Stray

Stray est un jeu d’aventure développé par BlueTwelve Studio et édité par Annapurna Interactive. Il est sorti le 19 juillet 2022, mais il a fallu attendre le 19 novembre 2024 pour découvrir sa version Nintendo Switch. Mêlant plateformes, énigmes et exploration à la troisième personne, le titre, primé aux Game Awards, suit un chat errant perdu dans une ville souterraine désolée à l’ambiance cyberpunk. Il va falloir s’en échapper : mais que nous réserve donc cette expérience sur Switch ?

Une boule de poils dans le futur sombre de Stray

Stray Switch (1)Primé aux Game Awards, Stray est reconnu depuis sa première sortie comme un jeu d’exploration et d’ambiance de grande qualité. Mais avant de se pencher sur son rendu Switch, un petit rappel sur son univers ne peut pas faire de mal.

Le jeu a de quoi réjouir les amis des bêtes, mais aussi du cyberpunk. Si le mélange semble original, il est aussi terriblement efficace. Dans Stray, on incarne donc un chat errant séparé de ses semblables après une chute dans un immense gouffre lors d’une expédition. Ayant survécu à la descente, notre ami poilu se retrouve dans une sorte d’égout qui le conduit jusqu’à une ville souterraine abandonnée. Le joueur découvre alors un vaste monde urbain sombre, futuriste et robotique.

Au cours de ses pérégrinations et alors qu’il cherche à remonter à la surface, le protagoniste s’infiltre dans un genre de laboratoire. Il y rencontre B-12, un petit robot volant amnésique mais capable de communiquer avec nous. B-12, à la recherche du scientifique qui l’a construit, décide alors de suivre le chat errant.

Très vite, le chat tombe aussi sur une ville peuplée de robots autonomes et qui se comportent comme des humains. Les automates l’accueillent et le mettent en garde contre les Zurks, des sortes de petits insectes qui se déplacent en hordes et dévorent tout sur leur passage, terrifiant les robots.

On apprend alors que les robots ont depuis longtemps abandonné le monde extérieur, ainsi que l’idée d’y retourner. Tous ? Non : un groupe qui se nomme les “Extérioristes” croit dur comme fer à la possibilité de remonter à la surface. Le chat et B-12 décident alors de les aider par tous les moyens.

Au cours de l’aventure, des éléments de décor rappellent à B-12 des détails du passé, avant que les robots ne soient forcés à vivre sous terre. On en apprend notamment plus sur les humains, qui ont créé les robots et peuplaient jadis la surface. Les robots les nomment “Mous” et les considèrent même comme leurs ancêtres. Au fur et à mesure, les raisons de leur disparition deviennent ainsi de plus en plus claires.

Ambiance cyber-mignonne

Stray Switch (12)Sur le plan esthétique, Stray sur Switch a du mal à rivaliser avec les versions PC, PlayStation ou Xbox. Mais même si les graphismes sont un peu faiblards, le jeu se satisfait de ses décors à la fois denses et ouverts, qui offrent une grande liberté de mouvements tout en garantissant une ambiance oppressante. Les environnements grandioses et luxuriants du début du jeu impressionnent autant que l’obscurité futuriste des sous-sols, mise en avant par de jolis contrastes entre ombres et lumières.

La 3D est en outre maîtrisée, avec des modèles malgré tout convaincants et des décors qui fourmillent de détails industriels (tuyaux, portes, poutres et bibelots en tous genres). De plus, le monde est presque entièrement dynamique : notre chat peut pousser et déplacer un grand nombre d’obstacles et d’objets, que ce soient des poubelles, des bouteilles, des cagettes ou encore des chaises.

Ainsi, par moments, la direction artistique du jeu, à la fois pesante et contemplative, rappelle celle d’un Half-Life ou d’un Portal. Différence majeure avec ces derniers : cette ambiance futuriste oppressante est compensée par le côté mignon de notre héros félin et de ses amis robotiques, dont l’écran qui leur sert de tête retranscrit les émotions.

Au-delà de la qualité artistique des modèles et des environnements, les graphismes sont très satisfaisants. Stray nous donne notamment le droit à de magnifiques cinématiques avec une lumière et un flou dynamiques dignes de scènes de cinéma.

