Review Getsufumaden Undying Moon

Review Getsufumaden Undying Moon

Amateur de baston, de roguelite et d’art graphique japonais, vous allez être servis. Développé par Konami, GetsuFumaDen : Undying Moon vous propose une virée en enfer très inspirée par les estampes japonaises de l’époque d’Edo. En effet, le jeu est un véritable hommage au mouvement artistique nommé Ukyo-e est reconnaissable entre 1000 et saura charmer la rétine de tout spectateur qui se respecte. Mais il ne faudra pas se contenter d’être observateur car le titre développé par Konami demande la plus grande prudence dans votre approche. En effet, GetsuFumaDen : Undying Moon est un titre exigeant… Pour notre plus grand plaisir ? C’est ce que nous allons découvrir tout au long de ce test effectué sur Nintendo Switch.

A l’origine, GetsuFumaDen est un titre d’action au scrolling horizontal signé Konami qui est sorti sur la Famicon en 1987. Malgré ces qualités intrinsèques le rapprochant de titre comme Castlevania II : Simon’s Quest, voir même de Teenage Mutant Ninja Turtles le titre n’a jamais connu de sortie sur NES en occident. Peut-être est-ce à cause des thèmes abordés… Pourtant, on note même des passages originaux proposant des balades dans des niveaux en fausse 3D un peu comme le premier Contra de la même époque.
Dans tous les cas, GetsuFumaDen : Undying Moon est le digne hériter de cet ancien titre. Proposant une histoire de chef de clan luttant contre les démons pour sauver le monde d’une invasion imminente.

 

Une plongée en enfer

Review Getsufumaden Undying Moon« Après 1000 années de paix, le sceau de la porte de l’enfer est détruit et des esprits maléfiques inondent le monde, désormais au bord de la destruction. Getsu Fuma, leader de son clan, n’a pas d’autre choix que de plonger dans les gouffres de l’enfer pour combattre le mal à la racine. »

Il faut bien l’avouer, ce n’est pas par son scénario que le titre se distingue de la masse de ces (nombreux) concurrents. L’introduction et le contexte sont pliés en moins d’une minute et après avoir choisi votre difficulté et récupéré vos armes, il sera temps de plonger dans les abysses. Durant votre périple, aucun PNJ ne viendra discuter avec vous, seules les confrontations vers la fin de l’aventure vous permettront de démêler un peu plus l’intrigue du jeu. Pourtant, de par ses qualités graphiques, le titre interpelle et interroge. Donnant une certaine motivation pour en savoir plus sur la représentation de cet enfer stylisé.

Une beauté graphique démoniaque

Review Getsufumaden Undying MoonSi vous avez eu la chance de pouvoir vous balader au musée du Quai Branly durant le printemps 2018 lors de l’exposition intitulée “ Enfers et Fantômes d’Asie  vous avez eu l’occasion de découvrir de magnifiques estampes japonaises. Ainsi, vous reconnaitrez facilement les influences de ce jeu. De fait, dès le deuxième niveau, le titre vous montre un arrière plan effroyable dévoilant des Onis (démons) infligeant 1001 châtiments aux damnés des enfers. De même, le niveau se déroulant au bord de Mer fait inexorablement pensée au travail d’Hokusai et sa fameuse vague. Ne parlons même pas de l’effroyable quartier des plaisirs qui vous plonge dans un univers à vous glacer le sang. Les références aux mythes et légendes japonaises se bousculent tout au long des niveaux du jeu, compensant ainsi le scénario classique. Mieux, cette représentation donne envie de s’intéresser à la vision culturelle nippone sur la mort et les enfers. Ainsi nous ne pouvons que vous conseiller de vous rendre sur cette page internet afin d’en savoir un peu plus à ce sujet. Vous y trouverez un article fort intéressant issu du site japanization.org signé par Sharon H.
En résumé, le titre de Konami met en exergue une représentation plutôt bouddhique des enfers, sans pour autant oublier les croyances shintoïstes et la légende d’Izanagi. Vous croiserez toute sorte de Yokaï et il se pourrait même que les développeurs se soient inspirés d’un certain H.P Lovecraft, histoire de vous plonger un peu plus dans l’horreur !
Mais si les thèmes visuels sont alléchants, qu’en est-il du plaisir manette en main.

Un gameplay bourrin

Review Getsufumaden Undying MoonSi la qualité graphique du jeu est à souligner et représente incontestablement LE point fort du titre, n’oublions pas que nous sommes devant un jeu vidéo et ce média impose que nous soyons acteurs plus que spectateurs.
Pour résumer, le titre est plutôt arcade. Vous avez 2 types d’armes principales interchangeables entre elles. Toutes possèdent un coup normal et un coup spécial. Vous aurez également 2 types d’armes secondaires à attaque unique. Ces dernières, comme des grenades ou balles de fusils, sont en nombres limités. Toutefois, les munitions se régénèrent au bout d’un moment. N’hésitez donc pas à en user et à en abuser.
Personnellement j’ai eu un faible pour les deux lames accompagnées d’un bracelet magique et d’un arc.
Enfin, si vous arrivez à enchainer les combos sans vous faire toucher, vous pourrez rentrer en mode Berserk. Vous prendrez l’apparence d’un démon bleu prêt à découper vos ennemis avec des attaques plus puissantes et une agilité renforcée.

