Après A Way Out et It Takes Two, Josef Fares et son studio Hazelight reviennent avec Split Fiction, un nouveau jeu qui reprend le concept de coopération et de narration interactive. Disponible depuis le 6 mars sur PlayStation 5, Xbox Series X/S et PC, ce nouveau titre a comme ambition de nous plonger dans une nouvelle aventure originale ! Est-ce réussi ? Celui-ci est-il aussi bon que It Takes Two ? On vous dit tout ci-dessous.
Dans Split Fiction, on suit Mio et Zoe, deux autrices rivales, chacune persuadée d’être plus talentueuse que l’autre, qui se retrouvent dans une maison d’édition quelque peu futuriste… Et si elles pensent signer un contrat pour éditer leurs livres et les voir sortir un jour en librairie, il en sera tout autre ! En effet, sans le savoir, elles viennent de rejoindre une société qui utilise un programme d’intelligence artificielle pour voler leurs idées… Et après une embrouille avec le PDG de la boîte, l’une d’elles va se retrouver dans la bulle de l’autre écrivaine et faire boguer le programme. C’est comme cela qu’elles se retrouvent piégées dans un monde surréaliste inspiré de leurs propres écrits.
Le problème ? Elles doivent coopérer pour en sortir, alors qu’elles ne se connaissaient même pas il y a 10 minutes…D’ailleurs, il est bon de constater que Josef Fares reprend plus ou moins la narration de It Takes Two, où un couple en plein divorce n’arrivait plus à communiqué et du coup à coopérer. Ici, les écrivaines ne se connaissent pas, ne viennent pas du même milieu social, ont du mal à communiquer et semble ne pas s’apprécier. Mais à force de galérer ensemble dans des mondes qu’elles ont créés, elles vont devoir apprendre à se faire confiance et à reconnaître la valeur du travail de l’autre, qui est totalement différent ! L’une des écrivaines est spécialisée dans la science-fiction, tandis que l’autre aime écrire sur la fantasy.
Un gameplay qui se renouvelle constamment
Si vous avez joué à It Takes Two, vous savez déjà que Hazelight adore surprendre les joueurs en changeant le gameplay toutes les dix minutes… Et c’est sans doute cela que vous attendez lorsque vous lancez pour la première fois Split Fiction. Malheureusement, cela ne sera pas forcément le cas, et le début du jeu est assez long à démarrer dans un environnement de science-fiction où l’une possède un katana, tandis que l’autre un fouet gravitationnel…
Et si l’on apprécie d’explorer le monde, on se demande rapidement si cela ne deviendra pas rébarbatif avec un gameplay qui change peu ou s’entremêle combat au katana, fouet gravitationnel qui permet de s’accrocher et de faire bouger des murs, ainsi que de la plateforme et des sauts sur des poteaux… Je l’avoue, j’ai eu peur à un moment donné d’être déçu par Split Fiction, mais après plusieurs heures de jeu, mes craintes se sont envolées.
Pourquoi ? Car le jeu est jouissif et ne limite pas seulement l’univers de base, la science-fiction et la fantasy, mais également de nombreuses histoires annexes qu’il va falloir trouver dans les niveaux, et ceci sont matérialisées par une bulle. Quand vous touchez la bulle, vous démarrez une histoire annexe, vous la finissez et vous reparaissez dans votre niveau initial ! Les histoire annexes permettent de casser un peu le rythme du jeu et de proposer du contenu différent. Et du contenu, il y en a beaucoup. On peut le dire, le studio Hazelight a fait un excellent travail et pousse la coopération à son paroxysme. Voici quelques exemples qui mettent tout de suite dans l’ambiance :
Un passage d’aventure où l’une des écrivaines pilote une voiture dans une ville futuriste, tandis que l’autre détruit l’ensemble des ennemis via la mitrailleuse à l’arrière du véhicule… pour pouvoir avancer et atteindre sa destination. Le fait de devoir activer des mécanismes, comme appuyer sur un bouton pour ouvrir une porte à son coéquipier, et ainsi se retrouver à son tour bloqué jusqu’à ce que l’autre joueur vous libère.
