TEST Leisure Suit Larry Wet Dreams Dry Twice

TEST Leisure Suit Larry Wet Dreams Dry Twice

Qui aurait pu penser que les années 2020 voient le retour triomphal de la série des Leisure Suit Larry. Chez GeeknPlay on était persuadé que Larry Laffair ne pouvait faire un come back pertinent à une époque où les susceptibilités sont exacerbées et le politiquement correct dominant. Pourtant, les développeurs allemands de Crazy Bunch et l’éditeur Assemble Entertainment ont décidé de ressusciter le légendaire loser. C’est ainsi que Leisure Suite Larry – Wet Dreams Don’t Dry sort en 2018 et récolte des avis plutôt positifs. 3 ans plus tard sort la suite directe de cet épisode et s’intitule Wet Dreams Dry Twice. L’aventure s’en sort-elle avec tous les (dés)honneurs ? La réponse se découvre ci-dessous à travers le test de la version Nintendo Switch.

Larry qui ?

TEST Leisure Suit Larry Wet Dreams Dry TwiceCréé par Al Lowe et publié à l’époque par Sierra Interactive la série des Leisure Suit Larry a fait fantasmer plus d’un joueur dans les années 90. Le jeu met en scène Larry Laffer, un ancien informaticien bien geek. Malgré sa quarantaine, Larry Laffer est toujours vierge. Il décide de se faire une nouvelle vie en s’aventurant en ville. Fan des années 70, il décide de porter un « leisure suit » afin de charmer la gente féminine. Bien entendu, avec son physique de nerd, sa tenue kitch et ses techniques de drague lamentable, Larry aura bien du mal à convaincre les jolies femmes de coucher avec lui et encore plus de trouver le grand amour.

En raison de leur nature explicite, les jeux possédaient un système de vérification d’âge constitué d’une série de question plutôt humoristique qui se basait sur la culture américaine. De 1987 en 1996, ce ne sont pas moins de 6 épisodes de point and click qui sortiront sur les ordinateurs de l’époque. Profitant de l’âge d’or de ce type de jeu, la série avec son humour situé en bas de la ceinture avait su trouver son public et une renommée prestigieuse. De plus, la bouillie de pixel du début laisse place à de très jolis graphismes dans le dernier épisode : Drague en Haute Mer. Récompensant ainsi encore un peu plus les joueurs coquins… Mais qu’on ne s’y méprenne pas, malgré son thème résolument adulte, la série se veut bon enfant et ne tombe jamais dans la pornographie ou le mauvais gout malaisant. On retrouve un peu l’humour d’un American Pie, ou plutôt d’un Porky’s de Bob Clark chez Larry… en plus trash.

Depuis l’épisode 7, Larry Laffer est tombé en désuétude. Il y a bien eu des tentatives de relancer la franchise en mettant en scène le neveu du héros dans Magma Cum Load en 2006 et dans Box Office Bust en 2009. Mais le genre point and click n’est plus à la mode, Al Lowe n’est plus aux commandes, et la 3D donne un rendu qui dissuade même les plus grands admirateurs du personnage.
La vrai résurrection de la franchise a donc lieu en 2018 grâce au développeur allemand de Crazy Bunch et leur épisode Wet Dreams Don’t Dry. (Je vous laisse le soin de traduire)

La résurrection d’un loser.

TEST Leisure Suit Larry Wet Dreams Dry TwiceFaire revivre une icône des années 90 dans notre époque contemporaine n’est pas une mince affaire. A fortiori avec un personnage subversif comme Larry Laffer. D’autant plus qu’il s’agit d’une toute nouvelle aventure et que les premières images laissaient craindre le pire. Si d’un côté nous pouvions être rassurés de revoir un Leisure Suit Larry dans un point and click aux environnements 2d, le design du personnage principal a de quoi surprendre et nécessite un certain temps d’adaptation. Larry trouve ainsi une taille normale, des kilos en moins, paraît plus jeune et bénéficie d’un profil plus affiné.

Heureusement, il porte toujours sa leisure suit. Et pour cause, par un tour de passe-passe, Larry quitte les années 80-90 pour se retrouver directement en 2018. Il y découvre un monde qui a beaucoup beaucoup changé ! Et même si son regard sur les femmes, lui, est (malheureusement) resté intact, les mentalités ont bien évolué et les technologies aussi ! Mais Larry n’a pas froid aux yeux, (et encore moins ailleurs). C’est en tout cas ce que démontre le jeu durant cette première aventure. Les clins d’œil y sont nombreux, non seulement envers ses anciennes aventures (poster en pixel, retrouvailles au Lefty, etc) mais également envers les marques de notre société actuelle au logo retravaillé. Le scénario tient plutôt bien la route, et après un finish plutôt déconcertant, les joueurs ne pouvaient qu’attendre une suite aux péripéties de Larry.

Une suite directe

TEST Leisure Suit Larry Wet Dreams Dry TwiceLeisure Suit Larry : Wet Dreams Dry Twice prend donc place directement après les péripéties du premier épisode. Heureusement, pour les nouveaux venus, le chef de l’ile vous résumera (très) succinctement tout ce que vous devez savoir pour vous lancer dans cette nouvelle aventure. Ainsi, même si il est très fortement conseillé d’avoir joué et fini le premier opus, vous pouvez très bien choisir directement cet épisode.
On retrouve donc Larry à Cancúm (vous apprécierez le jeu de mot), promis à se marier à la fille du chef du village. Toutefois, d’après PI, l’IA de son portable, il semblerait que sa bien aimée Faith ne soit pas morte. A vous de trouver un moyen de vous enfuir de l’île pour partir à la recherche de votre promise et rencontrer des personnages haut en couleur. Mais tandis que notre (anti) héros fait son maximum pour remettre la main sur la belle blonde, dans l’ombre, à New Lost Wages le mal prépare de sombre dessein.

