Depuis maintenant quelques années, Riot Games a étendu son catalogue de jeu au-delà de sa licence phare League of Legends. Cela a commencé en 2019 pour les 10 ans de LoL où ils ont annoncé la sortie de Legends of Runeterra. Ce jeu de cartes à collectionner sera le premier spin-off au MOBA originel de Riot Games.
Mais les ambitions de diversification du studio ne s’arrêtent pas là. Dans les années qui suivent, on verra arriver Riot Games dans d’autres médias. Notamment celui de la série d’animation avec Arcane diffusé sur Netflix. Toujours dans cette volonté d’explorer le LORE riche de League of Legends, Riot Games a lancé Riot Forge. Riot Forge est un label d’édition qui travaille avec différents studios de développement afin de créer de nouvelle licence autour de l’univers de League of Legends. Le premier jeu fut Ruined King, un RPG au tour par tour explorant la région de Bilgewater.
Après le succès de ce premier titre, Riot Forge a annoncé un nouveau spinoff à League of Legends, The Mageseeker. Cette fois-ci, on aurait droit à un action RPG autour de l’histoire de Sylas. Alors nouveau succès pour Riot Forge ou premier échec de franchisation ?
Une belle exploration du LORE de League of Legends
En tant que joueur de League of Legends, j’ai toujours trouvé que l’univers autour du jeu était incroyablement fourni. Le jeu étant un MOBA compétitif, il n’avait pas vraiment besoin d’avoir une histoire aussi complexe. D’ailleurs lors des premières années du jeu, les différentes origines des personnages étaient assez brèves. Mais avec les années, Riot Games a réussi à créer une vraie mythologie autour du titre. Tant bien que ce fût assez dommage de ne pas pouvoir l’explorer en jeu.
Sur ce point The Mageseeker, arrive complétement à combler ce manque. Dès les premières minutes de jeu, nous avons le droit à une cinématique illustrant la société de Démacia et son fonctionnement. La magie y est mal vue et une organisation appelée traqueur de mage a pour mission d’opprimer et de chasser toute personne étant capable de manier la magie. Sylas, doté de la capacité de détecter et de copier la magie d’autrui, est recruté très jeune chez les traqueurs de mage. Lors d’une mission, il se prend de compassion pour un jeune mage et se retrouve enfermé pour avoir enfreint les règles. Après de nombreuses années en prison, il s’échappe le jour de son exécution jurant de se venger des Traqueurs de Mages.
On incarne alors Sylas dans sa quête de vengeance dans le Royaume de Démacia. On rencontrera différents personnages qui nous aideront dans notre quête. Chaque personnage que nous rencontrerons apportera une nuance à l’histoire et à son contexte politique. C’est intéressant, car d’une histoire assez manichéenne, on finit par avoir un contexte global plus pertinent. On y voit comment des régimes totalitaires peuvent monter au pouvoir. Et comment la vengeance peut faire barrière à la révolte. Au-delà de l’histoire principale, le jeu nous propose quelques annexes qui viennent ajouter de la profondeur à l’histoire. Mais également via des collectibles qui vont étendre le LORE de The Mageseeker. Il y’a d’ailleurs pas mal de clin d’œil à plusieurs personnages de League of Legends dans ces notes. Fan de la série restez attentif !
Un gameplay nerveux et varié
Au niveau du gameplay, là encore les fans de League of Legends seront ravis de retrouver la plupart des compétences de Sylas. Elles ont néanmoins été repensées pour s’adapter au style de l’action RPG. Les commandes de bases sont très classiques : attaque légère, attaque lourde et un dash. Il sera également possible d’enchaîner ses trois compétences dans des ordres différents pour réaliser différents combos. Du basique serte, mais bien maîtrisé, chaque attaque à son intérêt en combat et il est très plaisant d’enchaîner les différents combos.
Un peu plus tard dans le jeu, on débloque également une compétence de grab. Cette compétence va nous permettre de nous rapprocher des différents ennemis beaucoup plus rapidement. Ou de nous en éloigner en attrapant différents objets. Cette compétence va permettre d’ajouter encore plus de nervosité à un gameplay déjà très rapide. Surtout que contrairement au jeu classique du genre, Sylas n’a pas de jauge d’endurance. On peut alors enchaîner les attaques et les dash sans répit autres que les attaques de nos ennemis.
Maitrisez les éléments à votre avantage
Mais le cœur du gameplay et de l’histoire du jeu reste la magie. Comme expliqué en préambule, Silas est capable de copier la magie de leurs utilisateurs. Une mécanique centrale, car vous pourrez régulièrement copier les sorts des ennemis. Ces sorts sont classés dans six écoles de magies : Feu Glace Air Nature Foudre et Mystiques. Chaque école de magie va être forte contre son opposé. Le Feu sera plus efficace contre la glace l’Air contre la Nature et la Foudre contre le mystique. Et cela marche dans les deux côtés. Sachant également que chaque élément résiste à lui-même. Ainsi, la plupart des ennemis que nous rencontrons manieront l’un de ses 6 éléments. En général, nous tomberons sur une vague d’ennemis maniant différents éléments. L’équilibre du gameplay reposera alors sur le fait de copier et d’utiliser les bons sorts sur chaque type d’ennemis.
