Dans Blade Chimera, le dernier jeu de Team Ladybug, les démons ne sont pas qu’un mythe, mais une menace bien réelle qui hante le quotidien des citoyens. Ce Metroidvania en 2D, publié par PLAYISM sur Nintendo Switch et PC via Steam, marque la première incursion du studio dans le genre avec une création entièrement originale. Le joueur incarne Shin, un guerrier sacré de l’Union, chargé d’exorciser ces créatures inspirées des légendes du monde entier. Armé d’un fusil à plasma et, plus tard, d’une épée démoniaque, il explore trois grandes zones d’Osaka, découvrant au fil de son périple des vérités insoupçonnées.
Un gameplay exigeant et stratégique
Si Team Ladybug s’est déjà illustré avec des titres en 2D de grande qualité, notamment Touhou Luna Nights, Blade Chimera adopte une approche différente. Ici, l’action n’est pas uniquement basée sur la rapidité d’exécution, mais exige également de la réflexion et de la stratégie. Contrairement aux protagonistes nerveux des autres jeux du studio, Shin se déplace avec une certaine lourdeur, rendant les combats plus méthodiques. Cependant, son arsenal évolue au fil du jeu, notamment grâce à Lux, une démone scellée dans son épée. Grâce à elle, il peut exécuter des mouvements avancés, comme des parades, des attaques spéciales et même restaurer temporairement certains objets du décor.
L’ambiance du jeu s’annonce envoûtante, portée par une direction artistique soignée et une narration intrigante. Le choix d’Osaka comme terrain de jeu apporte une touche d’authenticité, tandis que l’influence des mythes et légendes du monde entier enrichit l’univers. Chaque rencontre avec un démon promet d’être une expérience marquante, renforcée par un gameplay qui pousse à exploiter intelligemment les capacités de Shin et Lux.
Une direction artistique sublime
L’un des premiers aspects qui frappe dans Blade Chimera est son esthétique soignée et envoûtante. L’évolution des animations depuis les précédents jeux de Team Ladybug est indéniable : les mouvements sont plus fluides, les arrière-plans en parallaxe ajoutent de la profondeur, et les jeux de lumière influencent dynamiquement les sprites. Chaque niveau est baigné dans une atmosphère dystopique où se mêlent chaos, néons scintillants et décors en ruine, offrant une immersion totale. La bande-son, quant à elle, accompagne parfaitement l’ambiance du jeu avec des compositions rythmées et captivantes qui renforcent cette atmosphère cyberpunk post-apocalyptique.
Prendre le contrôle de Shin est un véritable plaisir. Son maniement est intuitif : il enchaîne tirs et coups d’épée avec précision, ses sauts peuvent être prolongés en montées, et ses esquives bénéficient d’une longue période d’invulnérabilité. Mais ce qui rend son gameplay encore plus intéressant, c’est l’intégration de Lux, un système de protection et d’attaque avancé. En posant un bouclier au sol, Shin peut bloquer certaines attaques ennemies, signalées par un contour rouge. Ce mécanisme ne sert pas uniquement à la défense : il peut également être utilisé comme point d’ancrage pour atteindre des plateformes élevées, notamment en combinaison avec le double saut, déblocable plus tard dans l’aventure. Là où Blade Chimera innove encore, c’est dans son attaque chargée. En s’éloignant de son ancre ou en exposant la barrière aux projectiles adverses, l’épée de Shin se charge d’énergie. Lorsqu’il la rappelle à lui, il peut alors déclencher une frappe dévastatrice qui non seulement élimine plusieurs ennemis, mais lui permet aussi de récupérer de la vie. Ce mécanisme ajoute une dimension stratégique au combat, incitant à exploiter intelligemment l’environnement et les capacités de Lux.
Un système de progression unique
Contrairement à la majorité des Metroidvanias, Blade Chimera ne propose pas d’améliorations de compétences dispersées dans les niveaux. Ici, l’acquisition de nouvelles capacités repose entièrement sur la montée en niveau. En progressant, le joueur accumule des points à investir dans diverses compétences essentielles : double saut, réduction de la consommation de mana, attaques spéciales de Lux et même une puissante téléportation. En parallèle, l’exploration permet de collecter une large variété d’armes – fusils d’assaut, fouets, shurikens, lames – ainsi que des améliorations de santé et de mana, offrant une personnalisation poussée du style de jeu.
