Atomic Wolf est un studio indépendant basé à Varsovie en Pologne. Spécialisé dans le développement de jeux narratifs, c’est avec Mad Age & This Guy en 2017 que le groupe se fait connaître. Trois ans plus tard, les polonais reviennent avec Liberated, un roman graphique très sombre qui montre l’envers de la politiques d’aujourd’hui… Et si les Anonymous avaient raison ? et si les gouvernements étaient tous corrompus ? Et si VOUS étiez le dernier espoir de l’humanité ? Un jeu plein d’ambitions que nous allons vous présenter dans ce test !

Ma liberté de penser :

Comme le chantait Florent Pagny, vous voici dans un monde dystopique où la liberté d’expression est une denrée rare. La technologie s’est retournée contre l’homme et les plus grands l’utilisent pour contrôler les faits et gestes de la population. Mais si cela semble convenir à la plupart des gens, un groupe de rebelles qui se fait appeler les “Liberated” tente de renverser ce gouvernement devenu trop intrusif. Si sur le papier, le titre d’Atomic Wolf avait tout pour plaire, la réalité est finalement bien loin du résultat escompté. L’ambiance sombre et froide de Liberated ressemble à s’y méprendre à Limbo ou à Inside mais malheureusement, la sauce ne prend pas dès le début. Pourtant, le trailer est la démo donnaient envie d’en apprendre davantage sur ce roman graphique interactif mêlant phases d’action et de plateforme. Hélas, l’univers cyberpunk, l’atmosphère pesante et le style crayonné ne réussissent pas à nous tenir en haleine bien longtemps.

Le jeu se présente donc sous la forme d’un livre interactif en quatre parties dans lequel la technologie est le nerf de la guerre. Si à la base il s’agit d’une fiction, on ne peut pas nier la ressemblance avec ce qui se passe à l’heure actuelle…Les données de chaque individu se retrouvent répertoriées et analysées, afin de décerner une bonne note de citoyenneté et repérer de potentiels délinquants et criminels. On commence donc l’histoire avec Igo, le fils du ministre de l’Intérieur. N’approuvant pas la philosophie de son père, cet enfant terrible cherche par tous les moyens à garder une part de liberté. Mais alors que la police locale essaye de le coincer, Igo tente de crypter toutes ses données personnelles et se voit contraint de rejoindre les Liberated, un groupe de résistants ressemblant énormément aux Anonymous. Ces hacktiviste qui se manifestent principalement sur Internet réalisent différentes opérations afin de faire prendre conscience aux gens que le gouvernement les manipulent.

We are Legion :

“Vous ne serez jamais complètement à l’abri des risques si vous êtes libre. La seule fois où vous pouvez être à l’abri des risques, c’est lorsque vous êtes en prison”. En 2013, le nom d’Edward Snowden est devenu célèbre dans le monde entier après avoir publié des documents classifiés de la NSA sur la surveillance mondiale et entamé une conversation sérieuse sur les gouvernements qui suivent les données de leurs citoyens et envahissent leur vie privée. C’est ainsi que nous pourrions résumer l’histoire de Liberated. Vous allez donc changer de personnage à chaque chapitre en passant du côté des rebelles à celui des forces de l’ordre. Un bon point pour le jeu puisque cela vous permet d’avoir le point de vue de plusieurs protagonistes mais aussi de vous rendre compte que leurs idées ne sont pas si différentes que ça. Tous sont des pions qui exécutent les ordres de leurs supérieurs sans poser trop de questions, un peu comme dans le monde d’aujourd’hui.

Mais ces changements sont malheureusement trop futiles pour être remarqués. Les contrôles et les actions sont toujours les mêmes et les dialogues sont assez redondants. Le jeu alterne donc entre des phases de lecture et des phases d’exploration ou vos seules actions se limitent à neutraliser des ennemis et à appuyer sur des ascenseurs, des caméras ou à ouvrir des portes. Et pour ce qui est de la maniabilité, la version Nintendo Switch est véritablement CATASTROPHIQUE. Pas du tout intuitif, faire avancer son personnage tout en utilisant son arme est un vrai calvaire. De plus, il est impossible de modifier les touches. Vous passez donc votre temps à avancer à tâtons avec le Joystick gauche tout en utilisant le Joystick droit pour viser avec votre arme et en appuyant sur ZR pour tirer ou sur R pour recharger. Les ennemis vous voient hors champ et à moins de connaitre le niveau par-cœur ou de viser directement dans la tête, vous allez recommencer un paquet de fois. Bon courage quand vous avez 3 ou 4 personnes à neutraliser…

 

Conclusion :

Liberated n’est pas un mauvais jeu mais le titre souffre de beaucoup trop de lacunes et de défauts pour mériter qu’on s’y attarde. Si l’ambiance sombre et dark semblable à Watchmen donne du cachet au projet d’Atomic Wolf, le résultat escompté est beaucoup trop décevant. Trop lent, pas du tout maniable et parfois incompréhensible, Liberated avait pourtant tout pour devenir une perle rare. La thématique et l’histoire arrivent toutefois à nous tenir en haleine plusieurs heures mais il manque encore quelques améliorations pour que le jeu sorte du lot. 

Liberated

5.5

Note

5.5/10

POINTS POSITIFS

  • L'ambiance cyberpunk
  • Le sujet choisi
  • Le fait d'avoir plusieurs points de vue

POINTS NÉGATIFS

  • Trop lent
  • La maniabilité sur Switch
  • Manque de profondeur
  • Trop répétitif
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DrFamikon

Amateur de bières et de FPS, grand fan de Heavy Metal et collectionneur

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