Ainsi, c’est avec vos armes, votre rage, vos sauts et vos esquives que vous allez devoir terrassés une trentaine de démons différents, tous plus effroyable les uns que les autres. Si les squelettes ne poseront pas de réelles difficultés il faudra toutefois être vigilant sur la puissance des coups des Onis et les projectiles des golems qui feront de GROS dégâts. Votre perso est un peu lourd et ses sauts sont un peu rigides. Un mauvais point, à fortiori dans les niveaux qui demandent un minimum de doigter.
Lors de vos premiers runs il faudra être prudent et progresser avec parcimonie et surtout savoir s’arrêter à temps ! En effet, comme dans tout roguelite qui se respecte, il serait dommage que vous perdiez les objets collectés le long de votre aventure.

On distingue ainsi 3 types d’objets collectables notables.

  • Les cristaux verts et jaunes. Ces derniers peuvent être échangés contre des compétences uniques qui vous permettront d’appréhender le jeu plus tranquillement. Augmenter votre vie, le nombre de potion de récupération de vie, ou votre agilité.
  • Les objets laissés par les ennemis. Os de squelette, œil de démon et autres joyeusetés vous permettront de débloquer les compétences de vos armes. Il suffira ensuite de les échanger contre des âmes afin de bénéficier d’atout indéniable
  • Enfin, démonter les armes que vous croiserez vous permettra d’en construire de nouvelles plus puissantes ou plus utiles. Attention toutefois, il faudra trouver les parchemins cachés aléatoirement dans certains niveaux pour pouvoir les construire.

Ces 3 types d’objet pourront donc être « sauvegardés » si jamais vous décidez d’arrêter votre aventure après avoir défait un boss. Le reste, à savoir les armes et les upgrades faits ingame pour avoir plus de vie ou de force seront réinitialisés en cas de défaite ou de départ prématuré. Lorsqu’on sait que les cristaux verts et jaunes sont assez difficiles à trouver, il faudra être conscient que de nombreuses runs seront nécessaire pour avoir un combattant suffisamment fort pour défaire les nombreux ennemis.

Un plaisir sado maso

Review Getsufumaden Undying MoonNous ne pouvons que vous conseillez de bien parcourir le jeu en mode easy et le finir une première fois dans ce monde avant de vous attaquer au mode normal. De même, n’hésitez pas à stopper votre aventure après avoir défait un boss si vous voyez que vous avez peu de potion pour vous soigner. Même si le premier niveau finira par vous sortir par les yeux à force de connaitre ses décors, GetsuFumaDen : Undying Moon vous demande du temps et de l’investissement quotidien. Attention à l’overdose ! Si vous n’accrochez pas, inutile de vous faire du mal, le jeu n’est simplement pas fait pour vous. C’est ainsi qu’on regrettera une montée en puissance plutôt longue. Comptez ainsi plus de deux heures pour pouvoir augmenter votre jauge de vie. Néanmoins, le fait de jouer en mode normal vous permettra de gagner plus de cristaux. Mais ne pensez pas en trouver en abondance pour autant. Malgré cela, impossible de ne pas finir l’aventure si vous accrochez à l’ambiance générale du titre. Toutefois, ne vous attendez pas à débloquer l’autre personnage jouable de si tôt. Rien que finir le titre en mode normal vous demandera du temps et de la patience.
Oserez-vous-vous confronter à une difficulté plus ardue ?

Dernier point, mention spéciale concernant les combats titanesques contre les boss. Ceux-ci sont vraiment impressionnants et il vous faudra un minimum de technique pour en venir à bout. Un petit conseil, une fois à terre, visez l’œil de Daidarabotchi avec votre attaque principal pour en venir à bout. Personnellement, j’ai mis trop de temps à m’en rendre compte.

Conclusion :

Au premier abord, GetsuFumaDen : Undying Moon ressemble à un mix entre Muramasa : The Demon Blade, le chef d’œuvre de Vanillaware, pour son côté esthétique et à Dead Cells de Motion Twin pour son côté rogue lite. Deux grandes influences donc, mais le titre de Konami est trop « arcade » pour rivaliser avec ses modèles du point de vue de la prise en main. De plus, même si le jeu est très labyrinthique, la conception procédurale des niveaux restent assez standards. Le titre s’affranchit donc des deux titres évoqués en proposant un gameplay plus brut… plus “bourrin”. Un parti pris qui ne sera pas apprécié par le plus grand nombre mais qui saura satisfaire un public averti qui saura se montrer curieux.
Dans tous les cas, GetsuFumaDen : Undying Moon a une identité suffisamment forte pour marquer les joueurs qui l’essayeront… pour le meilleur et pour le pire. Car une fois l’effet de surprise passée, combien s’acharneront à vaincre le niveau de difficulté ultime ?

GetsuFumaDen : Undying Moon

7.5

Note

7.5/10

POINTS POSITIFS

  • une beauté visuelle remarquable
  • des boss gigantesques
  • l’ambiance générale du titre
  • la durée de vie
  • très arcade

POINTS NÉGATIFS

  • une montée en puissance trop longue
  • Une certaine lassitude tend à s’installer
  • "trop" arcade
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yancha

Rédacteur avec pas mal d'XP au compteur ayant grandi avec les bornes d'arcades à l'ère 8 et 16 bits.

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