Test This Means Warp

A mi-chemin entre le Party-game et le Roguelite spatial, voici venir le premier jeu du studio indépendant Outlier Games, édité par Jagex Ltd. Pour le coup, This Means Warp s’offre un accès anticipé sur Steam, l’occasion de découvrir son ambiance et son gameplay. Quelques faux airs de FTL mélangés à un soupçon d’Overcooked… La recette paraît forcément alléchante, mais qu’en est-il du résultat ? Eléments de réponse ci-dessous.

Incipit prometteur et “choix” du personnage

Tout d’abord, This Means Warp prend place dans un décor futuriste à l’ambiance dystopique. Dès le lancement de la première partie, on découvre avec effroi que la civilisation Norg a attaqué l’une des planètes habitées par des humains. Ni une ni deux, la mégacorporation GloboCorp lance une opération-revanche sur le vaisseau-mère des viles Norgs. Mais lorsque l’intégralité de l’équipage du vaisseau se retrouve aspirée hors du sas à cause d’une bourde de l’un d’entre eux, les joueurs sont désignés pour endosser la responsabilité de cette mission. En premier lieu, il faut dire que cette scène d’introduction, bien que minimaliste, fonctionne à merveille. Le décor est planté sommairement et on comprend très vite qui sont les forces en présence. Il n’y a pas de noms compliqués à retenir, pas de longueurs dans le déroulé des évènements et l’humour potache qui se dégage fait mouche. C’est donc le sourire aux lèvres que nous prenons les commandes de notre premier vaisseau et embarquons pour le didacticiel.

Le jeu nous invite alors à choisir un personnage. Ceux-ci, bien que disposant de noms et d’apparences différentes, ne sont diffèrent uniquement sur le plan de leurs compétences. Ici, nous avons regretté que les personnages jouables ne disposent pas d’une petite description qui permette de les présenter brièvement. En apprendre un peu sur leur race, leurs motivations ou leurs traits de personnalité leur aurait donné un aspect moins générique. De plus, tout en renforçant leur unicité, cela aurait pu permettre d’enrichir le Lore du jeu. Enfin, pour accentuer les différences entre eux, nous aurions apprécié que chacun dispose d’un petit quelque chose en plus : un talent caché, un bonus de départ associé, la capacité à communiquer avec certains ennemis… Ce genre d’élément aurait pu permettre de créer un vrai choix pour le joueur, tandis que dans sa version actuelle, This Means Warp se contente de proposer des apparences différentes et une redistribution des valeurs associées aux compétences.

Les Stats et l’Interface

This means warpDans This Means Warp, il y a trois statistiques principales. En premier lieu, l’Attaque définit le montant de dégâts que le personnage sera capable d’infliger en utilisant l’armement du vaisseau. Ensuite, on trouve la Vitesse de Réparation qui permet de réduire le temps que va mettre le personnage pour restaurer les différents systèmes et parois endommagées. Pour finir, la Vitesse de déplacement complète la liste, en permettant au personnage de réaliser de magnifiques sprints intersidéraux d’un bout à l’autre de la cabine. Nous optons finalement pour Nobnob, une espèce de volatile bipède dont le regard nous évoque immédiatement la folie. Nous remarquons, conformément à cette observation, qu’il semble particulièrement doué pour causer d’importants dommages. Cela nous paraît être de bon augure pour nous lancer dans le tutoriel.

On découvre alors l’interface du jeu qui est composé de deux parties. Sur la gauche de l’écran, on trouve notre vaisseau (qu’il est possible de rebaptiser en début de partie). La navigation dans celui-ci nous paraît tout de suite très agréable. Les commandes sont intuitives, les allées et venues dans le vaisseau deviennent rapidement naturelles et la découverte des principales fonctionnalités se fait sans encombre. Notre vaisseau est initialement composé de plusieurs systèmes : deux postes de tir, un générateur de munitions, un poste de réparations, un instincteur et un poste de pilotage. A cela, s’ajoutent des salles vides (que nous pourrons équiper par la suite) ainsi que deux SAS munis de scaphandres permettant de réaliser diverses actions à l’extérieur de la cabine. Une fois notre exploration terminée, nous prenons les commandes en nous installant dans le fauteuil de capitaine. Cela nous permet alors de découvrir la seconde partie de l’interface. En effet, la droite de l’écran est principalement réservée aux boîtes de dialogue, à la carte ainsi qu’aux vaisseaux adverses lors des affrontements.