Des épreuves où la synchronisation sera le maître-mot pour éviter les pièges mortels ! Comme tirer en même temps sur certaines cibles ou encore faire confiance à son coéquipier pour désactiver les pièges et gérer les environnements. On pourrait aussi parler d’un niveau inspiré de la fantasy où l’univers n’est ni en 3D, ni même en 2D, mais crayonné en noir et blanc… Ici, vous devrez littéralement réécrire des portions d’histoire et répondre à des questions pour avancer. On a hésité à le noter, mais on est sûr qu’un niveau champêtre au début de l’aventure fera parler de lui avec des animaux, comme des cochons, pour ne citer qu’eux…
Si au-dessus, on vous a notifié les différentes sortes de niveaux que l’on peut trouver, on pourrait également noter ce que l’on peut faire dans le jeu, comme courir sur les murs, utiliser un grappin, piloter une voiture, un jetpack, un jetski ou encore fusionner avec la nature et, bien évidemment, tirer sur les ennemis avec des flingues, ou encore faire une battle de danse… Bon, on ne peut pas tout mettre tant cela change constamment, mais une chose est sûre, vous allez prendre du plaisir avec Split Fiction, et celui-ci sera sans cesse renouvelé.
Vous l’avez compris, chaque chapitre a sa propre ambiance, ses mécaniques et même sa direction artistique, ce qui empêche toute lassitude…Néanmoins, il n’y a pas que du plaisir dans Split Fiction, car le jeu propose également certains passages ardus, mais également de nombreux boss qui ne font pas dans la dentelle… Certes, on n’est pas dans un soul-like, mais il faut avouer que les divers boss que vous pourrez rencontrer au fil de l’aventure seront assez coriaces et demanderont d’avoir de bons réflexes, une bonne coordination et un esprit d’équipe.
Vous l’avez compris, la coopération est obligatoire : pas question d’avancer sans s’entraider ! D’ailleurs, c’est impossible d’avancer dans ce jeu en solo, ni même de pouvoir finir le jeu seul, il faut absolument un binôme pour avancer. Profitons de cette parenthèse pour rappeler que l’on peut jouer à Split Fiction en mode local, sur un canapé avec la personne de votre choix, ou avec une personne en ligne. Notez qu’il ne faut posséder qu’un seul exemplaire du jeu, et le second joueur devra installer le Pass Ami, gratuitement disponible sur Steam, sur le PlayStation Store ou dans le magasin Xbox qui lui permettra de rejoindre l’aventure.
Une direction artistique sublime et variée
L’une des grandes forces de Split Fiction, c’est la diversité de ses mondes. Chaque niveau étant inspiré d’un genre littéraire, la direction artistique change constamment, et c’est un vrai régal pour les yeux.Un instant, on évolue dans une ville rétrofuturiste aux néons éclatants, puis, l’instant d’après, on plonge dans un conte de fées ultra coloré, aux décors dignes d’un livre illustré. Chaque environnement fourmille de détails, et on sent que les développeurs ont pris un plaisir fou à construire ces univers. Rien n’est laissé au hasard : les décors regorgent de vie, avec des éléments en mouvement, des petits clins d’œil cachés et des effets de lumière travaillés qui renforcent l’immersion.
Les animations sont d’une fluidité impressionnante, et on trouve une multitude d’éléments interactifs disséminés un peu partout. En prenant le temps d’explorer, on peut tomber sur des références marrantes à la pop culture ou à des références issues des anciens jeux du studios, mais également des dialogues secrets entre les personnages, et même des mini-jeux cachés qui permettent de souffler entre deux séquences intenses.
Car oui, une nouvelle fois, le titre de Josef Fares reprend les mécaniques de It Takes Two, en mélangeant coopération, exploration, combats et mini-jeux. Et si les mini jeux sont pour la plupart anecdotiques, ils apportent une vraie touche de légèreté et de fun. Il est toujours agréable de faire de la balançoire, de jouer à la marelle ou encore de se lancer dans une bataille de boules de neige avec son coéquipier. Ce sont ces petits moments, parfois inutiles mais toujours amusants, qui renforcent l’alchimie entre les joueurs et rendent l’expérience encore plus mémorable.
En dehors des graphismes sympathiques, et d’une direction artistique soigné, le jeu propose également une bande son de qualité sans aucune fausse note qui permet de mieux s’immerger dans Split Fiction.
Des petits défauts, mais rien de dramatique
Bien sûr, aucun jeu n’est parfait, et Split Fiction a aussi quelques petits couacs, même si les développeurs ont compris certaines erreurs du passé. Par exemple, le jeu It Takes Two n’était jouable qu’en VOSTFR, c’est-à-dire qu’il fallait lire les lignes de dialogue, tout en jouant au titre et en faisant d’innombrables actions coopératives… Et autant le dire, cela n’était pas forcément une partie de plaisir dans les niveaux les plus difficiles. Du coup, de nombreux joueurs sont passés à côté des lignes de discussions et ont loupé des blagues, voire des rapprochements entre les personnages.