Côté esthétique, rien n’a changé. Les décors fait main sont réussis et fourmillent de détails et d’objets (phallique ?). Les personnages secondaires et Larry sont réussis mais nous pouvons regretter le nombre un peu trop restreint des animations qui les composent. On est loin d’être dans un dessin animé. L’humour et le côté décalé est également omniprésent et se retrouve sublimé par les doubleurs qui s’en donnent à cœur joie (Jan Rabson en tête). Comprendre un minimum l’anglais est une condition sine qua non pour apprécier toute la « subtilité » des échanges verbaux des protagonistes qui sont globalement plutôt bien retranscrit dans les sous-titres français.
Par contre, les musiques passent totalement inaperçus. Dommage, un thème fort aurait été bienvenu.

Côté gameplay, les énigmes sont également tout aussi farfelues qu’autrefois et il ne faudra pas hésiter à fouiller partout et assembler les objets entre eux. Même si il est possible de faire afficher à l’écran les zones remarquables des décors en appuyant sur les sticks, force et de constater que certaines énigmes incitent fortement à tricher et à se pencher sur une solution du jeu. De même, nous ne pouvons que regretter l’absence de voyage rapide qui aurait pu nous permettre de voyager plus rapidement entre plusieurs tableaux d’un seul coup. Pire, il est impossible de régler le niveau de sensibilité de la pression des sticks. Il faudra faire souvent preuve de doigter pour se positionner exactement sur la zone que l’on souhaite examiner. En effet, il arrive dans de rare cas que l’indice se cache aux pixels près ! Il est donc très tentant d’appuyer sur les deux sticks ou de se servir des gâchettes pour passer d’une zone remarquable à une autre. On appréciera le fait de pouvoir jouer avec l’écran tactile, mais cela ne résout pas pour autant le fait que la taille de l’écran de la switch nous empêche d’être très précis avec les doigts. Les puristes vous diront que, de toute façon, un point and click se joue à la souris, et puis c’est tout ! Malgré tout, une fois habituée, il est possible de faire bon grés mal grés et apprécié à sa juste valeur ses nouvelles péripéties de Larry Laffer pendant la bonne dizaine d’heures qui la compose. Des mini-jeux viendront quelques fois couper la monotonie ambiante.

Un jeu qui divise.

TEST Leisure Suit Larry Wet Dreams Dry TwiceAuréolé de plusieurs prix Leisure Suit Larry: Wet Dreams Don’t Dry a reçu un accueil relativement positif lors de sa sortie. Mais il a néanmoins su également diviser. En effet, certains puristes lui ont reproché de ne pas respecter l’œuvre originale et d’être trop « lisse » comparé à ses ancêtres. Preuve en est, le jeu est classé Pegi 16 tandis que ces ancêtres sont déconseillés aux mineurs. Pourtant, les références à caractères sexuelles ne manquent pas et Larry arrive bien (très rapidement) à « conclure » dans cet épisode. D’ailleurs, les passages marquant seront sauvegardés sur votre téléphone qui vous permettra également de faire tout un tas de choses, comme vous fournir des plans qui permettent d’élaborer un objet à partir de plusieurs autres.

Ce nouvel épisode propose également une critique acerbe de notre société et de sa jeunesse tout en proposant une vision très vintage dans son humour parfois trop « gros ». Nous nous garderons bien de vous dévoiler toutes les subtilités que Leisure Suit Larry: Wet Dreams Dry Twice vous réserve pour vous éviter de vous gâcher l’expérience. Car oui, finalement, ce n’est pas si désagréable d’incarner à nouveau Larry Laffer malgré son nouveau look et son caractère subversif maîtrisé. Les références phalliques dans les décors sont peut être un peu trop présent, et on préférera sans peine sourire aux références culturelles et vidéoludiques. (On ne verra plus jamais Tingle de l’univers Zelda de la même façon). Malgré tout, l’âme de Larry des années 90 est bien présente. Certes, différente, mais personnellement je trouve que le jeu est un bel hommage à ses aînés et je n’ai pas boudé mon plaisir à me replonger dans une nouvelle aventure de Larry, plus de 20 ans après Drague en Haute Mer.

Conclusion

Disponible sur Xbox One, PlayStation 4 et Nintendo Switch, c’est bien sur PC que le jeu vous réserve la meilleure expérience. En effet, les joypad et joycon ne permettent pas une prise en main optimale pour ce type de jeu. Néanmoins, peu importe le support, Si vous avez joué au premier épisode et que vous l’avez apprécié vous ne pourrez pas être déçu par Leisure Suit Larry: Wet Dreams Dry Twice. Et si vous ne connaissez pas Larry, vous pouvez malgré tout commencer par cet épisode même si vous risquez d’être un peu largué au début. Toutefois, le personnage est à réserver à un public avertit, nostalgique de Benny Hill et du Colaro Show.

Leisure Suit Larry : Wet Dreams Dry Twice

6.9

Note

6.9/10

POINTS POSITIFS

  • Un épisode globalement respectueux des épisodes d’antan
  • L’humour et les références diverses
  • Une suite réussie
  • Le doublage

POINTS NÉGATIFS

  • Impossible de prendre des photos ou vidéos sur Switch
  • Impossible de régler la sensibilité des sticks sur Nintendo Switch
  • Trop de références phalliques dans les décors
  • Réservé à un public avertit
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yancha

Rédacteur avec pas mal d'XP au compteur ayant grandi avec les bornes d'arcades à l'ère 8 et 16 bits.

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