Depuis des années, beaucoup de joueurs se passionnent pour le genre de la plate-forme dite “hardcore”. Celeste, Super Meat Boy, I Wanna Kill, Ghouls ‘n Ghosts Resurrection… De nombreux titres créés pour s’arracher les cheveux et qui pourtant fonctionnent du tonnerre. A croire que beaucoup de joueurs aiment se faire du mal. TOKOYO The Tower of Perpetuity se place dans la même veine tout en se voulant plus accessible et ajoute quelque chose de nouveau. PLAYISM ont eu la bonne idée d’y intégrer un côté social et aléatoire. Notre aire de jeu se renouvelle toutes les 24h et les joueurs du monde entier partagent la même. Mais n’allons pas trop vite en besogne et commençons par le début.

Aller plus haut, aller plus haaauuut (Tina Arena)

Depuis que notre média adoré fut créé, le genre de la plateforme en est le représentant le plus connu. Simple à appréhender, il est en général celui par lequel nous faisons nos premiers pas dans le monde du gaming. Qui n’a pas joué à Mario ou Sonic ? De l’arbre principal, de multiples branches ont poussé et nous trouvons vraiment de tout. Du petit jeu facile pour initier les enfants jusqu’au “die and retry” demandant de try-hard pour en voir le bout. De plus, c’est de là qu’est née la discipline reine du speed-run, le fait de terminer un jeu le plus rapidement possible. Nous avons donc un genre pratiqué par des millions de joueurs à travers le monde et dont l’intérêt ne tarira jamais. Et alors que nous pourrions nous dire que tout a déjà été fait, il y a des développeurs qui parviennent encore à nous surprendre.

C’est le cas de PLAYISM qui avec son dernier titre en date, TOKOYO The Tower of Perpetuity, fait souffler un agréable vent de fraîcheur grâce à un concept des plus sympathiques. Ce jeu qui se veut être une aventure solo nous met tout de même en compétition avec les autres gamers du monde entier. Cool. Le but est de grimper au sommet d’une tour en engrangeant le plus de points possibles. A chaque mort (qui seront nombreuses), notre score est comparé avec celui des autres ayant tenté l’ascension. Mais ce n’est pas tout. Nous n’avons que 24h pour tâcher d’être le meilleur car la tour change alors complètement de disposition. L’idée est juste géniale et fait que chaque jour nous ressentons l’envie d’essayer de “péter le score”.

Bien qu’il faut dire que nous retrouvons de temps à autre les mêmes passages. La tour aurait également mérité d’être plus haute, le challenge n’étant pas vraiment au rendez-vous si le scoring ne vous intéresse pas. Pendant notre partie de grimpette, nous croisons moult pierres tombales et petites croix de bois représentant un joueur décédé à cet endroit précis avec un petit message à notre intention. Ceux-ci sont prédéfinis et lorsque nous mourrons nous pouvons donc choisir entre quelques uns qui diffèrent à chaque fois. Parfois, un item pour nous aider est récupérable sur ces petites sépultures. Nous avons donc un espace de jeu tout neuf toutes les 24h et partagés par tous les joueurs. Top.

Du bonbon

Cette régénération journalière et ce côté social ne sont pas les seules particularités nous faisant rester sur le jeu. Sa réalisation fait également beaucoup pour cela. Les graphismes typés kawai sont superbes. L’univers de TOKOYO The Tower of Perpetuity est mignon à souhait et nous nous y sentons tout simplement bien. La colorimétrie est choisie avec soin et reste dans des tons joyeux. Nous avons le choix entre plusieurs petits personnages vraiment stylés sortant tout droit sortis d’un manga. Leurs sprites et leurs animations les rendent très attachants. C’est la même chose pour les nombreux ennemis que nous allons croiser et qui vont sacrément nous embêter (nous allons y venir en traitant le gameplay). Slimes, squelettes, sorcières… Tous les poncifs du genre sont présents et dans le même style mimi tout plein. Les différents environnements sont donc franchement plaisants à parcourir et très variés, allant du médiéval au futuriste en passant par des niveaux aux murs et planchers de verre où il faudra se fier aux reflets pour évoluer.

Sans oublier que tous changent chaque jour de disposition et d’ambiance. Une chose est cependant immuable. Il arrivera de se trouver devant deux petites statues, White Reaper et Black Demon, et devant faire le choix de “nos convictions religieuses”. Ce qui aura pour effet de modifier la prochaine partie de notre parcours. De plus, tous les quelques étages nous atteignons un palier où se trouve une jolie petite auberge. Dans celle-ci, il est possible de récupérer un peu de santé avant de continuer notre escalade. Pour en revenir à la réalisation, les différentes attaques sont également superbes, faisant apparaître à chaque fois que nous les enclenchons un artwork en gros plan.

Ces effets sont magnifiques et apportent une énergie indéniable aux affrontements. Pour encore sublimer le tout, les différentes musiques sont parfaitement adaptées et très agréables pour nos oreilles. Les bruitages sont également très bons. L’ambiance sonore du soft est donc en parfaite adéquation avec le visuel. Nous avons là une œuvre soignée pour que les joueurs ressentent l’envie d’y revenir. Écrire ces mots donne d’ailleurs envie de relancer une petite partie.