Les joueurs ayant fait beaucoup de bruit, Hazelight a compris cela et nous propose un Split Fiction entièrement en français, que ce soit textuellement, mais également en audio. D’ailleurs, le jeu propose de nombreuses langues disponibles en audios, comme le français, l’anglais, l’italien, l’allemand, l’espagnol, le japonais ou encore le chinois ! Vous l’avez compris, la langue ne sera plus un obstacle pour partir à l’aventure.
Si le nouveau jeu du studio a su se bonifier là-dessus, on peste malgré tout sur plusieurs petits points. Le premier étant l’éloignement des personnages… Est-ce parce que je vieillis ? Mais j’ai l’impression que les personnages dans Split Fiction sont visibles de plus loin… Ce qui n’est pas toujours évident de retrouver son personnage à l’écran quand il y a de nombreux effets de lumière, d’explosions et compagnie.
D’ailleurs, certains niveaux proposent la même tenue pour Zoe et Mio, imaginez deux héroïnes habillées en blanc devant évoluer dans un monde où la coopération est de base… Et bien, je vous le donne dans le mille, il vous arrivera au moins une fois de regarder le mauvais personnage et de tomber dans le vide, sur un piège ou de vous faire détruire par un ennemi.
On pourrait également parler du pilotage des différents véhicules dans le jeu. Si certains véhicules se pilotent assez facilement, d’autres sont beaucoup plus difficiles, et si vous n’avez jamais joué à un jeu aérien, il est fort possible que vous puissiez être perturbé par les commandes inversées dans certains passages de Split Fiction. En dehors de cela, on a également noté quelques imprécisions dans certaines phases de plateforme, rien de bien méchant, mais on aurait aimé un peu plus de précision par moments… Surtout lorsque la répartition est chaotique !
C’est certainement le point le plus « chiant » ! Disons le clairement, Split Fiction est un jeu où tout va vite, très vite, on glisse sur des pentes, on virevolte dans le ciel ou on échappe à des explosions ! Mais surtout, il faut de la coopération ! Imaginez dévaler sur une zone avec votre coéquipier qui doit tirer sur un portail pour pouvoir passer à travers, malheureusement celui-ci tire tardivement et vous ne franchissez pas le portail… Verdict, vous mourrez, mais lui a réussi à le passer et continue sa descente. S’il n’y a pas d’autre portail, vous réapparaîtrez sans problème à l’écran, mais si le suivant est un portail rouge et que vous êtes le joueur en bleu, il est possible que vous mouriez une deuxième fois… Au final, certains passages peuvent être redondants en cas de mort, et vous aurez l’impression d’être spectateur un court instant… Mais pas de panique, cela ne dure pas longtemps.
On pourrait également indiquer l’absence de personnages marquants en dehors de Zoe et Milo dans le jeu ! Certes, on combat divers méchants dans le titre, et l’on soutient pleinement nos héroïnes face à ce PDG crapuleux ! Néanmoins, on aurait apprécié rencontrer des personnages secondaires de plus gros calibres dans les niveaux émanant de leur imagination…ce qui n’est malheureusement pas le cas ! Mais bon, on se souviendra quand même de certains boss assez rotors qui demande.
Conclusion
Avec Split Fiction, Hazelight démontre une fois de plus sa maîtrise du jeu coopératif. L’histoire est captivante, le gameplay ne cesse d’évoluer, et de surprendre, le tout avec une direction artistique soignée. Chaque instant passé dans le jeu est un plaisir, et l’envie de découvrir la suite de l’aventure ne fait que grandir au fil du temps…Et finalement, on se sent presque orphelin une fois l’aventure terminée après 12 à 14 heures de jeu.
Josef Fares et son studio confirment encore leur talent pour créer des expériences coopératives mémorables. C’est un vrai plaisir de s’amuser en coopération en local ou avec un ami à distance avec un seul jeu via le pass ami à une époque où les jeux en écran partagé, comme les jeux coopératifs se raréfient. Au final, si vous aimez les expériences à deux et que vous cherchez un jeu plaisant à faire, vous pouvez foncer les yeux fermés sur Split Fiction qui reste une valeur sûre.
*Test effectué sur Xbox Series X via un code fourni par l’éditeur
Split Fiction
POINTS POSITIFS
- Un gameplay asymétrique riche et varié
- Des niveaux qui se réinventent sans cesse
- Une direction artistique de toute beauté
- Les mini-jeux dissimulé dans les environnements
- Les boss diversifiés et pas évident à combattre
- Un mode Friend’s Pass pour jouer avec un ami gratuitement
POINTS NÉGATIFS
- Quelques soucis de précision à de rares moments
- Des mini-jeux finalement anecdotiques
- On aurait aimé avoir de personnages plus marquants
- Quelques réapparitions difficiles où l'on enchaîne les morts...