LunarLux KeyArt

LunarLux est un RPG indépendant en 2D et en pixel art développé par CosmicNobab Games et édité par Freedom Games. Le jeu sort sur PC via Steam le 25 septembre 2023. Ce petit jeu de rôle indé en vaut-il la chandelle ? C’est ce que nous allons voir.

Bienvenue dans les Forces Lunex

LunarLux DialogueLunarLux vous embarque pour un voyage sur Luna, le satellite naturel d’une planète dévastée par la chute d’une comète il y a des années de cela. Les humains sont parvenus à s’y installer et à survivre grâce à la technologie.

Vous incarnez Bella Grey, une jeune femme attachante appartenant aux Forces Lunex, une unité de guerriers assurant la protection des citoyens de Luna. Sa mère était avant sa mort le général des Forces Lunex et la guerrière la plus puissante de Luna. Quant à son père, il dirige l’équipe de scientifiques chargée d’étudier les mystères entourant Luna et d’y faire prospérer l’humanité.

Une dizaine d’années avant les événements du jeu, des monstres étranges, les Murks, ont fait leur apparition, menaçant la population de Luna. Ils sont la raison de la création des Forces Lunex et de leur équipement sophistiqué, comprenant des combinaisons hermétiques permettant de voler, des boucliers holographiques et des sabres capables de tirer. L’origine des Murks est un mystère. Tout ce qu’on sait, c’est qu’ils sont faits d’antimatière et qu’ils proviennent d’une dimension parallèle appelée Royaume fantôme (Phantom Realm).

Tout bascule dans la vie de Bella lorsque la Comète Coda, qui a détruit Terra il y a des années de cela, menace à nouveau l’humanité. Quasi impuissants, les scientifiques décident d’utiliser l’antimatière pour ouvrir un trou de ver et dévier la comète. Or cela requiert une grande quantité d’énergie qui ne peut s’obtenir qu’en puisant l’antimatière des Murks. Bella, qui rêve comme sa mère de pouvoir s’entendre avec les Murks (et qui semble partager un lien étrange avec eux), refuse de considérer qu’il s’agit de la seule solution. Aidée de son acolyte robotique Tetra, elle part alors à la recherche du Pourfendeur de Murks (Murk Slayer), un mystérieux hors-la-loi qui possèderait d’immenses réserves d’antimatière…

Comme vous pouvez le constater, le scénario du jeu est somme toute complet pour un petit RPG indépendant. L’aventure de Bella la mène à découvrir des secrets enfouis impliquant son propre entourage et le monde même dans lequel elle vit. S’il nous arrive au départ de regretter des trames un peu simplistes et des personnages un peu trop gentils, ces derniers n’en sont pas moins attachants. Par ailleurs, vous verrez que le scénario devient de plus en plus sombre au fur et à mesure de votre progression.

Une pépite du pixel art

LunarLux AmogusVisuellement, il n’y a rien à dire. CosmicNobab Games s’est surpassé en proposant des graphismes en 2D magnifiquement travaillés. Le pixel art est splendide, l’univers est coloré et chaque élément est parfaitement reconnaissable. Chaque lieu possède une identité visuelle propre (on a droit à la ville, la région minière ou encore la mer) et sa propre palette de couleurs, le tout sur de magnifiques fonds sombres qui nous rappellent sans cesse que l’on est dans l’espace.

Les personnages sont également hauts en couleur, variés et charismatiques. Les plus importants bénéficient même d’artworks qui apparaissent lors des dialogues et qui varient selon leur humeur. Ceux-ci apportent un sentiment d’immersion et de proximité avec eux et contribuent en même temps à l’humour du jeu. On a par exemple droit à des artworks où Bella pleure de joie en dégustant des barres sucrées.

La bande-son est également extrêmement efficace. Les mélodies au synthé sont à la fois modernes et entraînantes et correspondent parfaitement à l’univers spatial du jeu. Certaines musiques sont même dignes d’intégrer votre playlist. D’ailleurs, un système de jukebox intégré au jeu vous permet d’écouter la bande-son de chaque chapitre une fois celui-ci terminé. On a même droit à des doublages en combat, par exemple lorsque l’on utilise une attaque ou que l’on subit des dégâts. Ces doublages sont simples mais pleins d’énergie et nous embarquent dans l’univers intense du jeu.

Les menus sont également très soignés. Ils sont à la fois clairs, esthétiques et pratiques et il est difficile de s’y perdre, du moins une fois que l’on s’y est habitué. En effet, les menus de compétences peuvent prêter à confusion au premier abord tant ils débordent d’informations, mais on se fait rapidement à toutes leurs fonctionnalités.

