Une coupe de cheveux pour échapper à son passé : une petite fille, avec qui on a joué. Une poupée, que l’on pouvait coiffer. Blanche étouffe ses secrets, compose avec ses faiblesses, ses excès. Son besoin de contrôle dissimule des cicatrices, sa réussite masque un profond traumatisme. L’injustice en fait une amie protectrice. Sans famille, elle reste une épouse fragile. Et sans racine, elle se sent incomplète, imparfaite. L’abandon l’oblige à vivre par procuration. Blanche désire plus que tout devenir mère. Et si le destin en décidait autrement ? Entre mensonges et gouttes de sang. Un pied dans sa mémoire, un autre dans son présent. Derrière un voile de dentelles et de tulle… L’enfer l’attend.

Des personnages brisés par la vie

La première chose qui marque dans Blanche : les personnages. En effet ils sont réels, non stéréotypés à l’extrême. Ils ont tous leurs qualités, mais surtout leurs défauts ! Entre Blanche qui voit tout en fonction d’un système de dettes, comme le veut son travail, Adèle qui est parfois trop naïve, Gauthier avec ces vices, Camille très (trop ?) secret… Les personnages secondaires ont aussi leurs caractères propres et leurs défauts. Ce qui fait que l’on s’immerge très facilement dans l’histoire. On se croirait à coté des personnages. Ils paraissent vivants. A tel point que par moment on a juste envie de lever la main pour en coller une, ou au contraire prendre un autre personnage dans nos bras. La plume de l’auteur, précise et ne se perdant pas en fioritures, y est bien sûr pour beaucoup. Monsieur Biasotto a ce talent de donner vie à ses textes. On se plaît à suivre tour à tour les personnages, à découvrir leurs histoires, à savoir comment ils en sont arrivés là pour certains. D’ailleurs, le destin semble un peu trop s’acharner sur certains d’entre eux… Mais après tout, ça sert admirablement bien l’histoire et l’intrigue de Blanche.

Une mise en place un peu longue

L’un des seuls points noirs vient du fait que l’intrigue et le cœur du sujet est un peu long à venir. Mais en lisant le livre, c’est facilement compréhensible. Malheureusement, cela pourrait en faire lâcher certains, pensant que rien d’intéressant ne va se passer. Mais une fois l’intrigue mise en place, tout s’enchaîne. Les pages défilent, faisant vivre toutes les émotions possibles au lecteur en quelques chapitres. Haine, colère, rancœur, tristesse, joie… Tout y passe au fur et à mesure que les histoires de chaque personnage se dévoilent et s’entrecroisent. Vos certitudes, ce que vous pensiez être la fin, tout va tomber avec l’avancée des chapitres. Vous allez vous rendre compte que vous aviez tout faux sur l’histoire. Que Matthieu a, encore une fois, réalisé un coup de maître en vous menant là ou lui le désirait. Semant le trouble dans votre esprit, vos convictions vont s’étioler, pour finalement totalement vous échapper. On se rend compte que le passé vous rattrape toujours, et que le monde peut se montrer très petit au final.

Conclusion

Blanche, c’est le roman dont on a du mal à parler sans spoiler l’histoire. Voilà pourquoi l’avis est plus court que d’habitude. Tout est étroitement lié, à l’histoire, à chaque situation, à chaque personnage. C’est le genre de livre qui met du temps à se mettre en place, mais qui se referme avec un sentiment de vide. Le roman vous a aspiré toutes vos émotions. C’est le genre d’histoire dont on ne ressort pas indemne . L’auteur vous mène là ou lui le veut, faisant voler en éclat vos certitudes. Et on pourrait tout résumer par ces simples phrases : Le passé vous rattrape toujours. Et les apparences sont trompeuses.

Blanche

9

Plume

9.0/10

Intrigue

9.0/10

Personnages

9.0/10

Émotions

9.0/10
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