Dévoilé comme un cheveu sur la soupe en fin d’année dernière, Wild Hearts est un nouveau jeu de chasse aux monstres développé par Omega Force / Koei Tecmo et édité par Electronic Arts, sous leur label EA Originals. Cette production a bien fait parler d’elle puisqu’en termes de jeu de chasse, un nom devrait immédiatement apparaître, à savoir la franchise Monster Hunter. Roi incontesté du genre, la licence de Capcom a littéralement décollé et conquis le monde avec dans l’ordre Monster Hunter Word, son extension Iceborne, puis enfin les récentes sorties avec Monster Hunter Rise ainsi que son extension majeure, Sunbreak.
Voilà en partie pourquoi Wild Hearts a su faire parler de lui, car certains l’évoquaient déjà comme un Monster Hunter killer. Chez GeekNPlay, nous avons pu tester la production. Effectivement, le dernier-né d’Omega Force possède quelques similarités avec la franchise Monster Hunter, mais arrive clairement à se démarquer. Alors, qu’est-ce que Wild Hearts a réellement dans le ventre ? Qu’en est-il des fameux karakuris ou des redoutables kemonos ? Hey bien, nous vous proposons de répondre à toutes ces questions sans plus attendre !
Un voyage à travers le Japon féodal
En ce qui concerne son histoire, Wild Hearts nous propose un formidable voyage au pays du Soleil Levant, au temps des samouraïs. Sur fond de guerre de clans et de redoutables créatures se faisant appelé les Kemonos, un mystérieux inconnu tombe d’une montage sacrée après un échec cuisant face à un kemono et atterrit dans ce qui constituera la première zone du jeu, à savoir la voie d’Harugasumi. Ici, le héros fera la rencontre de deux personnage clés de l’intrigue, à savoir Natsume, une forgeronne, ainsi qu’Ujishige, un ancien général samouraï qui n’hésite pas à oublier ses problèmes à coups de saké.
Quoiqu’il en soit, les trois personnages doivent regagner le cœur de la région d’Azuma, à savoir le village de Minato. Sur le chemin, la forgeronne et l’ancien samouraï vont découvrir que le héros est en réalité un chasseur, et qu’il peut manier une technologie ancienne, à savoir les Karakuris. Et c’est ainsi que débute l’intrigue de Wild Hearts, le but ultime étant de redonner à Minato sa gloire d’antan grâce à l’utilisation des karakuris, tout en évitant la menace constante que représente les kemonos. Car oui, le village autrefois prospère et rempli de chasseurs se verra être menacé à plusieurs reprises, et finira même par être détruit au cours de l’aventure.
Si l’histoire de Wild Hearts n’est pas non plus transcendante, elle réussit tout de même à nous tenir en haleine de part la constante pression qu’est mise sur le village de Minato. Le dernier chasseur du village doit se dépasser toujours plus pour affronter des kemonos redoutables. De plus, nous sommes en mesure d’en apprendre davantage sur le passé des différents personnages ainsi que leur lien avec Minato au travers de diverses quêtes secondaires.
Chaque PNJ possède un passé qui lui est propre, et Minato constitue ce lieu si particulier où tous ces étrangers ont appris à vivre ensemble, à se connaître et à partager mutuellement leurs services ainsi que leurs petits tracas. Quoiqu’il en soit, Minato doit sa survie en grande partie à son unique chasseur, qui comme évoqué plutôt, affronte des monstres toujours plus redoutables. Détachons-nous maintenant de l’histoire pour passer à la chasse pure et dure !
Quand la nature se transforme en bête sauvage !
Voici en effet la principale similarité entre Wild Hearts et la franchise Monster Hunter, à savoir la chasse aux monstres. Afin de progresser dans l’histoire, le héros devra affronter les kemonos, de redoutables créatures ayant fusionné avec la nature et étant capables de maîtriser divers éléments (bois, feu, eau, vent, terre) ou des altérations de statut (brulure, gel, enchevêtrement, sommeil et poison). Mais contrairement aux récents jeux Monster Hunter, les kemonos sont bien plus féroces et ne vous lâcheront pas d’une semelle. Par exemple, ils ne peuvent pas être affamés et sont également en mesure de vous enchaîner si vous ne prêtez pas attention.
De plus, certains kemonos sortent clairement du lot et ces derniers vous offriront des combats mémorables comme le Dos-de-lave, le Loup-de-givre, l’Amaterasu ou encore le Tempête-dorée pour ne citer qu’eux. Toutefois, si le bestiaire de Wild Hearts est assez diversifié en termes d’éléments et de créatures, comptez seulement une vingtaine de monstres à travers l’intrigue, dont certains sont des copies parfaites de créatures déjà existantes, juste avec un nom et un élément/statut différent. Soyez rassurés pour autant, vous ne serez pas complètement désarmés face aux kemonos.