Enfin, la bande-son ne paie pas de mine mais se montre particulièrement efficace pour ce type de jeu. En effet, le titre contient peu de musiques, mais est riche d’une ambiance de fond et d’effets sonores qualitatifs et adaptés aux situations rencontrées. Lors d’explorations solitaires dans des endroits sombres ou de course-poursuites avec des Zurks, la musique peut ainsi devenir aussi stressante qu’immersive. Mais les mélomanes peuvent également collecter des partitions, qui permettent à un robot musicien de nous jouer des airs… plus ou moins originaux.

Courir, sauter, miauler

Stray Switch (6)Venons-en au cœur de tout jeu vidéo : le gameplay. Comme dit plus haut, Stray est un jeu d’ambiance et d’exploration. Il laisse donc une grande place à la contemplation. Les joueurs qui recherchent une expérience de die and retry hardcore et exigeant risquent ainsi de ne pas y trouver leur compte. Pour autant, le gameplay du jeu ne manque pas de richesse.

Pour commencer, le premier chapitre du jeu nous présente assez vite les diverses et nombreuses commandes utilisables par notre petit chat. On peut par exemple miauler avec le bouton A, ce qui a notamment pour effet d’attirer l’attention des ennemis. Les boutons ZR et ZL permettent respectivement de courir et de zoomer, tandis qu’on peut contrôler la caméra avec le joystick droit.

Les touches X et Y permettent quant à elles d’interagir avec l’environnement d’une part, avec les autres personnages d’autre part. Ainsi, avec X, il est possible de ramasser un objet, d’activer un générateur, de pousser une planche, mais aussi de faire ses griffes, de laper une flaque d’eau ou encore de se rouler en boule pour faire la sieste. En revanche, impossible de vomir une bourre de poils. Mais les précédentes actions, quoique souvent inutiles à la progression du jeu, suffisent largement à nourrir sa dimension immersive. En outre, quand on parle avec un PNJ, on peut lui montrer un objet pour débloquer de nouveaux dialogues et éventuellement faire avancer l’histoire.

Néanmoins, le bouton sur lequel le joueur est le plus souvent amené à appuyer est évidemment le bouton de saut, à savoir B. Dans Stray, impossible de bondir où et quand bon nous semble. Le saut est conditionné à la présence de surfaces définies, indiquées par la présence à l’écran de l’icône du bouton B. Mais ces surfaces abondent : bennes à ordures, rebords de fenêtres, toits, murets, poutres ou encore tuyaux conviendront à notre héros félin, qui ne manque pas d’agilité.

Ainsi, la base du gameplay du jeu consiste à sauter d’une surface à l’autre pour progresser au-dessus de gouffres ou de mers d’obstacles, ou pour rejoindre des lieux très haut perchés. Descendre est d’ailleurs plus facile que monter : notre chat est capable de sauter depuis de très grandes hauteurs, ce qui permet d’accélérer certains déplacements. Enfin, il est possible de maintenir le bouton B pour enchaîner les sauts, dans les situations où les poutres s’enchaînent par exemple.

Ajoutons que grâce à B-12, notre héros dispose également d’un sac à dos permettant de consulter son inventaire, ainsi que d’une lampe pour éclairer les recoins sombres. Plus tard dans l’aventure, le petit drone acquiert aussi le Defluxor, une arme capable d’exterminer les Zurks pendant un court instant.

Toutes ces actions seront essentielles pour résoudre les nombreuses énigmes et épreuves qui jalonnent l’aventure. Par exemple, il faudra parfois déplacer un objet pour révéler un code, voire pour transporter cet objet vers un endroit en particulier. Dans d’autres cas, notre chat devra enchaîner les sauts dans un ordre précis pour exercer une pression sur des poutres suspendues et ainsi accéder à des plateformes normalement trop éloignées. Enfin, la maîtrise des sauts et de la course sera essentielle pour gagner du temps face aux Zurks et réussir à leur échapper.

Stray ne nous fait pas que ronronner

Stray Switch (22)On l’aura compris : il y a peu à redire sur Stray. La principale critique que l’on puisse faire au jeu est sans doute son concept initial, à savoir celui d’un jeu d’ambiance qui ne conviendra pas aux plus compétiteurs. Autrement dit, pas grand chose. Néanmoins, il y a tout de même quelques points négatifs à aborder sur cette version Switch.

