Le label indépendant Modus Games et le studio canadien Finish Line Games ont récemment perdu la boule…Enfin, c’est une façon de parler puisque Skully, leur nouveau jeu de plateforme action-aventure vous offre l’opportunité d’incarner un simple crâne revenu à la vie. Et on peut dire que l’expression prendre ses jambes à son cou prend ici tout son sens ! Mais à l’instar d’Hamlet, le jeu peut-il être aussi bon que l’oeuvre de William Shakespeare ? Telle est la question…

Entre contes et légendes :

Sur une mystérieuse île perdue, un crâne s’échoue sur le rivage avant d’être éveillé par une divinité énigmatique du nom de Terry. L’être réanimé par de l’argile magique, baptisé Skully, doit intervenir dans une guerre entre les trois frères et sœurs de la divinité, qui met en péril l’île où ils résident. Le destin a donné à ce dernier une deuxième « vie » et ses aventures lui feront traverser un étrange paradis tandis qu’il tente de mettre fin au conflit qui fait rage sur l’île. Vous aurez donc la lourde tâche de parcourir les 18 niveaux (plutôt courts) qui composent le jeu afin de reprendre possession des terres de votre nouvel “ami”. En plein conflit familial avec ses 2 sœurs Fiona et Wanda et son frère Brent, Terry vous demande de l’aider afin de ramener la paix sur l’île où vous devrez évoluer : rivage, forêt ou encore grotte, les 7 environnements représentent donc les 4 éléments : la terre (Terry), l’eau (Wanda), le vent (Brent), et le feu (Fiona).

La prise en main est assez rapide et vous n’aurez que deux possibilités de déplacement pour commencer : avancer/rouler et sauter. Si la maniabilité demande un petit temps d’adaptation, vous allez découvrir que maîtriser un crâne qui a décidé de n’en faire qu’à sa tête (merci le jeu de mot…) n’est pas chose facile…  Car oui, en plus de devoir contrôler Skully, vous allez vite vous rendre compte qu’un élément n’est pas vraiment votre ami : l’eau ! Et oui, le crâne ayant été ressuscité grâce à l’argile, tout liquide devient immédiatement un réel danger ! Et autant vous dire que de l’eau, il y en a partout (du moins au début) ! Comme dit plus haut, chaque zone est affecté à un élément et possède donc son propre biome et ses propres ennemis.

Une île mystérieuse…

Heureusement, pour triompher de ses ennemis, Skully pourra très vite changer de forme. Ces dernières lui permettront de progresser dans l’aventure et d’atteindre des endroits inaccessibles auparavant mais aussi de vaincre les monstres qui viennent se dresser contre lui. Pour se faire, il pourra se changer en Golem, une forme plutôt lourde qui à la possibilité de briser certains rochers ou bien choisir une forme qui lui permet de courir et de déplacer des montagnes horizontalement ou encore une autre qui sert à effectuer des doubles sauts. Vous l’aurez compris, il faudra donc revenir plusieurs fois sur le même chemin pour pouvoir progresser et créer de nouveaux passages. Si sur le papier, le principe est très intéressant, dans la pratique c’est assez redondant. De plus, Terry, qui vous accompagne ne peut s’empêcher de parler à tout bout de champ et ces réflexions deviennent parfois exaspérantes, surtout quand il faut se concentrer pour éviter de faire un faux mouvement et se retrouver dans l’eau…

La plupart du temps, le jeu ressemble à une course d’obstacles avec un côté Die&Retry ou le moindre contact avec l’eau ou la lave marque la fin de la partie. Il faut ainsi savoir doser ses coups de joystick, sous peine d’aller trop vite et de finir le bec dans l’eau (ou dans la lave). Rajoutez à cela une caméra qui a tendance à mal se placer, au point que certains passages comme les courses poursuites à la Crash Bandicoot finissent par devenir des moments que l’on redoute. Skully alterne donc maladroitement entre des phases d’exploration et des énigmes qui consistent à choisir la bonne transformation. Certaines traversées seront à faire des dizaines et des dizaines de fois ce qui rend le jeu encore plus cruel. Et quand ce n’est pas la caméra qui fait des siennes, ce sont les mécaniques du jeu qui finissent par nous agacer et nous décourager.

Côté durée de vie, graphismes etc… :

Graphiquement, il n’y a rien de transcendant.  Testé sur Xbox One, le jeu de Finish Line Games a peut-être opté pour une direction artistique enchanteresse, les décors restent fades et relativement similaires. Quelques ralentissements et bugs de collision viennent enfoncer le clou et malgré l’attachement que l’on peut avoir pour les personnages, cela n’est pas suffisant pour de faire Skully un titre à ne pas manquer. De plus, le jeu ne propose qu’une VOSTR et lire des sous-titres tout en essayant d’échapper à de nombreux obstacles s’avère assez compliqué. Du coté de la durée de vie, comptez seulement quelques heures pour venir à bout de l’aventure. Cette dernière pourra toutefois atteindre dix à quinze heures pour celles et ceux qui voudraient récupérer tous les collectives des niveaux et terminer le jeu à 100 % afin de débloquer des artworks. Pour finir, si l’on devait parler de la bande-son, il s’agit d’une très bonne surprise. La musique qui accompagne les différents lieux est assez rythmée mais on regrettera cependant qu’elle ne change pas en fonction de la situation malgré quelques différences afin de séparer les lieux visités.

Conclusion :

Skully possède quelques bonnes idées malheureusement trop peu exploitées. La prise en main demande un petit temps d’adaptation et les contrôles donnent parfois l’impression de diriger une boule de savon. Sans proposer une claque graphique, le titre est plutôt joli, mais manque de détail dans ses décors. Le jeu ne brille pas non plus pour son scénario, trop prévisible et peu intéressant. À noter également que le jeu est disponible en version originale sous-titrée français. Les voix originales sont pleines d’humour et la traduction est très fidèle à la version originale. Les blagues sont nombreuses et les interventions de Terry aussi et même si il est parfois difficile de se concentrer sur le texte et sur les contrôles,  l’ensemble permet tout de même de passer un agréable moment.

Skully

6

Note

6.0/10

POINTS POSITIFS

  • Univers très coloré
  • L'humour omniprésente
  • Personnages attachants
  • Parfait pour les enfants

POINTS NÉGATIFS

  • La caméra
  • Manque de précision
  • Un scénario un peu fade
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DrFamikon

Amateur de bières et de FPS, grand fan de Heavy Metal et collectionneur

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