TOKOYO est une bonne entrée en matière

Venons en au gameplay, chose au combien primordiale pour un jeu de plateforme, vous en conviendrez. Celui-ci est autant efficace que le reste. La maniabilité de TOKOYO est simple comme bonjour, une fois appréhendé tous les pouvoirs magiques. Déjà, nous disposons d’un double-saut. Capacité au combien pratique. Le jeu se veut parfaitement fluide, hormis les “petites baisses de bande-passante”. Et oui, nous sommes connectés et connaissons tous le Wi-Fi de la Nintendo Switch. Il est possible de jouer hors-ligne mais ça sera sur la dernière tour parcourue. Bref. Aucun souci pour se mouvoir rapidement et avec précision. Maintenant, voyons un point principal qui est la manière de se débarrasser des ennemis se trouvant sur notre route. Leur sauter sur la tête est exclu. Pour ce qui est de nos petits héros, qui sur Nintendo Switch sont de base au nombre de cinq plus une liste qui varie un peu de jour en jour (des créations des joueurs PC qui ont accès à un éditeur de personnages), tous possèdent un pouvoir.

Un seul. Une fille nommée Imibi, habitée par l’esprit du renard, invoque autour d’elle un grand carré qui tourne sur lui-même. Chaque ennemi prit dans son périmètre est de suite l’objet d’une rafale de missiles magiques. Une sorte de petit singe nommé Kanae portant un globe de cosmonaute sur la tête envoie deux gros jets de flammes face à lui. Ceux-ci zigzaguent et s’entrecroisent pour brûler tout ce qui passe. Une petite blonde affublée de deux cornes et d’une queue de démon, s’appelant Cocoa, fait tournoyer quatre épées autour d’elle. Ainsi de suite… Aucune attaque normale n’est disponible et il faut attendre trente secondes avant la prochaine utilisation de notre pouvoir. Ce temps de recharge peut être baissé à l’aide d’items et en attendant il s’agira d’éviter tout contact. Et n’espérez pas rester dans un coin sans bouger, le jeu vous enverra vite un ennemi très énervant pour vous déloger.

Parlons donc de ces items. Ces derniers revêtent une importance capitale dans TOKOYO, ayant moult effets différents et cumulables. Entre le Supersonic Dash Motor qui augmente notre vitesse de 5%, le Kanesada Blade qui lorsque nous nous faisons toucher invoque un sabre qui fait des dégâts pendant 1,7 seconde, l’Yggdrasill Dewdrop qui restore 4,5 HP à chaque étage atteint, la Succubus Essence qui réduit le temps de debuff de 1,9 seconde, ect… Il en existe un très grand nombre qui s’afficheront en bas à gauche de l’écran de jeu. Voici pour le  gameplay. Le jeu de PLAYISM se veut exigeant sans être extrêmement punitif. Les morts seront nombreuses, certes, mais jamais injustes. Si nous mourrons c’est par notre faute. Bien entendu, nous engrangeons des points qui servent au classement final.

Quand il nous arrive de mourir, il est alors possible de ressusciter en sacrifiant une partie de ses points. Ainsi, nous pouvons continuer à grimper mais notre score baisse. Cette fonctionnalité est donc très pratique. Surtout contre les boss qui seront au nombre de quatre tout au long de la montée. C’est peut-être bien là le défaut de TOKOYO The Tower of Perpetuity. Ces quatre ennemis plus puissants que les autres sont des copies, seule leur couleur les différencie. Une fille dans un gros robot volant et envoyant des boulettes de toute sortes autour d’elle. Ce sont loin d’être les boss les plus durs vus dans ce type de jeux et ils auraient mérités d’être de vrais “obstacles”. Il est même possible de s’entraîner à les combattre depuis l’écran de départ. C’est un peu regrettable mais ils sont un peu le reflet du jeu dans sa globalité. Nous ressentons une certaine absence de “densité” et de véritable challenge. En somme, un jeu parfait pour se mettre en jambes avant de passer à plus difficile.

CONCLUSION :

Voici un jeu qui amène de la joie et de la bonne humeur. C’est déjà beaucoup. Pas facile mais pas extrême non plus, TOKOYO The Tower of Perpetuity conviendra parfaitement à ceux trouvant trop rageants les titres cités en introduction. Le côté compétitif pousse à revenir sur le jeu ainsi que la régénération de l’espace de jeu toutes les 24h. Brillante idée. Nous aurions tout de même apprécié que les interactions entre joueurs soient plus poussées. En tous les cas, c’est un très bon représentant du genre de la plateforme qui est sorti sur Nintendo Switch et PC via Steam

*Test effectué sur la version Nintendo Switch

TOKOYO The Tower of Perpetuity

7

Note

7.0/10

POINTS POSITIFS

  • Une production acidulée et pleine de peps
  • Un côté compétitif
  • Un espace de jeu changeant toutes les 24h
  • La maniabilité très précise

POINTS NÉGATIFS

  • Le côté social trop peu développé
  • Les boss auraient pu être plus variés
  • On aurait aimé une tour plus haute
  • Et un jeu globalement plus difficile
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DickOReilly

Quinquagénaire et heureux papa deux princesses, je suis un amoureux des vieux bouquins et des gros pixels. J'aime particulièrement la scène homebrew sur Commodore 64, le versus fighting, les jeux d'horreur et quelques JRPG. Peace.

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