Song of Horror

Si vous êtes nés au début des années 90 et que vous avez grandi avec les premiers volets de Resident Evil, fan de Lovecraft ou de Poe et l’ambiance des vieilles bibliothèques qui travaillent sous le poids des bouquins à la lueur d’une bougie  vous inspire, alors vous êtes au bon endroit. Song of Horror est un jeu développé par le studio Protocol Games dont les deux premiers épisodes ont été disponibles via Steam depuis Halloween 2019. Les épisodes 3 à 5 sont sortis en suivant avec quelques mois de décalage entre chacun. Le 28 mai, le studio espagnol nous  a proposé une adaptation de son jeu, en version intégrale, sur Xbox One et PlayStation 4. 

Mais qui a bien pu écrire cette satanée musique ?

TEST-Song of horror

C’est en effet, ce que l’on cherche à savoir dans Song of Horror. L’histoire commence quand Daniel, ancien alcoolique employer chez Wake Publisher, rentre chez lui un vendredi soir. Il franchit la porte de son appartement et flâne un peu quand tout à coup, sans même qu’il est eu le temps de s’asseoir, le téléphone de son bureau sonne. À l’autre bout du fil, son patron est embarrassé par Sebastian P. Husher, un écrivain reconnu et seul gros client de la maison qui est aux abonnés absents. Étienne demande donc à Daniel d’aller voir ce qui se passe sur place. Et c’est ainsi que Daniel pénètre dans la maison de Sébastian et entend pour la première fois, cette fameuse musique provenant d’une belle boîte à musique de style victorien. Daniel la cherche et ne la trouve pas tout de suite, mais en revanche il tombe sur une porte toute singulière, qui détone étrangement avec le mur et la pièce. C’est en franchisant cette porte qu’il finit par trouver la boîte… et cette musique ne le quittera plus, ni elle ni l’étrange Présence qui se fait sentir dans toute la maison et qui le tourmente. Il n’aura de cesse de chercher qui a bien pu écrire cette musique tout au long des épisodes qui composent le jeu. Cette enquête conduit Daniel à fouiller un magasin d’antiquité et le quartier dans lequel il est enclavé, le département d’histoire de la faculté des sciences sa salle d’archive et sa bibliothèque, puis dans abbaye abandonnée et enfin dans un ancien hôpital psychiatrique afin de découvrir d’où vient cette musique ainsi que La Présence qui l’accompagne et qui se fait de plus en plus présente à mesure de que l’enquête avance.

Suis-je sûr de vraiment vouloir savoir ?

TEST-Song of horrorDans Song of horror, rien ne sert de se presser, courir peut entraîner une mise à mort brutale de votre personnage. De même, passer une porte que l’on vient à peine de franchir sans précautions préalables peut entraîner un résultat similaire. On comprend donc assez vite que le but n’est pas de poncer les épisodes, mais de rester en vie ce qui n’est pas chose aisée. En effet, des pièges et attaques de La Présence peuvent se manifester à tout moment, et si l’on fait confiance aux développeurs en restant sur la difficulté telle qu’ils l’ont voulue et sur laquelle le jeu est réglé au départ. La mort de votre personnage est définitive. Une fois tous vos personnages morts, vous n’avez plus qu’à recommencer l’épisode en prenant un peu plus de pincettes.

Et si c’est vrai que ça a quelque chose de réellement stressant de comprendre que l’on arrive enfin, après 4h de jeu, à la fin d’un épisode avec son dernier personnage et que l’on peut perdre toute progression à chaque instant. Il faut bien avouer que ça a également quelque chose de décourageant quand cela arrive, et parfois, de manière assez floue. À notre avis, quelques checkpoints auraient pu éviter ce genre de déception sans pour autant trop impacter la dose de stress à l’idée de ne pas arriver à la fin de l’épisode avec son personnage favori. De plus, les énigmes sont très difficiles et pour le moins tatillonnes, une petite dose de culture, une grosse dose de motivation, un calepin et quelques entorses de neurones seront obligatoires avant d’en arriver à bout. Ce qui peut avoir tendance à ajouter au découragement induit par la seule difficulté de tenir nos personnages en vie. Après le premier épisode, le personnage de Daniel devient l’élément central, mais on nous prévient, si l’on joue avec ce personnage et qu’il meurt, nous devrons recommencer l’épisode depuis le début. Ce qui fait que par crainte d’avoir à tout recommencer, on joue finalement très peu avec le personnage principal de l’histoire.

 

Mais la balade est quand même plaisante

TEST-Song of horrorEn effet, les décors très travaillés, et les de multiples points d’informations qui permettent de collecter de petits renseignements çà et là créent un lien avec notre personnage et une vraie immersion dans cet univers lugubre. De plus, certaines correspondances entre les décors des épisodes, la fin du 1er épisode, qui nous annonce un lieu que nous retrouverons par la suite, ajoute à la cohérence de ce récit qui est somme toute très bien ficelé. Même si nous aurions aimé que les phases narratives, très courtes ( ce qui n’est pas un mal), bétonnent un peu mieux le scénario en s’inscrivant davantage, par leur réalisation, dans l’ambiance du titre. Néanmoins, l’histoire et l’univers restent cohérents et attractifs. Il s’y cache de multiples références à la pop culture horrifique et particulièrement à l’univers de Lovecraft que nous avons beaucoup apprécié.

