Belle

Nous avons était invité pour voir le film Belle de Mamoru Hosoda en avant-première et celui-ci nous transporte entre le réel et le monde virtuel. Suzu est une adolescente complexée, coincée dans sa petite montagne avec son père. Mais dans le monde virtuel, elle incarne Belle, icone musicale aux multiples talents suivie par 5 Milliards de followers. Une double vie difficile pour la timide Suzu, qui va prendre une envolée inattendue lorsque son alter égo, Belle, rencontre la Bête, une créature aussi fascinante qu’effrayante. S’engage alors, un chassé-croisé virtuel entre Belle et la Bête, au terme duquel Suzu va découvrir qui elle est. Belle est-il le chef d’œuvre de Mamoru Hisoda ? Ou à l’inverse, serait-il qu’une simple suite de Summer Wars sans nouveauté ? 

Un ” beast and the beauty” ?

Film vu au club 13 de Paris, Belle de Mamoru Hosoda, est un film au visuel spectaculaire que j’ai apprécié dans l’ensemble, mais où on peut facilement se perdre au vu du nombre d’histoires parallèles qui sont traitées, ainsi que les clichés qui sont présentés. Certains aiment à comparer Belle, avec Summer wars, autre film de Mamoru Hosoda. Ce que je peux vous dire, c’est que chacun des films possède une identité différente avec un but différent. Le seul point commun entre les deux films est le monde virtuel. Dans le monde réel, on retrouve Suzu, qui ne peut plus chanter depuis la mort de sa mère, mais qui sous l’avatar de Belle ( ou Bell en anglais pour le jeu de mots ), est une icone de la musique qui s’épanouit en chantant sous aucun complexe. Suite à un concert virtuel, elle croise la route d’une bête sous le nom de Dragon. Comme dans la réalité, tout le monde va essayer de découvrir l’identité de chacun. Les premières minutes du film nous montrent comment Suzu est devenue Belle. On tombe facilement dans le cliché de la timide lycéenne qui a perdu sa mère et qui se cherche. Ou encore le Dragon qui incarne le chaos dans le monde virtuel, où Belle va chercher à l’aider et à le comprendre. C’est à partir de ce moment, après la rencontre, qu’on a malheureusement une similitude avec le monde de Disney. Des plans iconiques de la Belle et la Bête sont utilisés, comme la danse dans un château en ruine, les roses et bien d’autre encore. Toutes ces mises en scènes sont bien inutiles.

Réalité ou Virtuel ? 

BelleCe que l’on peut grandement apprécier dans le film, c’est l’harmonie avec laquelle on jongle entre la réalité et le virtuel. D’un côté, on a le monde réel, rempli de protagonistes comiques qui nous transportent dans des situations de la vie courante ( problèmes de cœur, popularité… ). Et de l’autre coté, le monde virtuel, rempli d’avatars et d’intelligences artificielles, dans un univers coloré où tout est possible. Mais on commence à comprendre au fil du film, que le monde virtuel ressemble au monde réel: souillé par le narcissisme, l’omniprésence du bashing envers la bête, l’individualisation, mais aussi du positif, des rencontres et des rapprochements. Deux mondes qui au départ sont bien séparés, mais dont la frontière explose à mesure que Belle prendra confiance en elle-même. Certains personnages se réfugies dans U ( le monde virtuel ) pour fuir leur réalité, en espérant y découvrir le bonheur ou tout simplement un exutoire à leurs problèmes.

Un scénario trop léger?

BelleMalheureusement, l’emballage a beau être magnifique, le scénario manque de profondeur et laisse le spectateur sur ça faim. La facilité scénaristique est présente et le final résout d’une belle pirouette toutes les intrigues du film. Des incohérences sont présentes et tout semble résolu à chaque fois que le protagoniste chante. Comme si les scénaristes nous disaient ” hop c’est magique, ça résout tout”…Certes cela fonctionne dans le film et réjouira les plus jeunes spectateurs, mais pas forcement les adultes qui trouveront trop de coïncidences et repèreront assez vite les faiblesses scénaristiques du film. Malgré tout, le film BELLE arrive a traiter de problèmes de la vie courante comme la maltraitance, la perte d’un être chère ou le droit à la différence. Chacun se réfugie à U pour être la personne qu’elles ne peuvent pas être dans la vie réel, ce qui représente bien notre époque actuelle avec les réseaux sociaux et les images que l’on renvoie pas forcément fidèle a ce que nous sommes…Chacun se cache derrière un pseudo, leur important une immunité grâce à l’anonymat, pouvant faire croire n’importe quoi et devenir n’importe qui. Cela peut paraitre utile au premier abord, cachant ainsi une timidité comme Suzu, mais certaines personnes en profites pour faire régner la justice à leur façon allant même utiliser la force si nécessaire car U leur garantis l’anonymat.

Conclusion 

Belle possède un visuel époustouflant, puissant dans ses émotions et touche le cœur de n’importe quel spectateur. On ressent la générosité et l’optimisme de Mamoru Hosoda à travers ce film. La musique est entrainante, fascinante et nous accompagne durant tout le chemin. Mais force est de constater qu’il y a un vide scénaristique, qui ne peut être comblé par le visuel. Ce film a un formidable potentiel qui n’a pas été pleinement exprimé par faute d’un scénario trop léger, dont l’on devine rapidement l’issue finale. Vous l’avez compris, le film BELLE est certes un film à voir, mais sera-t-il un film à revoir? Chaque spectateur répondra différemment à cette question.

 

Belle

7.4

Note

8.0/10

Scénario

5.0/10

Aspect visuel

9.0/10

Bande Sonore

8.0/10

Ambiance

7.0/10
, , ,

Kenshin

Au sommet du Mont, Ma plume au clair de lune, inscrit vos récits.

One thought on “CRITIQUE – BELLE”
  1. J’ai eu la chance de voir Belle récemment au cinéma en VO. L’occasion de venir lire cette critique. Même si je partage certains points, je trouve que la note est vraiment sévère et décevante. Rien que pour la qualité esthétique et la prouesse technique, la réalisation vaut au moins un 8.
    Ensuite, comme il est dit dans la conclusion, Mamoru Hosada propose un film dont les émotions touchent notre cœur. On se rapproche bien plus du 9 que du 7.
    Peut être ce dernier titre du réalisateur vous a moins touché, mais je regrette un manque d’objectivité. Pas dans le texte, mais dans la note.
    Personnellement, Belle m’a proposé un spectacle fort agréable, et je prendrais plaisir à le revoir à l’occasion et surtout à le montrer au plus grand nombre.
    Par contre, il serait bien venu que les parents évitent d’amener leurs enfants qui ne savent pas lire voir un film en VO… Cela éviterait des chuchotements pénibles et des commentaires impromptus.
    A noter la voix française de la chanteuse Louane pour la VF. Un petit plus pour rendre l’œuvre accessible à tous.

Laisser un commentaire