Tout d’abord, les karakuris vous aideront beaucoup dans vos nombreuses chasses. Ensuite, étant donné que vous serez obligé de farmer dans l’histoire si vous voulez rester en vie, les armes et les armures seront d’une aide capitale. Les armures vous offriront de nombreux talents en chasse et proposent même deux améliorations distinctes, à savoir la voie de l’être humain et la voix du kemono.
Ces armures sont plus efficaces certes, et permettront d’activer certains talents bien utiles, mais elles sont plus chères en termes d’or et de matériaux. Malheureusement, certains kemonos infligent parfois tellement de dégâts que nous avons eu l’impression des fois de combattre complètement nu. Cela reste occasionnel, mais ça peut vitre frustrer. En ce qui concerne les armes, elles vous octroieront également des talents et Wild Hearts en compte actuellement huit, à savoir le Katana karakuri, le Nodachi (une gigantesque épée), l’Arc, le Marteau, le Wagasa à lames (un parapluie capable de contrer les coups), le Canon, la Lame-griffe (une arme très rapide et agile), et enfin le Bâton karakuri.
Si certaines armes sont plus faciles à manier que d’autres, comme le Katana karakuri, d’autres en revanche, vous demanderont plus de pratique. C’est le cas notamment du Bâton karakuri, une arme pouvant se métamorphoser en plusieurs autres armes. Pour le Bâton, le but sera surtout d’apprendre à maîtriser les combos définis afin de constamment changer la forme de l’arme. Ainsi, les métamorphoses gonfleront votre jauge de puissance (jauge présente sur toutes les armes et permettant de placer des coups dévastateurs) et vous pourrez alors invoquer une gigantesque épée capable de pourfendre le sol et les kemonos au passage.
Dans le même registre, les talismans sont des charmes que vous obtenez principalement en fin de quête. Vous êtes en mesure d’en équiper cinq au total et ces derniers viendront compléter ou diversifier les talents déjà présents. En plus des karakuris, des armes, des armures, des talismans et des talents que ces derniers offrent, des petits compagnons de chasse vous assistent au quotidien. En effet, les tsukumos vous seront d’une aide précieuse lors des quêtes capables d’attirer l’attention des monstres lors de moments critiques, de vous soigner ou même de distribuer du fil à karakuri (la ressource nécessaire pour les constructions).
Bien évidemment, les tsukumos sont améliorables et pour cela, il vous faudra explorer les différentes zones de Wild Hearts. En effet, si vous souhaitez obtenir des minerais, du bois, des créatures et autres composants de petits kemonos, l’exploration est primordiale. En plus de tout ceci, les fosses draconiques (également améliorables avec des cristaux) permettent de construire divers karakuris, bien utiles dans le déplacement ou les chasses. Enfin, la nourriture octroie également des bonus de défense, de vie ou de résistance élémentaire. Quoiqu’il en soit, le gameplay de Wild Hearts peut vite devenir répétitif, mais les différents kemonos sauront parfois vous pousser dans vos derniers retranchements, et l’usage des karakuris viendra également dynamiser cet ensemble déjà très solide.
Les Karakuris, merveille de technologie
Nous en parlons depuis le début de ce test, mais les karakuris sont bel et bien un élément clé du gameplay de Wild Hearts. Comme évoqué plutôt, les karakuris sont des technologies qui étaient maniées par les chasseurs d’antan. Malheureusement, leur usage a disparu avec l’extension des guerres ainsi que des territoires des kemonos. Mais, c’est du passé, puisque l’espoir renaît avec le héros capable à nouveau de maîtriser cette technologie ancestrale. Tout d’abord, les karakuris se distinguent en trois catégories, à savoir les karakuris basiques, les karakuris fusionnés et enfin les karakuris draconiques.
Vient d’abord les karakuris basiques, de petits objets permettant d’escalader, de voler ou même d’enflammer un monstre. Par exemple, les tremplins vous permettent de vous élancer plus loin pendant un bref instant et peuvent également vous débarrasser de certains fléaux. La caisse vous servira à gravir des obstacles et peut empêcher certains monstres d’attaquer pendant un bref instant à nouveau. Dernier exemple, l’hélicoïde vous fera décoller et permet donc de voler, très utile pour parcourir de longues distances ou pour éviter des attaques un peu trop encombrantes. Vient ensuite les karakuris fusionnés, ces derniers étant l’assemblage de plusieurs karakuris basiques.
