Connaissez vous Process of Elimination ? Développé par Nippon Ichi Software (NIS) et sorti en 2021 au Japon, il s’agit d’un jeu d’enquête qui mêle des phases d’investigation, des résolutions et des éléments de Visual Novel, rappelant ainsi les opus Danganronpa ou encore Yurukill – The Calumniation Games. Disponible depuis avril 2023 en Occident, ce nouvel opus, entièrement écrit en anglais, possède une intrigue captivante tout en conservant la touche humoristique propre au studio. Mais rivaliser (ou égaler) Danganronpa n’est pas une mince affaire. Il faut dire qu’avec son casting emblématique, ses meurtres originaux à résoudre et son mécanisme de débat incroyable pour lier le tout, peu de jeux ont réussi à atteindre ce que Spike Chunsoft a accompli. Pourtant, NIS s’en sort plutôt bien avec Process of Elimination et propose une belle alternative à Danganronpa.

Objection !

Le scénario de Process of Elimination est très similaire à celui de Danganronpa. Vous incarnez Wato Hojo, un étudiant et apprenti détective, emmené sur l’île de Morgue pour résoudre les meurtres en série du Duc Ecartelé. Ce mystérieux personnage utilise toujours le même mode opératoire, de plus il prend un malin plaisir à filmer ses agissements en les divulguant sur le net, quitte à faire passer cela pour un jeu à l’instar de « jeux de la mort ». Les derniers meurtres atroces commis par Le Duc Ecartelé ont suscité une vive émotion et semé la terreur dans la société. En outre, d’autres affaires macabres, telle que le meurtre d’animaux de compagnie, persistent. Wato Hojo tente donc de mettre la main sur le tueur d’animaux. Mais il découvre rapidement que celui qu’il cible est en réalité le “Senior Detective“, un membre haut placé de la Detective Alliance, une organisation regroupant les meilleurs détectives mandatés par le gouvernement pour arrêter Le Duc Ecartelé. Les membres de cette organisation très respectée par le public, sont connus pour leur professionnalisme et leur efficacité. D’ailleurs, une équipe de détectives talentueux et excentriques venus du monde entier viendra vous prêter main forte pour mener à bien cette mission. Chacun de ces loustiques possède ses propres caractéristiques et tous ne seront pas digne de confiance…  Et oui, certains peuvent travailler pour Le Duc Ecartelé, et à mesure que les cadavres s’accumulent, c’est vous qui aurez la lourde tâche de prendre le contrôle du groupe, de résoudre chaque mort au fur et à mesure et de déterminer correctement qui est le traître.

La plus grande différence entre Danganronpa et Process of Elimination est que Process of Elimination se concentre plutôt sur la collecte de preuves, tandis que Danganronpa met l’accent sur les grandes confrontations et les procès. Chaque affaire se déroule sur une carte vue du dessus, où vous commandez chaque détective et exploitez leurs forces individuelles pour explorer la zone, inspectez les environs à la recherche de preuves et travaillez ensemble pour obtenir autant d’informations que possible en un nombre de tours donné. Chaque enquête est différente et unique ! Parfois, vous pourriez mener une simple enquête (du moins en surface), tandis que d’autres fois, vous devrez jongler entre la recherche d’indices tout en repoussant les méchants robots dangereux qui rôdent sur l’île. Avec ces sections stratégiques, Process of Elimination ne se contente jamais de suivre un schéma classique et jongle constamment avec l’imprévu grâce à de nouveaux rebondissements pour vous maintenir sur vos gardes. Vous apprendrez également à apprécier les compétences de chacun de vos détectives avant qu’ils ne vous trahissent ou ne finissent par mourir. Malheureusement, tout ne fonctionne pas aussi bien dans le jeu. Quand on s’intéresse à l’enquête orientée Visual Novel, une grande partie de l’intrigue et de la narration sont inévitablement liées. Ainsi, il est courant de passer une heure de lecture de dialogues avant de pouvoir commencer l’investigation et la résolution des problèmes à travers des choix de déductions menant au chapitre suivant. Après cela, la découpe reste identique. Cependant, malgré cela, le scénario de Process of Elimination, écrit par Johana Kento, est agréable grâce aux thèmes sérieux qu’il aborde et aux personnages qui, bien que stéréotypés ou excentriques, sont tous des détectives avec des surnoms en accord avec leur personnalité.

