Tales of Kenzera: ZAU

Dévoilé en grande pompe lors des Game Awards 2023, Tales of Kenzera: ZAU est un jeu d’action-aventure de type metroidvania en 2,5 dimensions. Développé par Surgent Studios et édité par EA Originals, ce nouveau titre est cher aux yeux de l’acteur Abubakar Salim, puisque le PDG de Surgent s’est directement inspiré de sa propre histoire afin de concevoir Tales of Kenzera : ZAU. En plus de rendre hommage à la mort de son père ainsi que sa grande passion pour les jeux vidéo, Abubakar Salim souhaite avec Tales of Kenzera: ZAU offrir aux joueurs un véritable voyage à travers le deuil et les différentes émotions par lesquelles chaque être humain doit passer lors de la perte d’un être cher. Alors, est-ce que Tales of Kenzera : ZAU parvient à tenir toutes ses promesses ? Le voyage émotionnel est-il au rendez-vous ? Qu’en est-il du gameplay et de la technique ? Découvrons sans plus attendre toutes les réponses dans un nouveau test dédié.

I will miss you Baba…

TEST Tales of Kenzera: ZAU La mort et la vie : deux phases d’une même pièce qui s’équilibrent constamment. Si dans bien des œuvres de fiction, l’humanité cherche à briser le cycle par tous les moyens et atteindre l’immortalité, d’autres œuvres en revanche nous apprennent à accueillir la mort comme une vieille amie, afin que cette dernière soit plus douce. Inexorablement, chaque être humain est condamné à perdre lentement, mais sûrement les êtres qui l’ont mis au monde, mais également les être avec lesquels il a grandi. Faire le deuil d’une personne, c’est passer par de nombreuses émotions (colère, tristesse, regret, incompréhension, déni…). Faire le deuil d’une personne, c’est également accepter en son for intérieur que ladite personne ne fait désormais plus partie du monde des vivants, et que tous les moments (bons comme mauvais) passés avec cet être cher deviennent des souvenirs auxquels il faut s’accrocher pour ne pas l’oublier. Ce voyage émotionnel, cette acceptation, c’est ce que propose l’histoire touchante de Tales of Kenzera: ZAU. Ne parvenant pas à accepter la mort de son Baba (son père), Zuberi (le fils) va se réfugier dans un livre que son Baba avait commencé à écrire. Ainsi, nous découvrons dans ledit récit ZAU, un jeune chamane ayant perdu son père et qui passe un contrat avec le dieu de la mort Kalunga.

Si ZAU réussit à collecter et ramener trois grands esprits, Kalunga devra en échange ramener le Baba de ZAU dans le monde des vivants. En possession du Masque de la Lune et du masque du Soleil, ZAU (accompagné de Kalunga) se met en route. Au travers de son périple dans le monde de Kenzera, ZAU rencontre une petite fille, une ancienne amie ainsi qu’un guerrier. Tous doivent également faire face au deuil. En effet et dans sa quête des grands esprits, ZAU doit faire des choix cruciaux afin de ramener son Baba, mais le chamane doit également en affronter les conséquences. S’il parvient à défaire les différents grands esprits, chaque personne rencontrée perd un être cher dans le processus ; une mère pour la petite fille, un souvenir pour l’amie de ZAU ainsi qu’un fils pour le guerrier. Tous doivent accepter la perte d’un être cher à leur façon, mais seul le temps pourra plus ou moins guérir ce traumatisme. Tout au long de son aventure, ZAU est également en proie à différentes émotions. Colère, tristesse, déni, incompréhension… Le jeune chamane n’arrive jamais vraiment à accepter la mort de son Baba, et n’hésite pas à défier le dieu de la mort dans ses propos comme dans ses actions. Bien heureusement, Kalunga est un véritable mentor pour le jeune chamane, et le dieu ne cesse d’aider ZAU à traverser cette difficile étape. Dans le même registre, Kalunga fait mention de nombreux héros et chamanes qui se sont battus pour défendre leurs principes comme leurs terres maternelles, offrant ainsi à ZAU une véritable plongée dans sa culture, lui permettant alors de mieux comprendre ses racines et d’affronter un peu plus la mort de son Baba.