Dialogues lunaires et choix à faire

Screenshot This Means WarpEn ce qui concerne les dialogues, l’humour est là encore présent avec une justesse très appréciable. On se plaît à lire les sarcasmes et autres sorties bien senties de Richard, notre système de navigation embarqué qui n’a pas sa langue dans sa poche. On se gratte la tête devant le langage étrange employé par les Norgs et que l’on parvient à déchiffrer à mesure que l’on avance dans le jeu. Dans cette optique, le petit twist scénaristique de la fin du jeu nous a paru particulièrement bienvenu. Il s’agit là selon nous d’une piste à creuser pour enrichir l’histoire et l’univers du jeu. Car en effet, bien que les dialogues consécutifs aux boss de fin de chaque niveau permettent de faire avancer l’histoire tout en délivrant quelques éléments de réponses relatifs à l’univers, cela demeure pour le moment très léger. En dernier lieu, à l’issue des dialogues, chaque membre d’équipage aura la possibilité de voter pour la décision à prendre.

Si cette mécanique de vote nous paraît intéressante, nous avons regretté que la diversité des choix possibles soit restreinte. Concrètement, pour chaque choix, on dispose d’une alternative A, d’une alternative B et de la possibilité d’ignorer le choix. Nous aurions beaucoup aimé pouvoir bénéficier de choix alternatifs en corrélation avec certains éléments de notre vaisseau ou de notre équipage. A titre d’exemple, nous aurions aimé que l’un de nos personnages puisse tenter de négocier en mettant en avant le fait qu’il est de la même race que nos assaillants. Nous aurions adoré pouvoir utiliser notre robot réparateur pour venir en aide à un vaisseau en détresse, et obtenir de la part des occupants une compensation pécuniaire. Toutefois, bien que les choix soient restreints, ils n’en demeurent pas moins déterminants pour la suite de l’aventure.

Exploration et IA en carton

This means warpPenchons-nous à présent sur l’exploration de la carte. Celle-ci est rendue possible par la présence d’un joueur au poste de pilotage. Ce dernier devra donc faire vagabonder le vaisseau à la découverte du niveau divisé en cases. Si les premiers niveaux n’offrent qu’un choix limité de possibilités (1 à 2 directions possibles), les niveaux plus avancés deviennent plus complexes dans leur architecture. Sur les différentes cases à explorer, des symboles nous guident et nous permettent d’anticiper sur la rencontre à venir. Ainsi, foncez vers les sabres croisés si vous souhaitez en découdre, lancez-vous vers les points d’exclamation pour découvrir des quêtes ou atteignez les chronomètres pour réaliser de petits défis permettant de gagner expérience et bonus. Ceux-ci, sont suffisamment variés pour ne pas être monotones et le fait de les réaliser aux côtés de nos amis a été vraiment fun.

Toutefois, ces petits mini-jeux ont malheureusement mis en lumière un gros défaut du mode Singleplayer. En effet, les personnages alliés contrôlés par l’IA ne prennent pas part à ces activités et vous laissent donc seul pour les réaliser. Il en va de même pour la répartition globale des tâches qui est globalement rendue difficile par les choix des bots qui s’avèrent souvent incohérents. Leur efficacité douteuse ne permet pas d’évoluer sereinement, mis à part dans le mode de difficulté le plus facile où l’on peut tout gérer quasiment tout seul. Finalement, le fait de ne pas exclure la possibilité de jouer en solo reste louable, mais les alliés contrôlés par l’IA ont provoqué chez nous de telles avalanches de jurons que nous ne saurions recommander ce mode.

Pour conclure sur l’exploration de la carte, un autre bémol concerne l’absence de diversité visuelle entre les différents niveaux. Une variété d’ambiance et de couleurs ou la présence d’évènements atmosphériques auraient sans doute permis de renforcer l’exploration qui, bien qu’agréable, devient monotone avec le temps. Rien ne nous surprend plus vraiment après quelques heures de jeu. Les mêmes ennemis sont organisés de la même façon, les mêmes dialogues se soldent par les mêmes issues… Davantage de contenu sera nécessaire pour augmenter la durée de vie du jeu lorsqu’il sortira de l’accès anticipé.

Combats épiques et Upgrades stratégiques

This means warpPour poursuivre, parlons à présent des combats et de la mécanique des upgrades. Ces deux points sont, à notre sens, particulièrement réussis. Il est en effet certain que les combats apportent leur lot de sensations dans This Means Warp. Il est vraiment très plaisant d’apprendre à découvrir le fonctionnement des différentes armes que l’on acquiert dans les boutiques disséminées ça et là ou placées en fin de niveau. On apprend alors à détecter puis viser les systèmes clés des vaisseaux adverses pour causer un maximum de dégâts en un minimum de temps. On alterne donc entre observation fine des mouvements adverses et visée précise du vaisseau adverse. On alterne entre l’éjection des membres de l’équipage adverse par le biais d’un trou de coque bien placé et l’endommagement des systèmes d’armement qui nous octroient quelques secondes de répit.