L’heure est à la réflexion (ou pas) :

Au lieu de vous faire réfléchir et considérer chaque fait au fur et à mesure de votre avancement, il vous suffit de choisir des réponses jusqu’à ce que vous trouviez celle qui fait avancer l’histoire. Vous obtenez une note à la fin de chaque affaire, mais sans histoire divergente et sans récompense pour bien faire dans une affaire, il n’y a pas de raison de réfléchir sérieusement pendant plus de quelques secondes sur qui pointer du doigt. L’histoire en elle-même est tout à fait correcte, avec des rebondissements inattendus qui sèment le doute jusqu’à la révélation finale de qui était le cerveau de l’opération, mais c’est le casting qui donne vraiment vie à Process of Elimination. Chaque personnage ici est unique et les relations entre les enquêteurs sont également bien travaillées, avec diverses situations qui permettent de s’y attacher progressivement. Les caractéristiques spéciales des personnages sont mises en valeur et servent à l’enquête même si parfois, certaines situations font plus penser à du contenu “fan-service” et ne sont pas spécialement utiles pour le jeu en lui-même.

La légèreté présente dans le ton des personnages peut avoir des effets positifs et négatifs. Elle peut parfois couper l’immersion, surtout que le mélange de genres tels que la science-fiction dans une enquête policière peut perturber la crédibilité de l’histoire et enlever une part de crédibilité et de cohérente. C’est un peu dommage. Une fois que l’enquête commence, on a l’impression d’être transporté dans un tout autre jeu. Après qu’un meurtre ait été commis, les détectives se mettent à enquêter seuls et ils ne peuvent pas toujours tout résoudre eux-mêmes… Mais ne veulent pas non plus admettre qu’ils ont besoin d’aide. C’est là que Wata intervient. Avec votre aide, ce dernier peut donner des suggestions ou des ordres aux détectives. Cela transforme la scène de crime en une grille basée sur des tuiles, avec des points d’intérêt et des indices possibles mis en évidence dans différentes pièces, et une minuterie qui descend jusqu’à ce que la piste devienne froide. La plus grosse différence entre Danganronpa et Process of Elimination réside dans son côté “voyeurisme”. Si d’une part, le jeu de Spike Chunsoft nous offrait une vue détaillée des corps éparpillés, NIS préfère être plus soft en montrant souvent les personnages sans vie légèrement hors champ, enlevant toute valeur choquante à la mort de ce dernier.

Conclusion :

Le jeu d’enquête Process of Elimination de NIS présente des similitudes avec des titres tels que Yurukill ou Danganronpa, notamment dans les phases d’investigation et de résolution. La narration, typique d’un Visual Novel, est susceptible d’être appréciée différemment selon les attentes et l’immersion de chacun. L’histoire est plaisante à suivre grâce au développement réussi des personnages, même si certains éléments semblent avoir été ajouté là pour satisfaire le côté “fan-service”. En fin de compte, Process of Elimination s’avère être une découverte intéressante qui plaira surtout aux amateurs de Visual Novel, même si le jeu n’est pas traduit en français. Comptez une vingtaine d’heures pour mettre fin au suspense et découvrir qui se cache derrière Le Duc Ecartelé.

Process of Elimination

7

Note

7.0/10

POINTS POSITIFS

  • La direction artistique
  • Le scénario
  • Les personnages charismatiques
  • L'OST

POINTS NÉGATIFS

  • L'absence de VF
  • Le côté "fan-service"
  • La partie investigation pas assez poussée
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DrFamikon

Amateur de bières et de FPS, grand fan de Heavy Metal et collectionneur

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