Tout au long de l’histoire, les stimuli sonores et visuels sont présents et le niveau de stress reste constant. Les vibrations de la manette au rythme du battement cardiaque de notre personnage nous avertissent et nous laissent en alerte. L’ambiance sonore joue elle aussi très bien son rôle anxiogène en ponctuant les séquences surprises, en indiquant le danger, ajoutant constamment un stress supplémentaire au malaise ambiant. Bien que par goût personnel, nous aurions apprécié que la musique soit un peu plus présente tout au long du jeu. On trouve de très bonnes choses comme dans ces voyages dans l’Ailleurs où l’on se retrouve sans carte qui est en fait notre seule boussole ajoute à l’angoisse de ne pas savoir où l’on est. Ou la caméra qui passe à l’extérieur ou qui se met bizarrement dans un coin de la pièce qui amplifie notre malaise en renforçant l’impression d’être observé.

 

On ne s’ennuie à aucun moment

TEST-Song of horrorSong of Horror fait preuve d’une très grande variété dans chaque élément qui compose le jeu. Chaque épisode propose 3 ou 4 protagonistes, selon le cas, et la plupart des personnages disponibles ne sont pas les mêmes d’un épisode à l’autre. Et certains sont disponibles en fonction du fait que vous ayez fini l’épisode précédent avec ou pas, ce qui ajoute encore à la cohérence du récit et à l’attachement que l’on éprouve pour notre personnage. Ce qui offre une rotation pas mal sympa permettant de découvrir de multiples personnalités et réactions face aux moments de stress. Libre à vous de prendre le personnage qui vous fera plus ou moins peur en réagissant de façon plus ou moins prononcée. Mais malheureusement, certains n’ont que peu d’intérêt propre et semblent avoir été intégrés de force à l’histoire. La différence dans les commentaires est, dans les faits, assez peu manifeste. Elle se résume à quelques changements de surfaces. On trouve peu ou pas de points d’informations personnels aux personnages. Ce qui fait que l’on a tendance à moins s’attacher aux personnages. De même, chaque protagoniste à son propre porte-bonheur, ce qui est en soi une bonne idée, mais qui, dans les faits, ne trouve que peu d’applications réelles, mise à part pour le personnage de Sophie qui peut poser trois petites bougies pour éclairer sa route.

On trouve également une assez grande variété dans les mécaniques d’interactions avec La Présence, qui sont différentes pour chaque épisode et qui sont de plus en plus complexes et stressantes. De plus, le jeu est pourvu d’une multitude d’animations qui ne se déclenchent qu’à certaines conditions ce qui fait que l’on trouve toujours du nouveau même au troisième passage sur le même épisode. Ce qui permet de ne pas se lasser même après avoir vu mourir un nombre excessif de personnages et de ne pas s’ennuyer dans des interactions répétitives, bien que l’on est eu du mal à comprendre la traduction du mode d’emploi de la mécanique de l’épisode 2. Malgré cela, il y a un véritable effort dans les traductions, les lettres que l’on trouve, les inscriptions sur les objets, jusqu’aux enseignes des magasins tout a été entièrement traduit, offrant un univers d’autant plus cohérent et immersif.

Mais un petit bémol

Un des seuls points vraiment négatifs que l’on ait trouvés au jeu réside dans le nombre de bug, assez important dont nous avons dû faire face lors du test du jeu. En effet, pas mal de bugs de texture mineurs, dont des bugs de textures qui font que le personnage traverse la porte au lieu de l’ouvrir, ou bien on se retrouve bloqués en marchant par le changement de caméra ou encore la musique qui s’arrête brutalement elle aussi en fonction du changement de caméra, mais jusque-là rien de bien grave… Par contre, plus loin nous avons dû faire face à des bugs plus sérieux et pour le moins décourageants, dont un passage sous la carte sur la dernière énigme de l’épisode trois qui s’est produit on ne sait comment (et oui nous avons du refaire l’épisode arrivé à la toute fin). Puis, nous nous sommes vus constamment harcelés par un message d’erreur à chaque porte que nous avons essayé d’ouvrir à l’épisode 4. Ce qui a fini par faire planter la console et effacer la partie, deux fois, et nous devons avouer que ceci a complètement achevé l’entreprise de découragement en œuvre dans le jeu. Néanmoins, il apparaît que nous avons étés les seules victimes de ce bug. C’est probablement la faute à pas de chance, mais nous nous devions d’en parler.

 

Conclusion

Si vous voulez vous faire peur tout en travaillant du chapeau vous êtes décidément au bon endroit, malgré la difficulté on passe un bon moment et on griffe les accoudoirs du canapé assez régulièrement. On est vraiment pris par l’enchaînement de l’histoire et on a réellement l’envie d’en venir à bout. Le titre fait preuve d’une multitude de bonnes idées et on ressent une réelle bonne volonté de la part des développeurs pour vous faire réellement stresser, mais malheureusement beaucoup de ces bonnes idées manquent d’achèvement et nous avons un peu subi les bugs qui traînent çà et là et qui ajoutent une difficulté à ce titre déjà pas mal ardu. Néanmoins, gardant à l’idée que rien n’est jamais parfait nous avons passé de très bons moments et nous avons hâte de retrouver Protocol Games pour son prochain jeu, quel qu’il soit !

Sonf of Horror

7.5

Note

7.5/10

POINTS POSITIFS

  • Bien flippant
  • Expérience diversifiée
  • Une bonne histoire
  • Assez long
  • Univers attractif

POINTS NÉGATIFS

  • Difficile
  • Quelques bugs sur console
  • Modelage de personnage qui laisse à désirer
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got

Comme souvent tout est parti d'une simple pensée, j'aime écrire, les jeux vidéos et la pop culture, que faire ?

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