Un exemple, empilez deux rangées de trois caisses, et vous obtiendrez un rempart, rempart qui permettra de bloquer la puissante charge d’un Corne-royale. Associez trois tremplins, vous obtenez un écraseur, puissante machine permettant d’infliger de lourds dégâts. Empilez trois hélicoïdes, et hop, une brume curative apparaîtra, cette dernière permettant notamment de vous soigner. Dernier exemple, fusionnez deux rangées de trois torches, et vous obtenez un mortier, capable d’infliger de lourds dégâts aux kemonos volants. Bref, il existe divers combinaisons pour obtenir ces karakuris fusionnés et leur usage redéfinit complètement la chasse. Ils peuvent même faire la différence entre la vie et la mort dans une quête.
Vient enfin le dernier type de karakuri, à savoir les karakuris draconiques. Si ces derniers peuvent être utilisés lors des chasses, ils sont également très utiles pour se déplacer, explorer ou pour collecter divers matériaux. Par exemple, les temples à tsukumos permettront d’obtenir des minerais, de la nourriture ou du fil à karakuri. Les arcs à saut sont très utiles pour les déplacements et couvrent de longues distances. Dernier exemple, les tantes ainsi que les feux de camp seront essentiels pour établir de nouveaux campements à travers les différentes zones. Pour finir, sachez que chaque kemono battu permet d’obtenir des orbes de kemono, orbes qui seront capitales pour améliorer et débloquer les différents karakuris.
Une optimisation aux fraises
Malgré tous les points positifs précédemment évoqués, aucune production n’est parfaite, et Wild Hearts n’échappe pas à la règle. Malheureusement, le titre d’Omega Force et Koei Tecmo souffre d’une très mauvaise optimisation. Pour le contexte, nous avons testé le jeu sur Xbox Series X et nous avons choisi le 60 images par secondes. Si le titre propose des environnements somptueux qui nous transportent sans problème au pays du Soleil-Levant, chaque quête effectuée fut gâchée par des problèmes de lumière, d’ombre, en plus de quelques bugs de son ici et là. Ajoutez à cela des chutes de FPS, des ralentissements et une caméra qui bug parfois complètement, et Wild Hearts peut vite devenir rageant.
Dans le même registre, les quêtes en multijoueur peuvent vite tourner au ridicule. Par exemple, certains karakuris ne s’activaient pas. Encore mieux, les constructions des karakuris fusionnés buggaient, et une caisse ou une torche disparaissait sans laisser de trace, faussant ainsi la fusion. Enfin, cela n’a rien à voir avec l’optimisation, mais nous aurions également apprécié la présence d’ensembles d’équipements. Dans Wild Hearts, vous êtes constamment obligés de revenir à la forge pour changer d’arme, d’armure, de talisman, ou de karakuris basiques. Pour le coup, un système à la Monster Hunter avec des sets d’équipements déjà enregistrés n’aurait clairement pas été de refus.
Conclusion
Wild Hearts n’a pas l’intention de devenir un Monster Hunter killer, mais plutôt de proposer une nouvelle formule en ce qui concerne les jeux de chasse aux monstres. Bien que le concept reste exactement le même, Wild Hearts arrive clairement à se différencier avec des kemonos féroces, un bestiaire diversifié, un système de karakuris très bien huilé ainsi qu’un endgame proposant de nombreuses heures de jeu pour les plus téméraires. Toutefois, les nombreux problèmes d’optimisation viennent fragiliser un ensemble pourtant déjà très solide. Ainsi, avec de nouveaux kemonos qui arriveront au compte-goutte et des patchs pour corriger tous ces problèmes (nous espérons), Wild Hearts ne compte clairement pas se faire oublier de sitôt et pourrait à l’avenir devenir une nouvelle référence de la chasse aux monstres, aux côtés de l’indétrônable Monster Hunter.
Test effectué sur Xbox Series X
Wild Hearts
POINTS POSITIFS
- L’histoire intrigante et l’univers nippon
- Les Kemonos, créatures féroces aux pouvoirs surnaturels
- Des combats bien plus nerveux et plus stressants
- Les Karakuris, technologie ancestrale aux multiples fonctions
- Un renouveau du jeu de chasse aux monstres
POINTS NÉGATIFS
- De nombreux bugs de lumière et d’ombre
- Des bugs de son
- Des chutes de FPS et des ralentissements bien trop fréquents
- L’absence de sets d’équipements
- Des Kemonos pas assez nombreux