Dans le monde de l’horreur et du fantastique, un nom ressort souvent : Lovecraft. Ce marginal a écrit énormément d’œuvre lugubres. Funcom a décidé de s’en inspirer pour nous faire voyager jusqu’à Mars où des forces ésotériques vont se déchaîner. On vous en déjà parlé ici, et nous avons eu la chance de découvrir Moon of Madness sur Playstation 4 en avant première ! Que vaut le titre ? La réponse ci-dessous !

Décollage pour Mars de la fusée Lovecraft dans 3 … 2 …

Test - Moon of Madness
Même sur Mars on fête son anniversaire

Vous incarnez donc Shaun Newehart, un technicien basé sur la station Invictus. Après une nuit perturbée, votre mission sera de faire la maintenance récurrente de la base. Seulement, très rapidement des apparitions, rêves étranges et monstres tentaculaires débarquent dans la vie de notre protagoniste.

Après un premier chapitre qui annonce une bonne dose d’horreur, on s’apprête d’ailleurs à passer le reste du jeu à regarder le sol, le rythme est trop vite cassé par des actions longues et des légères incohérences. Rien que le nom du second chapitre “Routine Matinale” annonce la couleur. Alors que l’on vient de mettre les pieds dans une station délabrée, remplie de tentacules bizarres, qu’on a dû prendre un pied de biche (qui ne servira plus jamais par la suite), on se retrouve catapulté dans notre lit, à parler avec Declan, notre seul ami à des millions des kilomètres à la ronde.

Alors, oui, ce second chapitre instaure une tension parce que l’on sait ce qui va arriver. Seulement, la prochaine dose de frisson n’arrive qu’au bout de cinq chapitre, si l’on passe les deux trois apparitions qui essayent de nous faire sursauter. Même les créatures, similaires à des shoggoths enragés, n’arrivent pas à nous faire peur bien longtemps tant leurs apparitions deviennent prévisibles. Du coup, alors que certaines scènes ont du potentiel et qu’elles arrivent à nous tenir en halène, on peut déjà deviner le calme après la tempête.

Houston, on a perdu Cthulhu !

TEST - Moon of Madness
Le Necronomicon fait son apparition.

En plus du rythme, le scénario rend certains passage dur à croire. Malheureusement, en flirtant entre les progrès scientifiques cachés sur une planète distante et des créatures ésotériques des temps anciens, il est difficile de vraiment saisir qui est le danger et ce que l’on fabrique sur cette planète. L’équipe de notre brave Shaun est venue sur Mars pour découvrir si il y a de la vie et essayer de la faire grandir en laboratoire.

Le scénario de base peut faire penser au film Life : Origine Inconnue, qui pour le coup, fait vraiment peur. Seulement, très rapidement, on se retrouve à jouer un remake de Seul sur Mars, sauf qu’ici, la station est fonctionnelle…  Après avoir réparé des panneaux solaires et refait la plomberie de la serre, vous tombez enfin sur vos premières créatures étranges. Seulement, elles ne seront vraiment présentes que pendant un chapitre où vous passerez votre temps à les fuir avant de tomber de sommeil dans votre 4×4 blindé.

Et c’est à partir d’ici que le Moon of Madness essaye d’introduire les rêves éthérés qui font l’apanage des livres de Lovecraft. Vous vous retrouvez donc balancé entre rêves et réalité, sauf qu’à la différence des livres, l’épouvante ne prend pas.

Et le gameplay dans tout ça ?

L’autre point essentiel du jeu pour permettre une bonne immersion est son gameplay. Étant un jeu très scénarisé, on aurait pu s’attendre à une tonne de scènes de QTE (Quick Time Event, le but étant d’appuyer sur les bonnes touches au bon moment) ou encore une tonne d’objets parasites présents que pour remplir un peu plus la trame et le décor. Pour ceux qui espéraient jouer à une version lunaire de Until Dawn, vous allez pouvoir découvrir d’autres mécanismes de jeu ! La volonté de Funcom a été d’orienter le joueur plus vers un jeu d’énigmes. Il vous faudra trouver différents objets pour pouvoir progresser. Et sur ce point, les développeurs ont su trouver un bon équilibre. En effet, les puzzles présent tous le long du jeu se manipulent généralement en utilisant le “bioscope“, un ordinateur connecté présent au poignet de Shaun. Et les commandes sont simples et intuitives, on sent qu’il y a eu un grand travail sur cet outil. Au début il parait anecdotique tant les possibilités de faire autrement sont présentes, mais petit à petit, il devient la solution la plus pratique et va jusqu’à s’en rendre indispensable sur la fin du jeu, une fois que le joueur le maîtrise vraiment.