Assez rapidement dans le jeu, Sylas va débloquer la possibilité d’assigner jusqu’à 4 sorts qu’il pourra utiliser sans avoir à les copier sur des ennemis auparavant. Cela permettra au cours de la partie d’avoir une palette de sort complète pour affronter les différents ennemis face à nous.
Le principe est efficace, mais quid des sorts en question ? Vous allez avoir différents sorts par écoles de magies. Néanmoins, il faut noter que plusieurs de ses sorts sont les mêmes adaptés à un autre élément. Vous allez typiquement avoir votre boule de feu de base décliné en boule des autres éléments. Une zone en AOE là aussi décliné en plusieurs éléments. Une base assez commune entre les sorts, mais pas tant d’identité de gameplay propre à chaque élément.
Une partie de gestion / RPG manquant de profondeur
Après l’introduction du jeu, Sylas rejoint un camp de mages rebelles qui vont l’aider dans sa quête. Le camp servira de hub principal entre les missions. On pourra y améliorer nos différentes statistiques et apprendre de nouveaux sorts. C’est également à partir de ce camp que l’on partira en mission en choisissant nos différents objectifs sur la carte principale. Le camp est assez grand et s’agrandira au fil des recrutements que nous réaliseront lors de nos missions.
Néanmoins au-delà des fonctions principales d’upgrade de nos sorts le camp reste assez vide. Au fil du jeu, on y passera peu de temps. Les différents agrandissements n’apportent rien au gameplay si ce n’est l’ajout de différents coffres inaccessibles auparavant. Il n’y pas d’options de customisation ni de problématique de gestion à prendre en compte. Ce n’est pas le cœur du jeu, vous me direz et c’est vrai, mais cette partie faite vide. J’aurais aimé trouver un peu plus de profondeur dans ce hub centrale. À l’image de ce qu’avait fait Digital Sun sur Moonlighter.
Graphiquement et techniquement maitrisé mais pas sans faille
D’ailleurs en mentionnant le précédant titre de Digital Sun, au niveau graphique, on retrouve la patte du studio. Tout comme sur Moolighter, on retrouve des graphismes en pixel art et un univers coloré. Les couleurs ressortent bien et malgré le pixel, on reconnaît très bien les différents environnements dans lesquels nous évoluons. Globalement, le jeu est beau. Le design des ennemis est cependant peu inspiré. On rencontre différents monstres, mais qui n’ont pas d’identité propre. Ils auraient pu appartenir à une autre licence. On reconnaît un code couleur pour différencier les différents éléments des ennemis.
Le jeu tourne également bien techniquement malgré quelques bugs rencontrés dans cette première version. Des bugs qui peuvent amener à devoir se déconnecter complétement du jeu pour les régler. On a également parfois un personnage qui devient invincible, mais ne peut plus attaquer. Bref quelques bugs assez rares, mais qui peuvent légèrement frustrer surtout face à des boss.
The Mageseeker proposera quelques challenges
Enfin, pour conclure, le jeu vous proposera d’affronter différents boss dans le jeu. Ces boss réserveront pas mal de surprise pour les fans de la série donc nous ne les détaillerons pas. On peut néanmoins dire qu’ils sont variés et très fun à affronter. En plus de cela il proposait tout même un challenge assez relevé. En particulier, si vous n’êtes pas habitué à ce genre de jeu, l’expérience peut être relevée. Le jeu propose d’ailleurs différents niveaux de difficulté.
Au-delà des boss, le jeu ne propose pas de challenge particulier. Les combats ne sont pas trop relevé et il y’a très régulièrement des checkpoint. Globalement le challenge est assez relevé pour ne pas complétement rouler sur le jeu, mais on est loin d’un Souls classique.
Conclusion
The Mageseeker est un bon spin-off à League of Legends. En s’appuyant sur Digital Sun, Riot Forge a choisi le studio parfait pour ce genre. L’univers est respecté tout en s’adaptant à la patte du studio. L’histoire est également respectée et cela nous permet de plonger plus en détail sur les origines de plusieurs héros du jeu principal. Le jeu ne réinvente pas la roue, le gameplay est très familier à d’autres titres du genre.
Si vous avez joué à d’autres action RPG en vue du dessus, vous ne serrez jamais surpris. Mais tout est maîtrisé pour vous permettre de passer un bon moment. Il vous faudra 10h pour compléter le jeu à 100% et c’est assez pour la profondeur de gameplay que propose le titre. Je le recommande à tous les fans de la série et aux inconditionnels du genre. Pour les autres, le jeu n’est pas vraiment indispensable.
The Mageseeker: A League of Legends Story
POINTS POSITIFS
- Une belle plongée dans le riche univers de Runeterra
- Un gameplay nerveux maitrisé
- Une très belle direction artistique en pixel art
- De nombreux easter egg qui ravirons les fans
POINTS NÉGATIFS
- Manque de personnalité, beaucoup de déjà vu
- Des ennemis communs peu inspirés
- Quelques bugs
- Un gameplay qui manque de profondeur
AntiqaYiyun
Hunter Gamer, je suis curieux de tout et toujours à la recherche de la prochaine expérience qui me fera vibrer !