Les premiers ont à voir avec le gameplay. En effet, la mécanique de saut manque parfois de fluidité. En cause : le fait de dépendre de l’apparition de l’icône B pour savoir s’il est possible ou non d’atteindre une plateforme. On peut de fait regretter que le jeu force quelque peu la route du joueur. Néanmoins, ce problème se voit compensé par la profusion d’obstacles qui proposent au joueur de sauter un peu partout, même lorsque c’est inutile. Cela accorde au joueur une certaine liberté d’exploration, ainsi que la satisfaction de chercher la bonne plateforme qui le mènera à la suite du jeu.

Toujours concernant les sauts, la gestion de la caméra est largement satisfaisante mais peut parfois se révéler frustrante. En effet, lorsqu’une plateforme se situe au-dessus de notre personnage, il peut être difficile de la localiser au premier abord. Cela est dû principalement au fait qu’on ne repère pas toujours l’icône B dans ce genre de cas. Or cela a tendance à casser un peu le rythme de l’exploration. De même, lorsque les éléments de décor sont très nombreux et l’environnement davantage ouvert que linéaire, il peut être difficile de savoir où il faut aller.

En termes de gameplay, on peut aussi regretter le manque d’originalité et de difficulté des rencontres avec les Zurks. Bien souvent, il ne s’agit que de simples phases de courses-poursuites où il suffit de sprinter en enchaînant quelques sauts de temps en temps. Parfois, on se contente de courir en rond en attendant la fin des délais de récupération du Defluxor pour tuer trois Zurks récalcitrants.

D’ailleurs, lors de ces “combats”, il se peut que quelques lags apparaissent. La raison est simple : les Zurks ont tendance à envahir l’écran en grand nombre et à se déplacer très vite. En outre, le gameplay nous impose souvent de courir, et donc de générer les décors du jeu en rapide succession. Tout cela a pour effet de demander de grands efforts d’affichage au moteur de la console.

Enfin, et pour rester sur le moteur de jeu, on assiste assez régulièrement à des bugs de collision avec des textures. Certains se manifestent lorsque l’on se tient sur une plateforme étroite, ou que l’on atterrit après un saut : notre chat se décale d’un coup, comme s’il était expulsé d’une texture. Heureusement, ce problème est surtout visuel et affecte très peu l’expérience de jeu.

Conclusion

Stray sur Nintendo Switch ne s’écarte pas beaucoup des versions jouables sur les autres supports. Sur l’un comme sur les autres, le jeu brille par la qualité de ses graphismes, de son univers et de son ambiance. Les amoureux des félins qui cherchent à vivre une aventure aussi immersive que contemplative peuvent se ruer sur le titre. Ils y trouveront une expérience riche en rebondissements, sans pour autant s’arracher les cheveux sur des épreuves insurmontables.

Au fond, pour apprécier Stray, il faut être capable de mesurer la valeur d’un jeu à son histoire et à son ambiance. Si vous voulez de la difficulté, passez votre chemin. Mais si vous êtes patient, curieux, fan d’exploration, de boules de poils et de cyberpunk, vous êtes le bienvenu.

Test effectué sur Switch via un code fourni par l’éditeur.

Stray

8.3

Note

8.3/10

POINTS POSITIFS

  • Le gameplay complet et immersif.
  • Le soin apporté à l’ambiance cyberpunk, à la fois pesante et mignonne.
  • L’histoire prenante et les personnages attachants.
  • Le monde dynamique.
  • La direction artistique, visuelle et sonore, au poil.

POINTS NÉGATIFS

  • Des graphismes moins au top que sur les autres plateformes.
  • Le manque de difficulté, surtout face aux Zurks.
  • Le système de saut qui peut se révéler frustrant voire déroutant.
  • Quelques couacs techniques qui n’enlèvent pas grand chose à la qualité de vie.
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Paprika

L'écriture et le gaming sont mes passions, donc j'ai fait d'une pierre deux coups. Fan éternel de Nintendo et de jeux indé.

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