir la façon dont l’expérience d’être échoué sur l’île les a changés.

Conclusion :

Considéré par beaucoup comme l’un, sinon le meilleur jeu de la longue franchise de RPG d’action de Falcom, Ys VIII : Lacrimosa of Dana est toujours un plaisir à jouer six années entières après ses débuts sur PS Vita. Le protagoniste de la série et aventurier de toujours, Adol Christin, fait naufrage sur une île inconnue et n’a d’autre choix que de rassembler ses compagnons de voyage, d’établir une base d’opérations et de chercher un moyen de rentrer chez lui. L’exploration est au cœur de ce nouvel opus et même si il ne s’agit pas d’un monde ouvert, elle réunit de grandes zones qui ne demandent qu’à être cartographiées. Pièce par pièce, les zones s’imbriquent les unes dans les autres, créant des raccourcis et ouvrant des lieux secrets. En bref, c’est un décor merveilleusement réalisé, et l’envie de l’explorer ne fait que croître au fil de l’histoire. En parlant de l’histoire, il est difficile de ne pas se laisser prendre par son intrigue. Un profond mystère se cache dans les profondeurs de l’île, et Adol, en tant que héros insatiable, ne peut s’empêcher de rester à l’écart. L’intrigue est alimentée par un groupe de personnages attachants, dont certains se joindront à votre groupe d’aventuriers. Ys VIII est donc toujours aussi bon et bénéficie d’une légère augmentation de la résolution, de meilleures ombres et une distance d’affichage nettement améliorée qui donnent un avantage aux visuels quelque peu vieillissants du jeu. Les temps de chargement sont également quasi inexistants. Cependant, sans possibilité de mise à niveau pour ceux qui possèdent déjà Ys VIII sur PS4, le choix est plus discutable. En dehors de cette version qui propose des DLC cosmétiques déjà sortis, il s’agit exactement du même jeu, à l’exception des améliorations techniques susmentionnées, qui font une différence mineure au mieux. Cela dit, si vous êtes totalement nouveau dans le jeu et que vous êtes un fan de RPG d’action, Ys VIII reste l’un des meilleurs jeux de Falcom.

YS VIII : Lacrimosa of Dana

9.5

Note

9.5/10

POINTS POSITIFS

  • Un cadre varié et fascinant
  • Des combats rythmés
  • Une bande-son géniale
  • Mode 120fps si vous avez la télé adéquate

POINTS NÉGATIFS

  • Pas de mise à niveau de la PS4 à la PS5
  • Des améliorations mineures
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DrFamikon

Amateur de bières et de FPS, grand fan de Heavy Metal et collectionneur

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