Vous souvenez-vous de Another Code ? Non, pas Another World, mais bel et bien Another Code, un jeu d’aventure sorti en 2005, développé par la société japonaise Cing et édité par Nintendo pour la Nintendo DS. Une suite intitulée Another Code: R – Les Portes de la mémoire est arrivée en 2009 sur Wii, et début 2024, une compilation appelée Another Code: Recollection, regroupant les deux jeux, vient de voir le jour sur Nintendo Switch. Bien que cette compilation ne soit pas parfaite, elle offre une expérience divertissante, surtout pour les amateurs d’énigmes (pas trop ardues) et de romans visuels.

Deux volets, deux histoires :

Les deux opus de Another Code placent en tête d’affiche une jeune héroïne, Ashley Mizuki Robins, dont les aventures nous transportent dans un monde empreint de mystère et de suspense. Dans le premier jeu, Ashley est une adolescente de 13 ans qui se rend sur l’île de Blood Edward en compagnie de sa tante, sa tutrice bienveillante qui l’a élevée. L’invitation à célébrer son 14e anniversaire émane de son père, dont elle n’a plus eu de nouvelles depuis longtemps. Cependant, dès son arrivée sur l’île pittoresque, la silhouette familière de son père est absente, remplacée par un silence inquiétant. La situation bascule lorsque la tante d’Ashley disparaît mystérieusement, laissant la jeune fille seule, mais pourtant pas tout à fait, car elle fait la rencontre étonnante de D., un fantôme énigmatique qu’elle seule peut voir. Ce premier volet plonge les joueurs dans une aventure, mêlant énigmes intrigantes, relations familiales complexes et découvertes surprenantes, alors qu’Ashley se lance dans une quête pour démêler les mystères qui entourent son passé et l’île mystérieuse.

Les deux protagonistes se lancent dans l’exploration d’un manoir abandonné, dévoilant ainsi les mystères entourant leurs vies respectives. Pour Ashley, c’est une quête pour découvrir la vérité sur son père et ses souvenirs enfouis, tandis que D. cherche à élucider les circonstances de sa propre mort. Tout cela se déroule sur fond d’un artefact énigmatique, le DAS, qui semble avoir une influence sur les souvenirs des protagonistes. Dans Another Code: R – Les Portes de la Mémoire, qui se déroule deux ans après les événements du premier jeu, Ashley rejoint son père à Lake Juliet, un camping où il poursuit ses expériences scientifiques. C’est là qu’elle découvre des détails troublants sur la tragique disparition de sa mère, Sayoko.

Et on démarre une autre histoire :

Il est important de noter que le deuxième jeu ne peut être lancé qu’après avoir terminé le premier, ce qui donne à cette compilation une structure particulière, laissant l’impression qu’il s’agit d’un seul jeu continu. Une fois le premier volet achevé, le joueur est automatiquement dirigé vers le second. Bien que cette approche soit logique étant donné la continuité des histoires malgré les deux années écoulées entre les deux opus, cela signifie que ceux qui souhaiteraient, pour une raison quelconque, débuter par le second volet en seront empêchés. Les jeux combinent des éléments de point’n’click et de visual novel, avec une part de texte à lire, quelques énigmes à résoudre – sans être excessivement complexes – et des environnements à explorer. Dans le premier jeu, l’action se déroule principalement dans un manoir, où il faut progressivement débloquer les différentes ailes et pièces. Dans le second, l’aventure se déploie dans un camping et ses alentours. Cette différence d’échelle entre les deux jeux est due au fait que le premier est un remake d’un jeu DS, tandis que le second est basé sur un jeu Wii. Un soin tout particulier a été apporté aux aspects visuels et sonores. Les graphismes rappellent ceux d’un anime, accompagnés d’un doublage intégral en japonais ou en anglais, le tout sous-titré en anglais. Même la bande-son a bénéficié d’une remise au goût du jour pour offrir une expérience plus moderne.