ZAU guerrier, ZAU conteur, ZAU explorateur !

TEST Tales of Kenzera: ZAU Nous en avons terminé avec l’histoire de Tales of Kenzera: ZAU, il est maintenant grand temps de s’intéresser à son gameplay. Tout d’abord et comme évoqué précédemment, le jeune chamane manie les deux masques de son père. Dans le détail, le masque de la Lune permet à ZAU d’attaquer ses ennemis à distance avec de puissants projectiles et une attaque spéciale dévastatrice (le Souffle lunaire) tandis que le masque du Soleil lui octroie une férocité sans égale au corps-à-corps. De plus, toutes les attaques du masque du Soleil sont enflammées et sa capacité spéciale (la Supernova) enveloppe ZAU dans une tempête infernale infligeant de lourds dégâts à tous les adversaires pris dans son étreinte. Les attaques spéciales consomment deux barres d’esprit (de l’énergie accumulée par ZAU en tuant des ennemis) et l’esprit permet également au jeune chamane de se soigner. En plus de l’esprit, ZAU acquiert de l’Ulogi en vainquant ses ennemis, une autre énergie lui permettant cette fois d’améliorer et d’obtenir de nouvelles capacités. Deux arbres de compétences sont disponibles, l’un pour le masque du Soleil, l’autre pour le masque de la Lune.

Vous l’aurez compris, mais l’intérêt principal des combats de Tales of Kenzera: ZAU réside dans la maîtrise des masques. Les combats ne sont pas particulièrement difficiles, mais offrent tout de même un challenge équilibré. Autrement, les affrontements deviennent vraiment dynamiques et fluides une fois que le système de masque est maîtrisé. Parlons maintenant des adversaires. Sans langue de bois, c’est un point assez décevant en ce qui concerne Tales of Kenzera: ZAU, car les ennemis de la production se comptent sur les doigts d’une main. Mise à part les ennemis basiques attaquant à distance comme au corps-à-corps (brutes, créatures ailées, mini-bosse…), le bestiaire de la production peine à se renouveler. Bien heureusement, les adversaires possèdent des boucliers spirituels et surboucliers spirituels, histoire de dynamiser les affrontements. Ces jaunes d’énergie disponibles dans trois couleurs (blanche, orange, et bleu) rendent les adversaires plus coriaces et doivent être supprimées avec les masques en fonction du coloris. Ainsi, ZAU doit utiliser le masque de la Lune pour détruire la barre d’énergie bleu et le masque du Soleil pour la barre d’énergie orange (la barre blanche est neutre donc tous les dégâts fonctionnent). En ce qui concerne les combats de bosses maintenant, ces derniers (bien que peu nombreux) offrent un challenge corsé et les différents grands esprits mettront à rude épreuve les compétences du jeune chamane.

En parallèle de ses combats explosifs, Tales of Kenzera: ZAU en tant que bon metroidvania en 2,5 dimensions propose un gigantesque monde interconnecté, à savoir Kenzera. Composé de plusieurs biomes (désert, volcan, forêts luxuriantes, marais…), Kenzera laisse cependant le joueur sur sa faim en ce qui concerne l’exploration. En effet, ZAU doit explorer de fond en comble ce monde aux multiples facettes afin d’accomplir son objectif. Pour ce faire, le jeune chamane obtiendra divers pouvoirs/artéfacts comme une puissante charge spirituelle, un grappin pour s’élancer dans les airs ou encore une onde de choc permettant de construire/déconstruire certaines plateformes. Néanmoins et comme évoqué précédemment, l’exploration de Tales of Kenzera: ZAU laisse le joueur sur sa faim. Pour davantage de détails, deux collectibles sont uniquement présents dans le monde de Kenzera, à savoir des bibelots (petits outils chamaniques permettant d’augmenter la puissance de ZAU) et des Echos (manifestations spirituelles de Zuberi donnant des détails sur le monde ou sa vision de la vie).