Pour en finir avec la direction artistique, le jeu regorge d’easter eggs qui apparaissent dans les dialogues ou dans des détails dans les décors. Par exemple, on trouve dès le début du jeu une référence à Undertale sous la forme d’une photo de Frisk et de Sans. Ces easter eggs réjouiront les joueurs qui les remarquent tout en apportant une certaine richesse de fond à l’univers du jeu.

Un RPG au gameplay très riche

LunarLux CombatIl est temps de parler du cœur du jeu, c’est-à-dire du gameplay. En parlant d‘Undertale, celles et ceux qui y ont joué reconnaîtront des influences multiples. Par exemple, il est possible d’interagir avec la plupart des éléments de l’environnement. Les résultats sont variés : vous pourrez ainsi obtenir de l’argent (des bytes), de l’astrotech (des points vous permettant d’acheter des pièces de vaisseau) ou simplement des remarques sur l’univers du jeu qui renforcent l’immersion.

Explorer tous les recoins de la carte ne vous sera pas inutile. En effet, des bonus sont disséminés un peu partout. En fouillant, vous pourrez ainsi trouver de nouvelles compétences, des points pour améliorer ces compétences, des combos sous la forme de livre ou encore des objets permettant d’augmenter son nombre de points de vie ou de boucliers. Pour ce faire, vous aurez besoin du “jet suit”, une combinaison spatiale qui vous permet de voler très vite en survolant tous les obstacles.

En parlant de voler, le jeu propose également des phases en vaisseau spatial. La plupart du temps, celles-ci consistent simplement à survoler une carte du monde pour choisir le lieu dans lequel vous désirez vous rendre. Mais vous serez parfois confronté à des phases de shoot ‘em up où vos talents d’esquive seront mis à l’épreuve. D’ailleurs, votre vaisseau est entièrement personnalisable. Comme dit plus haut, il existe des boutiques dans lesquelles vous pouvez acheter des pièces de vaisseau classées par ensembles, que vous pouvez ensuite mélanger. Bien entendu, vous pourrez aussi choisir la couleur de chaque élément indépendamment des autres parmi une gamme de 8 tons.

Vous serez régulièrement confronté à des puzzles, prenant souvent la forme de labyrinthes. Certaines phases de jeu vous font aussi incarner Tetra, l’acolyte de Bella, envoyée dans des systèmes informatiques pour les réparer ou au contraire les désactiver. Ces passages empruntent leur gameplay à de vieux jeux 8-bit type Space Invaders. Vous pourrez d’ailleurs les rejouer pour espérer battre votre temps.

Le jeu vous pousse également à interagir avec les personnages non-joueurs. En effet, grâce à un système d’affinité, chaque nouveau dialogue renforcera votre réputation auprès des citoyens de Luna. Celle-ci se manifeste sous la forme d’une barre allant de 0 à 5 cœurs associée à chacune des zones du jeu. Plus la barre est haute dans une zone, plus vous bénéficierez de remises dans les boutiques de cette zone. Cela permet de donner une réelle importance aux dialogues, ce qui n’est pas de refus dans un RPG. D’autant que les dialogues sont souvent drôles ou intéressants. Certains personnages vous offriront même des objets ou vous proposeront des quêtes.

À propos de quêtes, si vous avez peur de vous perdre, pas d’inquiétude. Le jeu dispose d’un journal de quêtes que vous pouvez consulter à tout moment pour savoir quoi faire. Votre acolyte Tetra peut aussi vous indiquer la route à suivre en appuyant sur un simple bouton. De plus, chaque élément important (dont les quêtes) se voit marqué d’un triangle coloré contenant un point d’exclamation. Même les boss sont indiqués par des symboles au sol, souvent précédés d’un point de sauvegarde. Vous l’aurez compris, il est très dur de se perdre dans LunarLux.

Puisque nous évoquons les boss, il est temps d’aborder les combats. Dès le début du jeu, un combat tutoriel vous en explique les rudiments. Nous n’allons rien cacher, les informations sont d’emblée très nombreuses et on manque de certaines indications. Par exemple, Bella commence avec presque une dizaine de compétences dont les effets ne sont pas toujours explicites. Les actions à effectuer pour réussir chaque attaque ne sont pas non plus très intuitives. De manière générale, on se perd au début entre les compétences actives, les compétences passives et toutes les statistiques présentes. Néanmoins, l’habitude vient vite et les combats deviennent alors bien plus plaisants.

Pour ce qui est du fonctionnement des combats à proprement parler, Bella dispose de points de vie et de points spéciaux lui permettant d’effectuer des attaques. Chaque attaque possède un coût, des dégâts et des effets différents, en plus d’exiger une action particulière. À chaque tour, en plus d’une attaque, vous devrez choisir une compétence passive parmi un catalogue varié. Il peut s’agir d’un soin, d’une récupération de points spéciaux, d’un bonus de dégâts ou encore d’une attaque supplémentaire. Ces compétences peuvent être équipées et améliorées (tout comme les compétences actives) via le menu. Ce système n’est pas sans rappeler Mega Man Battle Network, une des inspirations assumées des développeurs.