Au cœur de ce jeu, vous découvrirez une aventure simple, mais qui saura captiver un large public. Si vous avez déjà plongé dans ces jeux lors de leur sortie initiale et que vous ressentez une pointe de nostalgie, cette compilation offre une excellente opportunité de les redécouvrir. En effet, le remaster a permis de moderniser le jeu en introduisant de nouvelles énigmes et quelques variations dans la progression. Pour ceux en quête d’une nouvelle aventure à partager en famille, ce titre constitue également une porte d’entrée idéale. Accessible dès l’âge de 8 à 10 ans, il se prend en main facilement. Cependant, le jeu présente quelques petits défauts. L’un d’entre eux est clairement le manque de rythme. Bien que cela soit en partie dû à l’ambiance et au style du jeu, Another Code: Recollection connaît parfois des passages à vide, notamment lors des déplacements répétés entre différents lieux. De plus, les temps de chargement peuvent également s’avérer frustrants à une époque où la rapidité est de mise. Dans un contexte où la PlayStation 5, la Xbox Series et les SSD offrent des performances instantanées, attendre 5 à 10 secondes lors des changements d’écran peut briser le rythme d’une aventure déjà assez lente. Heureusement, le scénario est suffisamment captivant pour maintenir notre intérêt éveillé. Le personnage d’Ashley, bien que parfois frustrant dans ses choix, est intéressant à suivre, surtout avec les rebondissements scénaristiques auxquels elle est confrontée.

Un style de jeu amélioré :

Au-delà de l’évidente amélioration graphique, le remaster de ce jeu s’attache également à réviser en profondeur les énigmes et leur mécanique de fonctionnement. Dans la version originale sur DS, vous contrôliez Ashley sur l’écran tactile en vue du dessus, tandis que les décors étaient affichés sur l’écran supérieur. Dans cette version remasterisée, tout se déroule sur un seul écran, vous permettant de diriger Ashley en vue à la troisième personne et d’explorer les environnements en appuyant sur la touche A pour interagir avec les points d’intérêt. Ces interactions déclenchent des dialogues avec D., offrant des explications sur les objets rencontrés et distillant des indices au fur et à mesure de votre progression. De plus, D. ajoute des commentaires sur votre carte, enrichissant ainsi l’expérience immersive.

Vous avez également la possibilité d’utiliser l’appareil photo du DAS pour capturer des clichés de votre environnement. Vous pouvez ainsi scanner divers objets, tels que des origamis qui remplacent les cartouches de jeu de la version originale, et télécharger sur votre DAS des informations variées. L’interface de l’appareil photo rompt également avec la linéarité du jeu : votre écran devient l’objectif de l’appareil photo et vous devez scanner votre environnement (l’orientation de votre console n’a pas d’incidence sur l’environnement du jeu). Cette fonctionnalité vous permet de collecter des informations sur les habitants de Blood Edward et de Lake Juliet, ainsi que sur votre père et d’autres personnages, offrant ainsi une richesse et une profondeur supplémentaires à ce microcosme fictif.

Conclusion :

Another Code: Recollection va bien au-delà d’une simple compilation, par ses adaptations, ses modifications d’énigmes, il s’apparente presque à un jeu entièrement nouveau, du moins pour les amateurs de Mémoires Doubles. Cependant, l’essence de l’histoire reste inchangée, les rebondissements continuent de captiver et Ashley ne cesse de surprendre. Son gameplay intuitif et les clins d’œil subtils, comme ceux à l’apparence du DAS et de la Switch, brisent le quatrième mur pour immerger encore davantage les joueurs dans cet univers de secrets et de mystères. Une expérience à (re)découvrir sans hésitation avec une durée de jeu d’environ 20 heures au total ! Le premier volet offre une expérience de jeu de 5 à 6 heures, le second prolonge le plaisir pour une durée supplémentaire d’environ 15 heures, assurant ainsi une transition fluide entre les deux opus. 

Another Code Recollection

8.4

Note

8.4/10

POINTS POSITIFS

  • Révision des énigmes et mécaniques de jeu
  • Modernisation des graphismes et de l'audio
  • Immersion enrichie

POINTS NÉGATIFS

  • Manque de rythme
  • Temps de chargement frustrants
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DrFamikon

Amateur de bières et de FPS, grand fan de Heavy Metal et collectionneur

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