Plongez dans un univers néo-futuriste fascinant créé par ChaoticBrain Studios, où vous incarnez un détective chargé de protéger le quartier de Blind City d’un tueur en série déterminé à semer le chaos au cœur de cette société futuriste. Disponible depuis le 26 novembre 2024, Neon Blood est accessible sur PlayStation 4/5, Xbox One, Xbox Series, Nintendo Switch et PC via Steam, offrant une expérience immersive où suspense, technologie et enquête se mêlent dans un thriller haletant.
Ici, Dans Neon Blood, l’action se déroule en 2053 dans une ville appelée Viridis. Cette ville est divisée en deux quartiers : l’un, très futuriste, s’intitule Blind City, tandis que Dusty Country est en ruine et dominé par le désert. Dans ce monde futuriste, vous incarnez Alex McCoin, un inspecteur de police qui n’a pas sa langue dans sa poche et qui est surtout le meilleur dans son domaine, notamment grâce à ses implants cybernétiques qui font de lui un véritable surhomme.
Quand Memento rencontre Blade Runner
Pour commencer, Neon Blood se présente comme un thriller dystopique captivant où Alex McCoin, détective privé, se voit confier la lourde tâche de résoudre une série de meurtres ciblant les ingénieurs de la principale entreprise technologique de la ville, spécialisée dans les implants et les avancées futuristes. Ce qui, au premier abord, semble être une enquête sur un tueur en série classique s’avère bien plus complexe. La ville elle-même, marquée par des inégalités sociales profondes et dominée par une élite technologique, devient un élément central de l’intrigue. En parallèle de cette enquête, Alex doit également se confronter à une quête plus intime : retrouver son identité et lever le voile sur son passé trouble.
Alex McCoin est loin d’incarner le héros classique. Personnage à la fois complexe et torturé, il se distingue par sa personnalité abrasive et ses failles. Comme le célèbre Dr House, il traîne une faiblesse physique marquante. Cependant, ce ne sont pas des douleurs liées à une blessure, mais de violentes migraines chroniques qui le poussent à consommer une drogue nommée Sparks. Cette addiction, loin de le soulager, ne fait qu’aggraver sa situation, provoquant des pertes de mémoire qui brouillent encore davantage les contours de son passé.
Cette dépendance alimente un second axe narratif essentiel : en plus de traquer Robin Slash, le mystérieux tueur en série, Alex est également confronté à ses propres démons. L’enquête devient alors un prétexte pour reconstituer les fragments de son identité et affronter des vérités enfouies, tout en cherchant à faire la paix avec un passé qu’il ne maîtrise plus. La grande interrogation qui se pose alors est de comprendre comment le jeu articule ces deux dimensions narratives. Par quels moyens, mécaniques ou choix narratifs, cette double quête parvient-elle à prendre vie, et à quel point elle engage émotionnellement ?
Une patte artistique au service d’un gameplay simple
Justement, en tant qu’enquêteur, et grâce à votre implant, vous aurez la possibilité d’analyser les scènes de crime afin de trouver des indices. Les contrôles sont plutôt simples, et vous pourrez interagir avec votre environnement, notamment avec des collègues ou des individus présents dans la ville.
Évidemment, en tant que policier, vous devrez parfois faire face à des criminels violents. C’est là qu’intervient le système de combat. Ce dernier est assez basique, puisqu’il s’agit de combat au tour par tour où vous avez la possibilité de tirer, vous défendre ou utiliser un objet. De toute évidence, en s’inspirant des mécaniques RPG, votre personnage gagnera de nouvelles compétences au fil de l’aventure, qu’il pourra utiliser en combat. Cependant, ce côté simpliste fait perdre du dynamisme aux affrontements. De plus, étant donné que ces derniers sont assez basiques , ils peuvent parfois perdre en intérêt! Chez GeekNPlay, si on respecte le choix des développeurs, on se dit que des combats en temps réel auraient sûrement eu plus d’impact.
Néanmoins, pour compenser ce manque de dynamisme, les combats de boss intègrent des QTE où votre rapidité est mise à l’épreuve. Vous devrez appuyer sur les bonnes touches dans le temps imparti, ce qui permet de créer des séquences plutôt sympathiques et dynamiques ou il faudra éviter les erreurs. Vosu l’avez compris, les combats dans le jeu restent un point faible, ce côté simpliste est avant tout là pour mettre en avant le scénario et l’univers du jeu, qui est très vivant. On ressent que le monde évolue avec nous, notamment à travers les différents journaux que vous pouvez consulter, ainsi que les nombreux lieux que vous pouvez visiter, chacun doté de sa propre patte artistique.