Lorsque c’est au tour de l’ennemi, plusieurs cas se présentent. Soit vous aurez à parer au bon moment à l’aide d’un de vos boucliers, soit vous devrez esquiver des salves d’attaques. Cette phase consiste parfois à contrôler un cœur sur l’écran, à la manière d’Undertale.

Chaque attaque et chaque esquive réussies rempliront un peu votre barre de Lux. La Lux est la manifestation de votre âme : une fois la barre remplie, elle vous permet de déclencher des combos dévastateurs pour vos ennemis en combinant des compétences actives. Enfin, selon le nombre de coups que vous aurez subis, vous recevrez une note qui déterminera vos gains à l’issue du combat.

Nous pouvons conclure cette partie en disant que le jeu possède une durée de vie tout à fait acceptable au vu de ses moyens et de ses ambitions. En effet, en prenant votre temps, vous pourrez vivre une aventure d’une bonne dizaine d’heures.

Quelques couacs cependant

Bien entendu, malgré ses qualités indéniables, le jeu n’est pas parfait. Fort heureusement, même si l’on y trouve quelques problèmes, aucun ne ruine l’expérience de jeu. Toutefois, il est important de les énumérer pour se faire une idée des choses améliorables.

Nous avons déjà évoqué la prise en main difficile des menus aux premiers abords, bien qu’ils soient assez clairs. Il vous arrivera peut-être parfois de presser les mauvaises touches par erreur. Or cela pourra vous mener à commettre des actions non désirées, comme l’utilisation d’un objet par exemple. Et pour cause, le jeu souffre d’un manque cruel d’écrans de validation, et par conséquent d’options permettant d’annuler une action. Typiquement, en combat, dès que vous avez sélectionné une compétence, il est impossible de revenir en arrière. Vous avez donc intérêt à ne pas vous tromper. Il en va de même pour les achats dans les boutiques. Certains regretteront peut-être aussi le manque de personnalisation des touches, même si ce n’est pas un problème très grave dans un RPG au tour par tour.

Un autre problème auquel vous serez confronté lors des combats est l’absence d’option de fuite. Et pour cause, dès qu’un combat se lance, votre seule possibilité est d’affronter l’ennemi jusqu’à la mort. En revanche, ce manque est compensé par le fait que les combats ne se lancent jamais au hasard. En effet, soit ils sont forcés par le scénario, soit ils sont indiqués sur la carte par des vortex.

Les joueurs les plus attentifs et les plus doués en anglais remarqueront également quelques coquilles dans les dialogues, comme des lettres en trop ou des fautes de grammaire. Rien de bien préjudiciable encore une fois.

Au fond, le plus gros problème du jeu est peut-être sa difficulté, ou plutôt son manque de difficulté. Les attaques sont nombreuses et donc souvent mal équilibrées, si bien que parmi toutes les compétences disponibles, vous n’en utiliserez que 3 ou 4 carrément dévastatrices (à condition de les améliorer). Il est rare de descendre en dessous de 50% de ses points de vie et les boss vous sembleront souvent moins menaçants que prévu si vous avez bien choisi votre style de jeu.

Conclusion

LunarLux est un petit bijou du RPG indépendant qui n’a rien à envier aux autres représentants du genre. Le jeu est beau, les musiques de qualité et le gameplay globalement réussi. On regrettera surtout que sa richesse ne soit pas assez exploitée, notamment à cause de problèmes d’équilibrages.

Pour ce qui est de l’univers du jeu, les fans de space opera y trouveront leur compte et les autres également. Les personnages sont attachants, l’humour bien présent, le monde intelligemment construit et captivant. Le scénario, à première vue simpliste, saura autant vous charmer que vous surprendre. En bref, en dépit de quelques petites erreurs pas bien graves, LunarLux est un jeu à essayer absolument !

LunarLux

8

Note

8.0/10

POINTS POSITIFS

  • Un magnifique pixel art
  • Une bande-son de qualité
  • Un univers haut en couleur et immersif
  • Un scénario qui ne paie pas de mine mais qui réserve de bonnes surprises
  • Des personnages charismatiques

POINTS NÉGATIFS

  • Un sérieux manque de difficulté
  • Un gameplay quelque peu sous-exploité
  • Quelques options manquantes
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Paprika

L'écriture et le gaming sont mes passions, donc j'ai fait d'une pierre deux coups. Fan éternel de Nintendo et de jeux indé.

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