La conception des niveaux mettra vos nerfs à rude épreuve, surtout si vous souhaitez accomplir toutes les quêtes annexes. Le backtracking est une mécanique classique des Metroidvania, mais ici, la disposition labyrinthique des environnements vous fera tourner en rond plus d’une fois. Attendez-vous à de longs trajets entre les différentes sections, des plateformes exigeantes avec des ennemis positionnés juste avant des pièges mortels, et des créatures capables de vous pulvériser en un instant. L’un des aspects les plus frustrants du jeu réside dans le placement des ennemis et des objets : l’attaque à distance de Shin repose sur un ciblage automatique qui fonctionne bien dans l’ensemble, mais qui peut parfois tirer dans la mauvaise direction ou être entravé par des éléments du décor, causant ainsi votre perte.
Des affrontements spectaculaires mais inégaux
Entre deux phases d’exploration éprouvantes, Blade Chimera vous plonge dans des combats intenses contre les redoutables Titanic Demons. Ces ennemis massifs proposent plusieurs phases de combat et offrent des affrontements mémorables… du moins au début. En avançant dans le jeu, ces combats perdent en intensité et en complexité, rendant les derniers boss moins impressionnants que les premiers. Peut-être mon personnage était-il trop puissant à ce stade, mais une approche plus axée sur la réflexion et la résolution d’énigmes aurait certainement amélioré l’expérience. Heureusement, le jeu sait surprendre en introduisant des variations de gameplay bienvenues qui dynamisent la progression sans jamais s’éterniser, ce qui est un point fort.
Fait amusant : les combats de boss des quêtes secondaires sont parfois mieux conçus que ceux de l’histoire principale ! Ces affrontements, bien que plus courts, proposent des mécaniques plus engageantes et offrent des récompenses généreuses. De plus, ils enrichissent considérablement l’univers du jeu en apportant des éléments de lore absents du récit principal. L’histoire de Blade Chimera reste intéressante, notamment grâce à son protagoniste, Shin, un personnage attachant dès les premiers instants. Toutefois, le scénario reste centré sur son parcours personnel, et il est dommage que le monde fascinant du jeu ne soit pas davantage exploité.
Conclusion :
Blade Chimera est une aventure qui ne laisse pas indifférent. Avec son gameplay précis et son ambiance unique, Team Ladybug livre un Metroidvania à la fois exigeant et captivant. L’exploration de la ville d’Osaka, sombre et oppressante, regorge de secrets et de dangers, offrant aux joueurs un défi constant. Le rythme plus posé du jeu permet de savourer pleinement la richesse des combats, la diversité des armes et la complexité des environnements.
Si certains aspects, comme le ciblage automatique imprécis ou le manque d’envergure des combats de boss principaux, peuvent frustrer, le jeu compense largement par une direction artistique somptueuse, une bande-son immersive et une variété de défis intelligemment conçus. Les quêtes annexes, en particulier, enrichissent considérablement l’expérience en apportant du lore supplémentaire et des combats souvent plus intéressants que ceux de l’histoire principale.
Que vous soyez un habitué du genre ou un nouveau venu, Blade Chimera saura vous séduire par sa profondeur et son univers intrigant. Malgré quelques imperfections, il s’impose comme une aventure incontournable pour tous les passionnés de Metroidvania, mêlant action, exploration et narration avec brio.
*Test réalisé sur Nintendo Switch avec une clé fournie par l’éditeur.
Blade Chimera
POINTS POSITIFS
- Direction artistique somptueuse et ambiance immersive
- Combats dynamiques avec une belle diversité d’armes
- Quêtes annexes riches en contenu et en lore
- Bande-son envoûtante qui renforce l’atmosphère
- Un bon équilibre entre exploration et action
POINTS NÉGATIFS
- Ciblage automatique parfois imprécis et frustrant
- Boss principaux peu marquants en comparaison des combats annexes
- Level design labyrinthique qui peut dérouter les joueurs