Mais là où les développeurs ont également bien joué leurs cartes, c’est que les puzzles proposés sont variés tout au long du jeu ce qui ne nous donne pas une sensation de répétition comme on a tous déjà connu un jour où l’autre. De plus, le fait d’avoir rajouté par moment d’autres styles de jeu (des courses poursuites et des QTE) aide également à diversifier le jeu pour notre plus grand plaisir (et frisson !). Tout au long de votre aventure, vous serez donc amené à récupérer des objets qui seront utiles pour les énigmes mais également pleins d’objets qui vont permettre de construire un peu plus l’univers du jeu. Et finalement, là où certaines mailles vont vous faire deviner ce que vous faites là, d’autre risquent juste de vous faire rire tant le contenu est improbable.

 

Deux lunes dans le ciel :

TEST - Moons of Madness

Bon, le scénario a ses lacunes, le gameplay les rattrapent… Mais ce n’est pas tout, il reste ce qui fait qu’un jeu-vidéo est une œuvre vidéo-ludique ! Et là aussi, le studio Funcom a fait un travail appréciable. La bande son arrive à nous enfermer petit à petit dans une atmosphère tendue, là où les graphismes nous permettent parfois de relâcher la pression. Sans pouvoir en faire leur argument de vente, la bande son sait être présente pour nous angoisser mais aussi quand s’arrêter pour ne pas gâcher la surprise à venir.

Quant aux dialogues, quand ils ne servent pas à raconter le scénario, ils se font assez rares, ce qui laisse le joueur encore un peu plus isolé. On regrettera parfois le creux des répliques de notre personnage… Là où le son nous isole, les graphismes eux au contraire vont nous faire voyager à des milliers de kilomètres de la terre sans soucis.

La station rappelle les différents films vus tant par son extérieur que son intérieur. Certains détails ont été particulièrement travaillés comme l’ouverture des portes SAS qui donnent vers l’extérieur. De même, les premiers tours en MYRCAT permettent de voir l’intégralité de la base. De quoi se faire rapidement une idée du temps passé sur les graphismes. En parlant du MYRCAT , vous vous demandez surement si l’on peut rouler sur le sol martien ? La réponse est non malheureusement, les déplacements se font automatiquement mais nous permettent de mieux profiter du paysage.

Et donc le paysage en question, bien que plein de poussière rouge, nous fait voir monts et cratères. Loin d’être aussi précis que les bâtiments, les reliefs ne se ressemblent pas tout au long de l’aventure, vous permettant de prendre quand même une petite pause. Et si tant est que le blanc station ou le rouge martien ne vous suffisent pas, les périodes de rêves vous feront découvrir des décors encore totalement différents, bourrés de détails et de couleurs. De même, la nuit, levez les yeux pour profiter des constellations martiennes.

Sur ce dernier point, trêve de mots. On vous laisse découvrir le trailer qui en dira sûrement plus que toute notre encre :

Conclusion

Ces derniers temps, le nom de Lovecraft revient à toutes les sauces. Un peu d’horreur, des tentacules, deux trois rêves un peu bizarre… On tiendrait pas une intrigue digne de Lovecraft là ? Malheureusement, ses œuvres sont particulièrement plus complexes et l’univers qu’il a créé au fil des années est très souvent mal adapté.

Et c’est un peu le gros soucis de Moon of Madness. On se retrouve dans une station spatiale qui se veut très secrète et très technique, et on y ajoute des créatures venues de l’espace pour donner un goût de Lovecraft. Cette combinaison, bien que largement soutenue par de super graphismes et des mécanismes très intuitifs, font de Moon of Madness un jeu agréable mais c’est tout. Pendant cette période où l’on a tous du temps à la maison, il reste quand même un bon échappatoire à la morosité de la nuit.

Et vous, pensez vous acheter Moon of Madness ? Avez-vous joué à la version PC ? N’hésitez pas à nous en faire part dans les commentaires sur GeekNPlay ou via les réseaux sociaux (FacebookTwitter).

Moon of Madness

5.5

Note

5.5/10

POINTS POSITIFS

  • Les commandes qui sont simples à prendre en main.
  • Les graphismes nous font voyager.

POINTS NÉGATIFS

  • Le scénario rempli de coupure a du mal à nous tenir en halène.
  • L'angoisse ne prend pas.
  • Le jeu est court.
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Luclis

Rédacteur passionné par les RPG et les vieux jeux. Si t'as pas connu la Game Boy Advance et la PlayStation 1, t'as manqué un bon tiers des meilleurs jeux au monde.

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