Ce côté vivant est également renforcé par les nombreuses références à la pop culture, qu’il s’agisse de clins d’œil à des œuvres comme Stray, Fight Club ou Blade Runner. Ces références, habilement disséminées dans les dialogues et intégrées aux décors, enrichissent l’expérience en ancrant cette dystopie dans un imaginaire collectif familier. Elles apportent ainsi une touche de réalisme et de profondeur qui contribue à rendre cet univers futuriste immersif.
Pour rester sur l’univers, ce dernier se caractérise également par son mélange entre le pixel art et les environnements en 3D, souvent présentés avec des plans larges où la caméra suit nos mouvements en travelling. Malgré son esthétique en pixel art, le jeu parvient à illustrer une certaine violence et la puissance des coups portés par notre personnage.
Le contraste entre la 3D et le pixel art met en évidence le fossé entre ce monde futuriste et l’inspecteur McCoin, un homme accro à la drogue et en quête de son passé, qui peine à comprendre ce nouveau monde.
De plus, pour encourager une immersion totale dans l’histoire, le jeu parvient à captiver l’attention, malgré sa durée relativement courte (environ 5 à 6 heures de jeu). Son rythme est bien maîtrisé, permettant de maintenir un intérêt constant tout au long de l’aventure. La bande-son, signée par Wildcat Records, adopte une approche minimaliste, caractérisée par des synthés rétro des années 80, notamment dans le morceau Blind City. Ce choix musical contribue à intensifier l’atmosphère mystérieuse et oppressante du quartier, accentuant le sentiment de tension tout au long du jeu.
Les compositions varient subtilement en fonction des lieux que vous explorez, mais elles restent généralement discrètes, de manière à ne jamais empiéter sur l’expérience visuelle. Cette bande-son en retrait permet à l’ambiance visuelle de prendre le devant, créant une harmonie parfaite entre l’esthétique et la musique. Le jeu s’appuie également sur des cinématiques entièrement animées, d’une grande qualité, qui, bien qu’elles soient sans voix off, parviennent à transmettre toute la profondeur émotionnelle des scènes. Ces séquences ajoutent une dimension cinématographique qui permet de s’immerger encore plus profondément dans l’univers du jeu, tout en renforçant son caractère visuel unique.
Un jeu ou une quête de soi?
C’est sans doute la question que l’on se pose, car dans la dystopie proposée par Neon Blood, deux thèmes ressortent particulièrement : Le premier est celui de l’identité, illustré par le personnage d’Alex McCoin. Au fil de l’aventure, à mesure qu’il tente de retrouver la mémoire, une question demeure tout au long de l’histoire : connaître ses origines lui permettra-t-il de parvenir à la paix intérieure ?
Le second thème est l’importance du libre arbitre pour le bon fonctionnement d’une société, représenté par le méchant du scénario. Sans trop vous spoiler, l’antagoniste, à l’image de Magnéto, agit avec des motivations ambiguës : malgré ses actions destructrices, il souhaite avant tout améliorer le monde pour autrui. Pour lui, ses actions ne sont en aucun cas immorales, mais plutôt nécessaires pour le bien commun….Un sujet a la fois brulant et dans l’air du temps où chacun pense détenir la vérité qu’il tente d’insuffler a tous…Et bien qu’il soit impossible de répondre directement à cette question sans révéler d’éléments clés, il faudra découvrir par vous même, si Neon Blood parvient à traiter ces différents thèmes avec brio tout au long du jeu.
Conclusion
Malgré un gameplay un peu simpliste, notamment dans les combats, ces limites sont atténuées par la courte durée du jeu et par sa capacité à tenir sa promesse : offrir un thriller dystopique convaincant. L’enquête, bien que relativement accessible, s’accompagne d’une réflexion sur l’identité humaine et la société, ce qui contribue à enrichir l’expérience.
Cependant, il est regrettable que ces thématiques ne soient pas explorées en profondeur, notamment à travers des interactions plus développées entre les personnages, ce qui aurait renforcé l’immersion et donné davantage de consistance à l’univers.
Neon Blood reste néanmoins un jeu d’aventure agréable, porté par une identité artistique forte et un univers qui saura séduire les amateurs du genre. La fin du jeu laisse entrevoir une suite, ce qui pourrait expliquer pourquoi certains aspects n’ont pas été entièrement développés. Il reste à espérer que cette hypothétique continuation permettra d’explorer pleinement le potentiel de cet univers prometteur.
*Test de Neon Blood effectué sur une version PlayStation 4.