Dans le même registre, les combats de Boss sont également très réussis. En fin de niveau, se trouve un vaisseau final à l’architecture singulière et dont il faudra comprendre le fonctionnement in situ pour triompher. C’est alors que la répartition optimale des tâches prendra tout son sens. Si le fait d’utiliser l’armement est vraiment grisant, la réparation n’est pas en reste, car le fait de prendre en compte le timing de destruction de chaque partie du vaisseau est déterminant. En effet, si vous êtes suffisamment rapides pour restaurer la vie d’un système ou d’un bout de la coque, l’endommagement de celui-ci n’occasionnera aucun dégât permanent à votre vaisseau. Un bon réparateur est donc essentiel pour s’assurer que les PV ne descendent pas trop bas, d’autant qu’il n’est pas toujours aisé d’en récupérer.

Au niveau des récompenses post-combat, on trouve principalement des bonus que l’on va pouvoir installer sur nos différents systèmes. PV augmentés pour l’arme du haut, dégâts supplémentaires sur l’arme du bas, cooldown réduit sur le générateur de munitions… il faudra répartir habilement ces bonus pour trouver un équilibre entre attaque et défense. D’autre part, comme mentionné plus haut, il faudra renforcer votre arsenal par le biais d’armes plus puissantes. La liste de celles-ci est pour l’instant trop réduite, mais nous croisons les doigts pour que celle-ci s’agrandisse d’ici la fin de l’Accès Anticipé. Il en va de même pour les systèmes que l’on peut installer à bord. Robot réparateur, Robot rechargeur, tourelle anti-laser, bombe à oxygène… On a vite fait le tour, mais ce qui est déjà là fait le job à merveille ! Le fait de ne disposer que d’une seule architecture de vaisseau jouable limite les combinaisons possibles mais, là encore, nous espérons en avoir davantage à tester à l’avenir.

Graphismes et Durée de vie

This means warpPour conclure, intéressons-nous enfin aux graphismes et à la durée de vie. Le jeu dispose d’un style cartoonesque qui dégage tout de suite un certain fun. Si la trame graphique correspond bien à l’ambiance SF du jeu, elle en demeure toutefois assez classique. This Means Warp ne cherche pas à vous en mettre plein la vue ni à révolutionner votre perception des dystopies spatiales. L’ambition du jeu n’est absolument pas là. Pour autant, le souci porté à certains détails graphiques s’est révélé très appréciable. En effet, on se plaît à observer les recoins de chaque vaisseau ennemi, afin d’en dénicher les failles. Les animations sont limpides, ce qui nous permet de visualiser le résultat de nos actions et d’anticiper celles des adversaires.

Du côté de la durée de vie, celle-ci est malheureusement trop courte et le jeu nous laisse sur notre faim. En à peine six heures, nous avions fait le tour du jeu et bravé l’ensemble des difficultés et possibilités offertes par cet Early Access. De plus, le fait que l’on ne débloque rien de significatif au fil de nos aventures n’aide pas. Pourquoi ne pas octroyer l’accès à un autre type de vaisseau, une fois l’histoire terminée avec le premier ? Pourquoi ne pas débloquer des versions alternatives de niveaux disposant de particularités climatiques (nébuleuses, soleils) similaires à celles proposées dans FTL ? Pourquoi ne pas débloquer la possibilité de récupérer du butin inédit (bonus plus puissants) dans les runs suivants ? L’ensemble de ces questions nous amènent à penser que le jeu n’a pas voulu trop en dévoiler, mais qu’il a donc malheureusement pêché par parcimonie. Ce que nous avons pu tester nous a beaucoup plû mais nous en attendions plus. Autrement dit : This Means Warp nous a régalé par moment, mais nous laisse avec le ventre qui gargouille en fin de partie.

Conclusion

Finalement, nous devons bien avouer que nous avons pris un plaisir intense à jouer à This Means Warp. La recette du Party-game Spatial fonctionne, même si la main a été trop légère avec les composantes Roguelite. En somme, nous pourrions dire que le jeu dispose d’une base alléchante, mais manque cruellement de contenu sur certains points. Imaginez une pizza dont la pâte est délicieuse, pour laquelle les ingrédients sont goûtus et bien ordonnés, mais lorsque vous la regardez dans son ensemble vous la trouvez un peu trop vide. Chaque bouchée est agréable et en appelle une autre, mais au final, vous avez la sensation d’avoir avalé peu en quantité. Espérons que celle qui sortira des fourneaux à la fin de l’Accès Anticipé sera un peu plus garnie, car pour l’instant, This Means Warp aura surtout réussi à nous mettre l’eau à la bouche ; et c’est déjà pas mal pour un jeu en “Early Access”.

* Test réalisé sur PC

This Means Warp

16.79
7

Note

7.0/10

POINTS POSITIFS

  • Jouabilité au top
  • Coop savoureuse
  • Ambiance sonore très prenante
  • Animations limpides
  • Humour bien dosé

POINTS NÉGATIFS

  • Durée de vie trop limitée
  • Manque de contenu
  • Personnages quelque peu incipides
  • IA attentiste lors des minis-jeux
  • Lore un peu léger
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