Autrement, les méditations permettent à ZAU d’améliorer sa santé tandis que les rituels d’esprit (combats à la chaîne) octroient plusieurs avantages au jeune chamane (nombre de bibelots et de jauges d’esprit augmentés notamment). Au vu des différents biomes ainsi que de la grandeur de Kenzera, d’autres collectibles auraient pu être introduits ou bien une/deux quêtes secondaires propre à chaque zone. Enfin, comptez entre 8 et 10 heures pour terminer l’histoire principale, et peut-être 12 à 15 heures pour tout trouver. Bien heureusement, les phases de plateformes de Tales of Kenzera: ZAU sont bien conçues et exploitent à merveille les différents biomes ainsi que les outils/arcanes du jeune chamane. ZAU peut notamment geler les cascades et les cours d’eau pour escalader les alentours ou s’envoler sur de longues distances grâce à l’un de ses outils. De plus, quelques courses contre-la-montre sont proposées durant l’aventure ou des passages étroits un poil stressants dans lesquels ZAU doit tomber/flotter sans toucher son environnement, sinon c’est la mort assurée. Rien de transcendant pour certains peut-être, mais vous connaissez l’expression : « On ne change pas une équipe qui gagne »

Une technique digne du monde des vivants

TEST Tales of Kenzera : ZAUAvant de terminer ce test et de passer à la conclusion, parlons de la qualité technique de Tales of Kenzera: ZAU. Globalement, la production de Surgent Studios et EA Originals propose une technique très satisfaisante. Comme à son habitude, l’Unreal Engine fait des merveilles et le monde de Kenzera raconte une, voire plusieurs histoires au joueur. Entre ses environnements variés, ses divinités antiques ou encore ses créatures redoutables, la direction artistique de Tales of Kenzera: ZAU plonge sans problème le joueur (aux côtés de ZAU) dans la culture bantoue et arrive à nous émerveiller du début jusqu’à la fin. Dans le même registre, la bande-son du jeu exploite parfaitement les sonorités africaines, mais sait également diversifier les genres lors de moments plus épiques ou poignants. Enfin, quelques petits bugs subsistent, comme des ennemis bloqués dans les décors ou des problèmes de déplacement, notamment après avoir enchaîné des affrontements lors des rituels d’esprit.

Conclusion

Pour conclure, Tales of Kenzera: ZAU reste peut-être un metroidvania classique, mais parvient tout de même à se faire une place assez solide dans la sphère vidéoludique. Avec son histoire touchante, ses personnages attachants, ses combats dynamiques, ses différents biomes ou encore sa beauté/fluidité sans pareille, Surgent Studios réalise un très bon démarrage. Cependant, tout n’est pas parfait au sein de la production, notamment l’exploration qui laisse à parfois désirer, un bestiaire qui peine à se renouveler et une durée de vie un peu courte. Malgré ces défauts, Tales of Kenzera: ZAU offre une immersion captivante dans la culture africaine/bantoue, idéale pour les joueurs désireux de découvrir nouvelles mythologies et divinités.

Test effectué sur un PC équipé d’un Intel Core I7-9750H, d’une NVIDIA GeForce RTX 2060, 16 Go de Ram et 500 Go de stockage

 

Tales of Kenzera: ZAU

7

Note

7.0/10

POINTS POSITIFS

  • Une histoire touchante accompagnée de personnages attachants
  • Des combats dynamiques et fluides ; L’équilibre proposé entre le Masque du Soleil (combat au corps-à-corps) et le Masque de la Lune (combat à distance)
  • Des phases de plateformes bien conçues
  • Kenzera, un monde aux multiples biomes
  • Une beauté/fluidité satisfaisante
  • Une bande-son diversifiée
  • Une plongée au cœur de la culture bantoue

POINTS NÉGATIFS

  • Un bestiaire qui peine à se renouveler
  • Une exploration qui laisse le joueur sur sa faim
  • L’aventure un peu courte
  • Quelques soucis au niveau des ennemis et des combats
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LauFi

Grand passionné de jeux vidéo et de la culture geek, je parcours le web afin de rechercher informations et autres pitreries. Monster Hunter et Darksiders, ça rime et c'est mes deux franchises préférées !

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