Behind the Frame

Sorti de l’esprit du tout jeune studio coréen Silver Lining Studio, Behind the Frame fait partie de ces titres souhaitant raconter des histoires différemment. Ces expériences narratives et interactives pouvant se savourer aussi bien sur PC que sur mobile émergent de plus en plus. Après le succès du très bon Florence, c’est maintenant à Akapura Games de proposer leur propre expérience narrative sentant bon la peinture fraîche et les œufs sur le plat. Avec un concept se concentrant sur la peinture et les paysages, le titre s’appuie sur une base artistique solide, mais réussit-il à séduire ?

Derrière le cadre

Menu du jeuBehind the Frame ne perd pas de temps pour nous faire découvrir son univers. Le joueur se retrouve dès le lancement du titre en face d’une toile quasiment vierge où seuls des contours dessinés au crayon feront office d’indication. Armés de notre pinceau et de notre peinture jaune, nous nous mettons à peindre les zones jaunes indiquées par un croquis sur notre carnet. Il est l’outil le plus utile et nous suit durant tout le long de l’aventure. Il nous permet notamment de ne jamais nous perdre dans les différentes énigmes que propose l’œuvre.

Que les plus maladroits se rassurent, le jeu ne va en aucun cas vous juger sur vos talents de peintre. Il est impossible de déborder ou de se tromper de couleur. Le titre se veut, dès le départ, reposant et sans prise de tête. Le bruit du vent et les chants des oiseaux nous accompagnent tandis que notre pinceau remplit le vide de la toile.

Une fois notre tâche complétée, une cinématique animée dans un style graphique bande-dessinée/manga rappelant les travaux du Studio Ghibli nous dévoile la protagoniste du titre. Nous incarnons une jeune femme souhaitant proposer ses créations à une exposition de New York. Évidemment, le jeu ne s’appuie pas que sur le remplissage de toile. Il s’agit, avant tout, d’un point&click accessible proposant divers minis jeux qui reposent toujours sur le principe de glisser/déposer. Ainsi, nous traversons la routine matinale en préparant notre café tout en lançant nos cassettes favorites.
S’installe alors une ambiance musicale entièrement acoustique, jazzy et relaxante qui nous accompagnera dans notre labeur. Les différents morceaux collent parfaitement à l’action du titre avec, notamment, un soin important sur les différents instruments utilisés.

Une expérience courte mais belle

Appartement de la protagonisteLe jeu repose sur un système de chapitre. Chaque chapitre possède sa propre ambiance sonore et se découpe en plusieurs phases se concentrant sur divers endroits de l’appartement de l’héroïne. On retrouve souvent des activités similaires entre deux chapitres, mais surtout des énigmes simples afin de récupérer les différentes peintures pour avancer sur notre pièce maîtresse. En plus des chapitres, le titre est rythmé par des cinématiques animées. Elles nous montrent la protagoniste évoluer dans des décors colorés et somptueux. En jeu, nous sommes en permanence guidés par les monologues de notre héroïne apparaissant sous forme de sous-titres non doublés et de panneaux de film muet dans les cinématiques. Pourtant, la jeune femme n’est pas muette. Sa voix s’entend durant des instants de réflexions ou de célébrations. Des détails appuyant la douceur et la bienveillance du titre.

Il ne vous faudra pas longtemps pour voir le bout de Behind The Frame. Derrière son ambiance calme, le titre nous embarque très rapidement dans son histoire touchante qui se boucle en pas moins de 2 heures. Malgré cette courte durée de vie, le titre réussit à nous marquer. Son scénario parvient à surprendre tout en partant d’un constat simple. Il arrive de manière subtile à nous questionner sur son univers ainsi que sur l’environnement de jeu qui, bien que très limité, se révèle rempli de secrets. Des secrets qui prendront tout leur sens durant le dernier chapitre et la très touchante cinématique de fin.

Conclusion

Behind The Frame : Les plus beaux paysages est une expérience narrative réussie, cependant du point de vue interactif, il reste des progrès à faire. Le titre regorge de bonnes idées plus ou moins bien mises en scène, mais est très limité par un manque de diversité dans les tâches à réaliser. Aussi, sur les 6 chapitres du jeu, il est ennuyeux de refaire des tâches similaires entre deux chapitres. Bien que cette répétition soit justifiée par l’histoire du titre, elle n’en reste pas moins dommageable. Ceci dit, le jeu trouve facilement le moyen de nous plonger dans son ambiance et dans son histoire. Le monde du titre se développe peu à peu afin d’obtenir une fin satisfaisante au chapitre final. Enfin, on retiendra sa durée de vie de 2 heures qui, bien que plutôt courte, colle parfaitement avec les ambitions de l’œuvre.

Behind the Frame : Les plus beaux paysages

7.2

Note

7.2/10

POINTS POSITIFS

  • Une direction artistique mélangeant bande dessinée et peinture impressionniste
  • Une ambiance sonore relaxante et une bande-son de qualité
  • Une expérience accessible à toutes et tous
  • Une histoire touchante

POINTS NÉGATIFS

  • La répétitivité de certaines actions dans une expérience de 2 heures
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Redeyes

Rédacteur passionné par le jeu vidéo, l'animation et le cinéma. Curieux des nouveautés, mais aussi des grands classiques.

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